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puce Mathis & the Mathematiks - Medi and the Medecine Show - Charlie O
Le Triptyque  (Paris)  15 novembre 2006

Un mercredi soir, le soir où il passe toujours les feuilletons dégoulinants de bons sentiments. C'était l'instit ou je ne sais quelle autre madame la proviseur. Les trucs réalisés comme si on n'avait pas de filtre pour les lumières en France, avec des acteurs incapables de décrocher des contrats pour le cinéma, et des ados à problèmes. Le tire larme pour mamie. Enfin, le mercredi c'est l'impasse.

Puis les Wedsessions, sponsorisées par Eh ! Les Vilains, avec pour organisateur notre cher rédacteur en chef David et l'espèce d'auteur à la mode, Little Tom. Enfin une bonne occasion de picoler aux frais de la princesse pour le petit chroniqueur de Froggy. Sauf qui me demande de rendre du boulot les empaffés, les cuites ne sont plus gratuites...

Et le Triptyque c'est une sale salle pour les musiciens. L'une des salles de Paris où le public choisit si il regarde ou non les concerts. "On va voir ce nouveau groupe prometteur ou tu prends une nouvelle bière?". Dilemme Mondain.

Au delà de ça, la Wedsession a réussi un truc assez fou : faire en trois numéros, trois concerts d'anthologie. Le triolet gagnant : Aplle Jelly, Two Wooden Spoons et la Charlie O.

C'est donc un mercredi soir que la scène prend place. Mathis & the Mathematiks. On dirait une sorte de complexe freudien ce nom de scène... Mais bon, c'est un allemand qui vient d'Ardèche, un sacré mélange d'accents en perspective. Un drôle de gars en fait. Seul avec la pédale sampler, seul sans les Mathematiks. Et c'est de ce drôle d'accent en fait que va se dégager la magie de la voix. "Je comprend la tragédie de se mec, faire du blues du bayou de Montpellier..."

Et si on prenait cette plaisanterie au premier degré. N'y a t'il pas quelque chose de profondément tragique, héroïque à être enfermé en France et à rêver de Nouvelle Orléans ; en étant blanc qui plus est. Mélanger toutes ces origines. Mathis le fait, il a le petit couinement dans sa voix, la note aiguë qui irait chercher l'harmonique, le tout posé sur un tapis de velours. Et j'admire l'intelligence du guitariste. Personne ne semble avoir remarqué : pourquoi joue-t-il avec des guitares complètement acoustiques alors que l'electro- acoustique ça existe ? Et pourquoi des cordes neuves? En fait il a inventé un effet de jeu à la guitare : aller coller ses cordes contre le micro pour créer une vibration... la vibration, la forme la plus brute du son.

Et à tout ça on peut rajouter la spontanéité. Oui, peut être que ce mec aime plus ce qu'il écoute qu'il va essayer de révolutionner la musique. Mais je crois en la spontanéité de ce geste hallucinant dans un concert en 2006. "Ca fait chier la technique, je préférerai m'asseoir parmi vous et chanter les chansons comme ça." Oui, aller s'asseoir au milieu de la salle et chanter les chansons, sans électricité, sans retour, sans lumière, juste comme le ferait l'un de vos potes qui baverait fou de joie "Ecoute, écoute, 'ai appris smoke on the water..." Dans ce goût là, avec des redondances baba cool vraiment abusées, "Tu peux rouler un joint et faire un feu de camp, l'ambiance s'y prête." Oui, c'est sûr, pour quelqu'un qui n'a jamais été scout, ce fut en fait une grande première.

Puis parlons tout de suite de la clôture de soirée, gardons le meilleur pour la fin. Medi & the Medecine Show, sans la médecine... peut être.

Visuellement cet être est un choc pour tout ce qui comporte un vagin. Il a le public à ses pieds, lève la main et il lève la main, dit "Tapez des mains" et exécution. Sa vie doit être géniale, sexuellement parlant. Puis il se paye le luxe d'être parfait, comme si c'était un don de naissance: superbe voix haute au harmonie complexe, jeu de guitare tantôt "I'm going down the montain" tantôt africanisant.

Il se paye même le luxe d'avoir un trou dans le jean ultra classe. Comme quoi il n'y a pas de justice. Mais la mauvaise foi nous guette "Il est trop parfait... le rock & roll c'est une musique de looser avant tout... Keith Richard jeune c'était un péquenot... etc etc" Il est vrai qu'écouter "Rebel Rebel" a été fort agréable, mais c'est en fait le manque d'intensité qui est frappant. Tout est fait décontracté, facilement sans... prise de risque, sans agrippage de manche et l'envie d'en faire baver à son public. On est là pour passer un bon moment?!?

En fait c'est un peu le soldat rose du rock and roll si on y pense bien...

"Nowere to Run, Nowere to hide..." les rockeurs ne doivent plus se le cacher... le jazz est plus fort qu'eux. Je ne sais même pas pourquoi on ne se le dit pas entre nous, quand on voit un concert de jazz on est toujours sur le cul, nos chansons préféreées de Dylan sont des Swing, toute improvisation autre qu'un mini solo est une horreur dans le rock... alors que c'est le symbole même de la liberté du musicien.

Non, il faut plus se le cacher, et c'est pas ce concert de Charlie O qui va aider à penser le contraire. On croule sous l'émotion, les couleurs de reggae, soûl, blues. L'orgue Hammond se transforme en méga instrument rythmique, les deux batteries se lient de rythmes suants alors que l'ambiance prend de l'épaisseur... le sexe, ça encore, ça immuable, tout ce qui nous intéresse après tout, le sexe.

C'est lui, Charlie O, son faux air du Général, il se tortille sur sa chaise plein de spasmes, rictus ignoble, interdit au moins de 18 ans. C'est en fait sa tête de Lee Van Cleef qui ressort à ce moment, la brute qui s'envole. Et avant de monter jusqu'en haut il y aura eu du chemin. D'un début complètement déconstruit, on aura été amené sur le pic : un passage free halluciné avec un saxophoniste en roue libre, les deux batteurs à fond et lui complètement fou sur son tabouret.

Au dessus de ça, à part l'explosion de crâne je ne vois pas. C'est dans ses moments que l'on pourrait tuer quelqu'un, mordre le cou de son voisin de devant, faire un enfant à une morte... il n'y a plus de repères, de différence entre la vie, la mort, la raison, la folie... la musique a ce pouvoir de nous ramener plus bas que terre, en invertébré ramolli du bulbe rachidien, machine lubrique sans même une intelligence artificielle.

Et c'est à ce moment précis que l'on est assis à la droite de Dieu, qu'on peut même coller ses crottes de nez dans sa barbe grise et qu'il rira avec les yeux psychédéliques tournoyant en criant des insanités sur Monica Lewinsky. A se moment précis, tout peut s'arrêter, car ce ne sont plus des hommes qui font la musique mais que tout est devenu indissociable, que la moindre césure serait une rupture d'anévrisme, que l'on peut mourir et naître en même temps !

P.S. : On s'en fout de quel rappel il a fait, que les batteurs étaient excellents ou que l'on peut rentrer en métro d'une wedsession... le vrai concert report vous l'aurez la prochaine fois que vous vous enverrez en l'air.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

Medi and the Medecine Show en concert à La Maroquinerie (25 janvier 2007)
L'interview de Charlie O (11 novembre 2006)

En savoir plus :

Le site officiel de Mathis & the Mathematiks
Le site officiel de Medi and The Medicine Show
Charlie O sur Myspace


L.J.Jet         
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