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Interview  (Bella Union/V2)  janvier 2007

Quelques semaines avant leur venue dans une Maroquinerie archi-complète le 27 février, Explosions In The Sky assurait à Paris pour la promotion du nouvel opus All Of A Sudden I Miss Everyone.

Entretien avec Michael (basse) et Munaf (guitare), jeunes gens d’une gentillesse et d’une simplicité inouïes.


Quelles sont vos racines musicales ? Qu’écoutiez avant de monter Explosions In The Sky ?

Michael : Beaucoup de choses … Sans compter que chacun a un background différent. Moi j’écoutais beaucoup de heavy metal (Metallica, Slayer …) ainsi que du punk-rock quand j’étais au lycée.

Munaf : J’étais très branché hip hop étant plus jeune et encore aujourd’hui. Chris était à fond dans le rap … A partir de 10-12 ans, à mesure que l’on grandissait, on a commencé à s’ouvrir à de nouveaux groupes. Quand on s’est rencontré on écoutait Neil Young, Blonde Redhead, Sonic Youth … C’était une sorte de lente progression dans la découverte de toute cette musique de qualité qui nous entourait. En fait, comme tous les gamins, on a commencé avec ce qui nous tombait sous la main.

De manière générale, d’où provient votre inspiration et plus précisément pour ce nouvel album ?

Michael : De partout …

Munaf : Des livres, des films nous inspirent énormément mais le monde qui nous entoure plus encore : les informations, les gens que l’on rencontre … Nous sommes avant tout des humains qui pouvons être touchés par ce qui arrive aux autres. Par exemple, "All Of A Sudden I Miss Everyone" contient beaucoup de réminiscences de ce qui est arrivé à la Nouvelle Orleans lorsque nous écrivions cet album. Nous avons suivi de près les évènements et cela nous a profondément touché car la Nouvelle Orleans est relativement proche d’Austin. Les journaux, Internet, la télé, ces images de ville noyée sous l’eau, impossible de passer à côté … juste derrière nos portes en plus. Plein de gens ont déménagé pour venir à Huston ou à Dallas. Certains sont même venus à Austin aussi : tous les hôtels, tous les lieux d’hébergements, tous les stades étaient remplis de gens.

Et récemment au niveau livre ou film ?

Michael : Le dernier Terrence Malick, "Le Nouveau Monde", sorti il y a deux ans. On s’était déjà beaucoup inspiré de son film précédent "La Ligne Rouge". Sa filmographie demeure absolument magnifique.

Murnaf : On s’est tous extasiés après avoir vu "Le Nouveau Monde". C’était assez dingue car "La Ligne Rouge" est sorti deux disques en arrière pour nous, et voici que pour notre nouvel album, sort son nouveau film. On a senti que l’on avait évolué de la même manière. C’est incroyable, car Terrence Malick est un vieux monsieur n’ayant fait que quatre films. On ne le connaît pas mais je pense que l’on doit lire les mêmes bouquins. On a l’impression que l’on pourrait faire une excellente bande originale pour lui car nous partageons une vision commune. Enfin ce ne sont que des rêveries de gosses …

On pouvait lire sur Internet il y a quelques mois que votre nouvel album serait composé de chansons s’étalant de 3 à 30 minutes, ce qui n’est pas rigoureusement exact à l’écoute de celui-ci …

Michael : La rumeur était fausse !

Munaf : Effectivement, le titre le plus long, "It’s Natural To Be Afraid", fait 13’30’’. Mais il s’agit de notre plus long titre depuis toujours. C’était amusant d’écrire notre plus longue mais également notre plus courte pièce dans un même album. Le dernier titre, "So Long, Lonesome", dure 2’45’’. Pour nous, il s’agit d’un accomplissement car dans ce style de musique instrumentale, les titres sont souvent si longs ... Serions-nous capable d’écrire un titre de 3 minutes tout en ayant le sentiment qu’il soit complètement achevé ? Nous avons essayé, et d’après nous, il semble satisfaisant en l’état. De la première à la dernière note se passent 2 minutes et 45 secondes, voilà l’histoire. On n’a pas eu l’impression qu’il faudrait plus de … je sais pas en fait ... C’était vraiment un challenge très excitant que d’écrire morceau court.

Michael : Effectivement, on a arrêté de travailler dessus car elle fonctionnait très bien comme ça. On a voulu essayer mais si ça n’avait pas été concluant, il ne serait pas apparu sur l’album.

Quel est le process d’écriture au sein de Explosions In The Sky ?

Munaf : Personne n’est spécifiquement en charge de l’écriture, tout le monde écrit quelque chose. La composition s’effectue majoritairement lorsque nous nous exerçons ensemble. De temps en temps, Michael amène une mélodie sur laquelle on peut s’appuyer. Chris notre batteur joue également très bien de la guitare. Dans tous les cas, les chansons sont écrites collectivement.

L’enregistrement de "All Of A Sudden I Miss Everyone" s’avère particulièrement réussi, comme l’avez vous réalisé ?

Michael : Nous étions tous regroupés, casques sur les oreilles, dans une même pièce, les amplis étant dans d’autres pièces du studio. L’enregistrement s’est majoritairement fait en direct, avec très peu d’overdubs derrière.

Munaf : Nous procédons généralement de cette manière, car on a besoin les uns des autres pour jouer. Nos chansons ne sont pas parfaites, on ne peut pas suivre un métronome nous indiquant le tempo. Pour les montées ou les ralentissements, on a besoin de se rattraper les uns aux autres … de se perdre aussi … Je crois que ça rend notre musique plus humaine : ça respire. Il est fondamental que nous enregistrions tous ensemble une base qui sert ensuite de fondations avant l’ajout d’overdubs.

Avez-vous pensé à faire produire cet album par Steve Albini ?

Michael : Je pense pas … D’abord on adore John Congleton qui avait enregistré notre précédent, et nous voulions vraiment qu’il fasse celui-ci aussi. C’est un super ingénieur. J’aime beaucoup les enregistrements de Steve Albini, mais je ne pense pas que ça donnerait grand chose avec nous. Il veut que tout sonne très vrai, très réel. Je pense que cela convient très bien pour certains groupes, mais j’ai envie de rajouter un petit quelque chose au son. Et il ne veut pas faire ça.

Munaf : John Congleton est un très bon ami de Steve Albini et a été son élève pendant de nombreuses années. Quelque part, c’est un peu comme si on avait Steve Albini ! Et puis John est très gentil, on le connaît très bien : en clair, c’est notre ingénieur préféré.

Une bonne partie des groupes estampillés post-rock possèdent beaucoup de musiciens, utilisent des cordes pour créer une sorte de mur du son. Il est amusant de remarquer que vous arrivez à un résultat identique seulement avec un quatuor 2 guitares-basse-batterie. Avez-vous un secret ? Et pourriez-vous vous passez d’un de vos membres ? Si oui, lequel ?

Michael : Non c’est impossible : à trois, ça ne peut pas fonctionner … Individuellement, nous ne sommes pas très bon mais tous ensemble, tant bien que mal, nous formons un groupe capable de produire un très bon son.

Munaf : Je ne sais pas d’où ça vient, probablement du fait de beaucoup travailler ensemble. Nous sommes amis depuis tellement longtemps que lorsque nous jouons nous avons l’impression de danser les uns autour des autres. Cela aide à créer ce son énorme. Je suis sûr que si nous ajoutions d’autres musiciens, des cordes, même s’il y a beaucoup de beauté là dedans, on perdrait un peu de cette fierté de n’être que quatre.

Michael : La formation 2 guitares-basse-batterie a fait ses preuves depuis plus de 40 ans, pour une bonne raison, car cette excellente combinaison d’instruments sonne bien. Je ne pense pas moi non plus que l’on fasse quelque chose de différent des autres, cela me semble plus lié à la manière dont nous écrivons de la musique ensemble, plus dans le process d’écriture en tant que tel.

N’avez-vous jamais pensé à ajouter des voix à votre musique ?

Michael : Non pas vraiment … On n’en parle forcément, on ne peut l’ignorer, mais probablement pas.

Munaf : Il nous a fallu huit ans pour que jouer devienne naturel, arriver à produire ce son, cette manière de faire de la musique. Ajouter des voix nous éloignerait de ce que nous sommes arrivés à construire. Pas même avec un chanteur extérieur.

Vous avez joué par deux fois à la Guinguette Pirate à Paris et votre prochaine date ici sera à la Maroquinerie, un endroit beaucoup plus grand, déjà complet plus d’un mois à l’avance. C’est peu dire que l’on vous adore !

Michael : La France est incroyable, on y a donné des concerts fantastiques, même en province : Rennes, Nantes. Ici, on est proche des gens, la bouffe est un régal, donc tant que l’on aura la possibilité, on reviendra jouer en France.

Munaf : Pour moi, c’est un de mes endroits préférés. Tout ce qui touche à la France est magnifique, les paysages, la langue. Sans compter que nous sommes chanceux car de mieux en mieux accueillis.

Comment les gens de comportent durant vos concerts ? Quelles sont les différences entre les pays ?

Michael : Pas vraiment différent entre la France et les autres pays. On a eu la chance d’avoir des réactions très enthousiaste dans plein d’autres endroits.

Munaf : Très souvent les premiers rangs sont remplis de fans hardcore. On ne lève jamais la tête quand on joue, trop nerveux que nous sommes. On ne se regarde qu’entre nous, mais parfois on peut les voir agiter leur tête, ce qui est très excitant …

Michael : … spécialement à la Guinguette Pirate, car dès lors que le public bouge, c’est tout le bateau qui tangue, près à chavirer. Vraiment très agréable.

Munaf : La majorité du public en Europe est très calme et attentive à la musique. De temps en temps, certains applaudissent, toujours calmement mais la majeure partie du temps les spectateurs ne décrochent pas de la musique. Et c’est d’autant plus vrai maintenant car les spectateurs savent qui ils viennent voir. Ce qui était moins vrai au début … nos fans sont vraiment gentils.

Vous avez récemment été ajoutés à l’affiche d’un des prochains festival All Tomorrow’s Parties, ATP vs the Fans. Y avez-vous déjà joué ?

Michael : Oui, on avait été invité par les organisateurs d’ATP en 2004, juste après un week-end organisé certains curateurs antérieurs. C’est un festival incroyable. Il se passe vraiment quelque chose, les groupes comme les spectateurs sont logés à la même enseigne. Quand on y était, Sonic Youth jouait, on pouvait voir traîner Thurston Moore, Steven Malkmus, Vincent Gallo, John Frusciante. L’atmosphère est incroyable : tous ces fans super excités. Moi aussi, je suis fan et j’étais super excité. C’est juste une gigantesque fête !

Munaf : Pour celui de cette année, nous avons été invités par le public et non par un groupe connu, ou un journaliste. Nous accédons à une certaine reconnaissance mais nous sommes encore globalement peu connus : cela nous touche donc énormément d’avoir été choisi par ce biais. Ce sera un grand évènement pour nous.

Sinon, de bonnes galettes récentes à conseiller à nos lecteurs ?

Michael : Le dernier Sunset Rubdown, un des mecs de Wolf Parade, incroyable. Le nouveau Eluvium aussi. C’est un copain de label (Temporary Residence Records), on pense l’amener à Paris, pas cette fois, mais la prochaine fois, peut-être en septembre. Vraiment un super guitariste, joueur de piano … si beau. On a aussi énormément écouté le dernier Animal Collective. The Shins aussi, je suis super fan, il y a des chansons magnifiques sur le nouvel opus.

Munaf : On écoute encore aussi plein de vieilleries, toujours les mêmes choses … Du classique aussi. Probablement suite à l’introduction du piano sur le nouvel album.

Merci, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter bonne chance pour cette année de tournée !

 

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En savoir plus :

Le site officiel de Explosions In The Sky


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