A l'occasion de la sortie de son nouvel opus Dans d'beaux draps, Karpatt se produisait au Cabaret Sauvage pour y donner plus qu'un concert, un véritable spectacle.
Bonne idée que d'investir le magic miror du Cabaret Sauvage, chapiteau décoré pour l'occasion de guirlandes de lampes rouges rappelant les bals de village, de branchages qui masquent les piliers et même d'un clocher.
Car la grande tribu Karpatt a atténué les touches arabisantes du lieu pour le transformer en véritable place de village, d'un village ensoleillé du sud de la France, avec même sa piste de pétanque.
Sur un air de musette, arrivent sur scène, pourvue d'une table et reconstituant une salle de bistrot, la bande de copains, vêtus à l'ancienne, gilet, bretelles, pantalons de velours et casquettes de titi parisien.
Le public est immergé dans une atmosphère années 30, au "bon vieux temps" quand les hommes du village suçotent le pastis, jouent à la pétanque et regardent passer le temps en suivant l'arabesque du soleil.
Ils parlent aussi, "avé l'assent", des filles et puis de Léon.
Car Karpatt invite le public à écouter une histoire en chansons, celle de Léon, le timide, celui qui n'a pas eu de chance. Un seul regard suffit à Frédéric Rollat dit Fred Rollat (guitare/voix), Gaëtan Lerat dit Gets (guitare) et Hervé Jegousso dit RV (contrebasse), le trio de Karpatt qui a bien bourlingué, pour ouvrir le bal avec "Fan de maman".
Au fil de l'histoire de Léon, du swing manouche à la valse, les titres nouveaux ("Les canards en plastique", "Lino", "Mélisande") et ceux plus anciens, les petites pépites de l'album Dans le caillou ("Achille", "Soulève ta jupe", "Jeux Olympiques") s'enchaînent dans une sarabande énergique entrecoupée de solos plein d'émotion de Fred Rollat et d'intermèdes narratifs pendant que Sébastien Thomazo, auteur des illustrations des deux derniers albums, prend le pinceau et la couleur pour illustrer en "direct live" les titres joués.
Le public rit, chante, danse, connaît toutes les paroles. Le trio improvise même une chanson à partir de mots choisis par le public et les fameux et festifs "La mouche" et le "Dans la rue du jardin des Hespérides" déchaînent une liesse communicative. Le public est heureux !
Et le temps passe sans que l'on s'en aperçoive. Fred Rollat postrophe le public : "Les gars, vous savez quoi ? C'est fini !". Il est temps d'écrire le mot "fin". A lire aussi sur Froggy's Delight :
Le public fait une véritable ovation au groupe et à tous les intervenants sans se décider à partir.
Alors Fred Rollat prend l'accordéon et ses deux compères leur instrument et ils descendent dans la salle pour un dernier titre a cappella, "Léon" bien évidemment, en demandant au public de s'asseoir.
Ce qui est fait illico. Et puis le trio repartira ainsi qu'il était venu... |