A l'occasion de la sortie de leur deuxième
album "I'm coming"
et avant leur concert à l'Européen le 12 juin prochain, Jack the
Ripper nous a accordé, en direct, une interview à deux voix.
Quand et comment est né le groupe Jack the ripper ?
JTR est né comme la plupart des groupes sans doute, dans un
contexte familial entre deux frères puis avec des amis et des connaissances
communes et par mimétisme avec des groupes anglais que l’on appréciait.
Au départ, JTR était un sextet : 2 guitares, 1 piano,
1 batterie, 1 basse et 1 chanteur auquel se sont joints 1 violon et 1 trompette.
Donc huit dès le premier album.
De quels horizons et formation musicale venez-vous ?
A part le pianiste et le violoniste qui ont une solide formation musicale,
nous sommes autodidactes.
Quelles sont vos influences musicales ?
Ce sont globalement des influences anglo saxonnes diverses mais rien
de particulièrement original : les Pink Floyd, Bauhaus, les Cure puis
un peu plus tard Leonard Cohen, Nick Cave, les Tindersticks, Tom Waits, Calexico
et 16 Horsepower.
Quel est le procédé d’écriture de vos morceaux
?
On part souvent d’une mélodie, voire d’un accord
de piano ou de guitare, puis d’une base rythmique se pose dessus et les
textes en dernier. La musique est toujours un travail d’écriture
de groupe selon différents schémas. Parfois, le morceau naît
très vite, et parfois, il résulte d’un travail répété
et plus laborieux.
L’écriture des textes, toujours directement en anglais,
est le travail en solitaire du chanteur mais qui a pour origine une phrase,
une mélodie de voix qui apparaît au cours du travail en groupe.
Plus rarement, le texte prééxiste et est proposé sur un
accord. Le texte est toujours tardif et hasardeux, avec un décalage comme
deux espaces temps entre la musique et le texte. La maturation peut prendre
plus d’un an et la répétition se fait parfois uniquement
sur un canevas.
JTR peut donc produire des morceaux instrumentaux uniquement ?
Oui. Il y en a un sur le premier album, "In a bar with Billie
Kunt". Le morceau est instrumental parce que le texte n’était
pas prêt et nous l’avons enregistré ainsi. Ceci dit, il s’agit
d’un mode d’expression intéressant.
Comment avez vous choisi le nom du groupe ? Et ce choix était-il
fait dès la création du groupe ?
Il s’agit d’un choix quasi-initial qui résultait
d’une volonté de se démarquer et éviter un nom trop
neutre pour étonner et inciter le public, surtout à Paris, à
s’intéresser à nous. Effectivement, c’est le nom d’une
chanson de Nick Cave sur l’album Henry’s Dream . Mais Nick Cave
n’est pas le seul ni le premier à utiliser ce personnage. Par exemple,
il revient comme un leitmotiv dans Highway 61 de Bob Dylan et il est aussi présent
en littérature chez Desnos.
Le nom induit un concept très défini qui entraine des
clichés faciles mais la musique évoluant ce nom a donné
un canevas au groupe et aux concerts. Il pourrait être le nom d’un
groupe de trash métal. Nous avons d’ailleurs reçu des lettres
d’insulte non signées d’un groupe américain qui revendiquait
ce nom !
Eux ont leur interprétation de Jack the Ripper : sang et entrailles.Notre
interprétation de JTR est plutôt celle d’un personnage civilisé
socialement irréprochable dans son apparence et atteint de psychoses
graves.
Nos concerts ne sont pas violents car on développe de plus en
plus un rock atmosphérique mais il y a des coups de théatre et
deux ou trois morceaux en tension comme Asssasin ou Party dowtown. La musique
s’apparente à un reptile ou à un requin qui sous des apparences
inoffensives et élégantes sont des tueurs qui peuvent subitement
devenir extrêmement violents.
Notre conception revisite le mythe de Jack the Ripper qui est abordé
de manière plus subtile.
De la même manière que Morrissey avec les Smiths qui écrivaient
des paroles sordides sur des musiques relativement légéres avec
une petite voix fluette qui peuvent paraître anodines.
Vous avez dit "On ne vient pas de nulle part et il faut bien partir
de quelque chose "
C’est une bonne Lapalissade, cela étant c’est vrai
d’autant que comme disait Beckett : "Parti de rien on arrive à
rien"
Les gens disent toujours ça me fait penser à quelque
chose comme si les humains étaient des dieux capables de créer
ex nihilo à partir de rien ? un peu comme dans l’art contemporain.
Dans "La maman et la putain" quand un type prend une boite d’allumettes
et dit j ai fait une œuvre d’art et renie toute la peinture faite
avant.
De toute manière, même si l’on voulait faire une
pure copie de ce que l’on adore avec amour et mimétisme, on s’aperçoit
que le résultat diffère car interviennent des éléments
singuliers qui apparaissent.
La tendance naturelle des gens est de rechercher et de s’emparer des points
communs des similitudes et des choses connues . C’est une tendance très
française, très SACEM.
Vous parliez de l’ambiguité du personnage de l’Etrangleur,
son côté ombre et son côté lumière, et à
ce propos, dans vos textes, et l’on suppose que c’est réfléchi
travaillé et volontaire, on trouve des thèmes récurrents
notamment le thème du double qu’il s’agisse de la dualité
entre l’aspect féminin et masculin de l’individu, du côté
diabolique et humain d’une personne, le bien et le mal.
Pas de manichéisme, pas de diable ! Nous n’avons pas
la prétention de dire ce qu’est le bien ou le mal. Et le Diable
est le personnage le plus humain qui soit (le Faust de Murnau ou de Dreyer)
c’est le rire, l’ironie. J’adore le personnage du diable mais
tout dépend de la lecture qu’on en fait.
Sur la dualité et la complexité masculin/féminin,
je suis d’accord.
Par ailleurs, quand on retient des mythes bibliques, c’est pour
les réinterpréter sans pensée religieuse. Quand on écrit
O seigneur ou o jesus dans Prayer in a tango, c’est la parole intime,
le sur moi qui s’exprime. Nous n’avons pas le même registre
que 16 Horsepower.
Allez vous aux concerts ?
Notre dernier concert est celui de Calexico dont le dernier album est
magnifique.
En musique française, quels artistes appréciez-vous ?
Au niveau des concerts, on aime bien les Têtes Raides. Pour les
albums, l’homme à la tête de chou de Serge Gainsbourg, Kat
onoma également. Sinon pas de révélation. Il y a des artistes
intéressants mais éloignés de notre univers comme Juliette.
Que pensez du groupe français les Hurleurs qui chantent en français
et qui ont des influences similaires aux votres.?
Nous avons beaucoup aimé leur album "Ciel d'encre"
où il y avait des morceaux magnifiques. Pour leur dernier album, on sent
qu'il y a une grosse production derrière et du trvail mais ils ont supprimé
le violon et l'accordéon et c'est moins intéressant au niveau
mélodique.
Est-il exact, comme l’indique les articles vous concernant, que vous
avez fait beaucoup de scène avant de réaliser un album ?
JTR n’a pas fait beaucoup de concerts avant le premier album
: 3 ou 4 concerts par an (la Flèche d’Or à Paris et le Divan
du monde que JTR a pu remplir sur son seul nom) d’autant que le fait que
nous soyons huit pose un problème en termes de place sur les petites
scènes.
Quels sont vos projets à court terme ?
Le concert au Theatre de l’Européen à Paris le
12 juin, quelques dates à partir de mai- juin en province dans des petites
villes, quelques festivals cet été mais surtout une tournée
à la rentrée.
Les majors squattent les grandes villes mais en fait les concerts dans
les petites villes sont intéressants. Ainsi après le prix découverte
de Bourges en 2002 , le groupe a fait une petite tournée dans des cafés
concerts et dans de petites salles où nous avons été bien
accueillis. Cela nous permet de nous confronter à un autre public que
celui de la scène parisienne.
Comment s’explique la tardiveté de la sortie de votre premier
album ?
On a toujours fait des maquettes, de valeur certes inégale,
mais le choix de la langue anglaise constituait un obstacle pour les maisons
de disques françaises. Le groupe a essuyé des refus successifs
qui nous ont amenés à l’autoproduction puis plus tard à
confier la distribution à Poplane. La bonne vente du premier album nous
a conduit à intégrer le label Village Vert qui reste indépendant
même s’il ne dispose que de petits moyens. Il est libre et ne nous
impose pas de lignes directrices.
Notre dernier album est bien distribué même si au début
il figurait à tort dans le rayon rock français.
Comment vous déterminez la play list de vos concerts ?
Il y a des incontournables comme Party in downtown, Assasin ou Prayer
in a Tango et des morceaux comme l’instrumental In a bar with Billy Kunt
par exemple qui sont peu joués en concert et qui mériteraient
d’être retravaillés pour intégrer une play list.
Y a-t-il des reprises dans vos concerts ?
Il y a eu la reprise de Mercy seat de Nick cave qui avait du succès
mais dans une variante beaucoup plus soft. Notre maison de disque nous a demandé,
et il s’agit de la seule demande qu’elle nous ait faite, de ne plus
faire ces reprises pour éviter justement l’amalgame avec Nick Cave.Mais
on la rejouera peut etre.
Avez vous un stock de chansons pour un troisième album ?
Non, nous n’avons pas de réserve. Depuis six-sept ans,
nous avons composé peut être 70 chansons mais avec le temps, il
y a des morceaux qui disparaissent quasi naturellement de notre répertoire,
peut être parce que trop joués. On a du matériau mais rien
de prêt pour un enregistrement. L’essentiel pour le moment réside
dans la préparation de la tournée d’été et
aussi dans la réflexion pour revoir éventuellement la formation
pour augmenter le nombre de concerts. Jouer en effectif réduit nous permettrait
de nous produire sur de plus petites scènes.
Sur les pochettes des vos albums, le nom des membres du groupe et leur
participation ne sont jamais indiqués. Est-ce un choix délibéré
? JTR est-il un collectif ?
JTR est un groupe, pas un collectif. Nous avons choisi de ne pas indiquer
les noms, sauf ceux des invités bien sûr, pour ne pas coller des
identités qui désacraliserait le choix du nom du groupe et préserver
son côté mystérieux. La musique résulte d’un
travail de groupe et le chanteur ne souhaite pas davantage s’identifier
comme auteur sur les albums. Ca n’apporterait rien et c’est sans
doute stratégique aussi. L’essentiel c’est le résultat
de la création et de l’interprétation communes.
De la même manière, on ne met pas de photos afin que les
spectateurs aient la surprise de nous découvrir lors des concerts
Il y a d’ailleurs des groupes qui sont allés plus loin
tels les Résidents, les membres du groupe Kiss qui ne montraient pas
leurs visages ou Jesus and Mary Chain qui jouaient de dos ou le groupe Daft
Punk qui ne se montre pas. tout en allant peût pas jusqu'à jouer
dans le noir comme Tricky.
Pourquoi avoir choisi, par deux fois, des peintures
de Machado sur le thème de " La fête continue " pour
illustrer vos albums ?
En rentrant de l’enregistrement du premier album, nous cherchions
un visuel qui pouvait coller au moins au morceau Prayer in a Tango et nous avons
par hasard vu les très belles peintures de la série la fête
continue de Machado dans un catalogue d’exposition.
La toile choisie a reçu l’accord de tout le groupe et pour le deuxième
album, pour garder une continuité on a choisi une autre toile de Machado,
un peu plus subtile que la première, qui permettait une facile identification
visuelle.
Il nous paraissait important d’adopter une iconographie très
identifiable comme l’on fait d’autres groupes avant nous tels les
Pixies, les Smiths, ou Led Zeppelin. Et reprendre une toile du même artiste
a également un côté superstition pour le succès.
Etes vous intéressés et avez-vous eu des propositions pour
des prestations musicales pour des ballets ou des musiques de films ?
Nous avons eu quelques contacts mais rien de concret. Nous avons été
contactés pour une pièce de théatre, Gaspard de Peter Handke,
et pour quelques scénarios pour des courts métrages. Cela nous
intéresserait vraiment à l’image de la collaboration des
Tindersticks avec la réalisatrice Claire Denis.
Il est important d’être ouvert sur les autres arts. A ce
sujet, il y a quelques années il existait un groupe très intéréssant
Tuxedomoon qui a travaillé sur pleins de projets différents, notamment
avec Béjart pour qui il a écrit Divine et qui était vraiment
novateur avec une réelle vision artistique, par exemple dans Ghost sonatas
Certains de vos morceaux ont-ils été utilisés comme
bande son ?
Nous ne le savons pas.
Les films constituent-ils parfois une source d’inspiration ?
Parfois certaines images peuvent coller sur un rythme.
Ce qui serait fantastique serait de pouvoir mettre tout un album en images,
pas un clip qui se contente de clichés dans un but commercial. Car il
y a rarement des clips intéressants et pourtant le clip pourrait être
un art.
Par exemple pour Her ghost, avec son rythme bancale, je vois quelqu’un
qui rampe dans un escalier en trébuchant et les images pourraient apporter
une valeur ajoutée à la musique. Dog meets wolf fait penser à
un film en accéléré des années trente.
Quels réalisateurs de films auraient votre agrément?
Robert Altman, Hal Hartley, Jim Jarmush.
Votre avenir a très court terme c'est donc les tournées?
Oui, nous espérons d'ailleurs faire encore plus de concerts.
Pourquoi aimez-vous jouer en live?
Chaque soir la salle est différente et avant l'entrée
sur scène il y a toujours de l'émotion et un minimum de trac et
de flip puis ensuite une libération quand on joue. C'est physique, viscéral
et toujours palpitant. La présence du public incite à se surpasser.
C'est comme de cuisiner pour soit et cuisiner pour les autres.
On apprécie surtout de jouer sur scène des morceaux que l'on n'a
pas encore tolalement maitrisé. Par exemple, le morceau Feral Buddleia
sans quartet sans orchestre avec un seul violon on voit la différence.
Avant l'enregistrement ce n'est pas forcément un morceau intéressant
pour le public et on le jouera davantage parce les gens l'apprécient
sur l'album.
Au concert de Calexico, ce qui nous a interessé c'est le morceau
qui comporte beaucoup de violons alors que ce soir là ils jouaient sans
violon. et ce qui est intéressant c'est la manière dont ils ont
fait évoluer le morceau pour tenir compte de leur formation différente
de celle de l'enrgistrement. Ce genre de travail nous interesserait pour tenir
compte de l'absence éventuelle de certains musiciens et de travailler
des adapations pour la scène.
Dans notre album il y a des morceaux que l'on jouait en concert et
qu'on a enregistré pour l'album en version courte ce qui fait que l'on
a déjà plusieurs variantes d'un même morceau.
Il faut trouver un juste équilibre entre la version album et
la version live pour que les spectateurs accrochent en reconnaissant les morceaux
qu'ils ont aimé sur l'album tout en leur présentant une variante
pour qu'ils ne soient pas déçus . Ainsi nous avions beaucoup aimé
l'album de Goldfrapp mais en concert c'était absolument désolant
et chiant. Elle chante bien mais elle joue 45 minutes, le temps de l'album et
avec le même son, le même tempo et puis elle s'en va. C'est totalement
inutile.
Faites vous des rappels?
Le rappel est quasi institutionnalisé et on fait toujours au
moins un rappel de courtoisie, sauf lors d'un concert à Avignon où
les spectateurs, qui étant du sud apprécient sans doute une musique
plus festive, nous ont réservé un accueil glacial. Donc on prévoit
toujours plusieurs morceaux pour le ou les rappels. A Grenoble, nous avions
joué devant un public très chaleureux et après plusieurs
vrais rappels nous n'avions plus de stock aussi avons nous rejoué un
morceau du concert !
Des articles ont rapporté le fait que lors des concerts le chanteur
de Jack the Ripper se scarifiait sur scène, en l'occurrence s'entaillait
l'arcade sourcillière avce une lame de rasoir ce qui affilliait le groupe
au mouvement gothique au sens large du terme. Qu'en est-il en réalité?
Est ce que ça fait mal?
(Rires) Il s'agit d'un article publié dans le journal du métro.
Il est arrivé une fois un accident lors d'un concert. Je me suis ouvert
l'arcade sourcillière en tapant sur un tambour . Le sang a giclé
je me suis dit que ça allait être ridicule, qu'on allait vraiment
me prendre pour un manchot. Et puis quand j'ai relevé la tête il
se trouve que le sang coulait "au bon endroit" et c'était joli.
Le morceau Party downtown s'y prêtait car c'est un morceau assez tendu
et les gens dans la salle ont du penser que c'était volontaire. Mais
bien sûr que ce n'est pas volontaire, je trouverais d'ailleurs cela crétin...
Par contre, les autres musiciens le font (rires). Voila encore une illustration
de la presse qui raconte n'importe quoi, tout le monde reprend et amplifie et
ça devient lepetit écho de la fôrêt.
Si la tournée marche bien envisagez-vous d'enregistrer un album
live?
Non, parce qu'il faut avoir un gros budget, comme les Rolling Stones
pour disposer du lourd matériel qui permet les enregistrements live,
qui s'appelle d'ailleurs le "rolling stone mobile", enregsitrer plusieurs
fois pour éviter les bruits parasites, écouter toutes bandes pour
piquer les meilleurs versions ce qui est un gros travail sauf à enregistrer
une version dite live mais répétée et en une seule prise.
Mais il paraît difficile de se concentrer pour jouer pour le public tout
en pensnat à l'enregistrement. Et puis il s'avère que souvent
les lives comportent des morceaux "rechantés" comme le live
de Nick Cave.Il y peut être un grand live dans une carrière et
c'est rare. Un magnifique et vrai live c'est celui des Tindersticks à
Bloomsburry.
Actuellement pouvez-vous vivre de votre musique?
Non parce déjà on est nombreux et il faudrait réaliser
et vendre beaucoup de disques. Sinon, il y a les concerts qui pour le moment
ne nous permettent pas de nous consacrer exclusivement à la musique.
Et ceci pose un vrai problème pour l'avenir du groupe. Nous travaillons
tous à côté et pas dans la musique. Celà pose d'ailleurs
un vrai problème pour l'avenir du groupe. le statut d'intermittent permet
de survivre pour ceux qui veulent vraiment se consacrer à la musique
alors peut être devront nous essayer d'opter pour ce statut à l'avenir.
Vous avez des textes écrits au sens littéraire du terme.
Avez vous des ambitions littéraires?
J'écris, en français, mais pour le moment je n'ai pas
jugé utile de tenter de le faire publier. D'autant qu'à la relecture,
on se demande parfois comment on a pu écrire cela et on se corrige souvent.
J'aime beaucou un livre de Thomas Bernardt, Corrections, où un essayiste
tente de faire un essai général qui passait son temps à
corriger ses textes jusqu'à se suicider. J'ai une formation philosophique,
même si celle-ci reste trop littéraire. ceux qui ont fait des études
littéraires produisent rarement quelque chose. Ceux qui écrivent
et ont quelque chose à dire n'ont pas réfléchi sur la réthorique
ou la stylistique qui castrent. Les littéraires deviennent essayistes
ou critiques mais ne font pas grand chose. C'est peut etre déjà
mon défaut . Il est peut être déjà trop tard. Enfin
j'ai jamais fait d'école de songwriter alors il y a peut être encore
un espoir de ce coté (rires).
Si vous ne disposiez que de trois mots pour caractériser votre musique,
quels seraient-ils ?
Une bande originale pour un rêve.
Quelle question aimeriez-vous que l’on vous pose et que l’on
ne nous a jamais posé ?
Celle là.
Nous vous remercions et espérons ne pas avoir trop squatté
votre soirée.
Non, du tout. C'est intéressant et contrairement aux interviews
courtes, cela permet d'éviter les dérapages comme celui que l'on
a évoqué. |