Grande effervescence en ce lundi 16 octobre, d’ordinaire jour de relâche, au Théâtre du Rond Point. Outre l’enregistrement de l’émission "Ca balance à Paris" pour la chaîne Paris Première se donnait une lecture du maître de céans, "Jean Michel-Ribes qui lit …Jean Michel Ribes".
Et Jean-Michel Ribes de courir à droite et gauche, pour serrer les mains d’amis, d’invités, de people plus ou moins connus.
Ensuite dans la salle, de Jean-Michel Ribes, silhouette à la professeur Tournesol à la barbiche blanche, on aperçoit le bout du nez derrière le rideau de fond de scène pour s’assurer que le public a bien regagné sa place. Il déboule sur scène un peu comme une tornade, presque tout rond sur la scène paraissant immense avec un décor minimaliste, juste le stricte nécessaire, une table de lecture et un piano pour son complice musical Reinhardt Wagner qui assure transition en chansons ou respirations avec quelques notes goguenardes.
Les lunettes vagabondes qui l’obligent sans cesse à les ramener sur son nez, la moustache qui le titille, il se lance dans chaque lecture comme un taureau fonce dans l’arène. Le souffle s’accélère, l’œil pétille et il joue avec aisance ses personnages, délivrant avec liesse ses dialogues véloces.
La prose de Jean-Michel Ribes est placée sous le triple signe de la poésie de l’absurde, de la fantaisie débridée et du burlesque métaphysique.
Au programme ce soir, des extraits de sa pièce "Théâtre sans animaux", récompensée par deux Molière en 2002, celui du meilleur spectacle comique et du meilleur auteur, avec notamment le fameux extrait "Monique", des saynètes des séries télévisées "Palace" et "Merci Bernard" et un inédit étonnant "Remugles" qui nous entraîne dans un monde fantastique où la parole est bannie.
Moins connues sans doute des textes plus anciens qui sont délicieux et d’une grande drôlerie et d’une immense poésie comme "Venise zigouillée" pur petit chef d’œuvre sur la vengeance d’une femme trompée qui détruit la Sérénissime responsable à ses yeux de magnifier l’amant le plus insipide, qui avait été interprété par Judith Magre, ou "Survivante" ou l’amour surréaliste d’un policier et d’une tomate écrite pour des "Fantaisies potagères" au Château de versailles. On s’imagine du bonheur des spectateurs chanceux qui avaient assisté à ces représentations !
Et la lecture s’achève avec une pensée de Topor son ami son alter ego.C’est fantasque à souhait et toujours éminemment drôle. De quoi filer tout droit relire ses textes publiés et se refaire une petite cure de "Palace" ! |