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puce Jay Mascis - Dinosaur Jr
Interview  (Paris)  avril 2007

Est-il bien utile de rencontrer ses héros d’adolescence ? Ca dépend.

Si ma rencontre avec les membres de Sonic Youth me laisse un souvenir impérissable, je peux dire que ma rencontre avec Jay Mascis de Dinosaur Junior ne m’a guère marquée… Jay est très gentil, mais ce n’est pas le genre de garçon très loquace.

Au fond, a part un changement physique imputable à l’âge : embonpoint, longs cheveux fins grisonnants, sa légendaire neurasthénie et nonchalance demeurent intactes. Il ressemble à un vieux "Nerd" avec ses énormes montures de lunettes "forfait de base" la sécu… Une interview au forceps donc, même si Jay s’est un peu plus épenché au fur et à mesure de l’interview…

Le plus difficile est d’essayer de capter ce que raconte le bonhomme, qui a un débit très lent mais qui n’articule pas du tout… Même Aidan Moffat à côté parle l’anglais royal !!!! il faut tendre l’oreille ( ou plutôt ici le magnéto) pour capter ce que marmonne le ptit père Jay… Je ne vous raconte pas les heures épiques à déchiffrer l’interview sur la bande…


Tout d’abord Jay, peux-tu nous expliquer ce qui a motivé la reformation originale de Dinosaur Jr, après tant d’années de rupture avec Lou (ndlr : Barlow ancien taulier de Sebadoh) et Murph ?

Jay Mascis : On s’est pas mal revu suite à la réédition des trois premiers albums (ndlr : enregistrés avec Lou et Murph, ensuite, Lou Barlow, visiblement d’humeur peu compatible avec Jay, est parti former Sebadoh). Ensuite les choses se sont faites pas à pas : nous avons reformé le groupe et donné des concerts… Cette envie de jouer ensemble s’est confirmée, donc nous avons commencé à travailler sur l’album.

Pourtant il y a dix ans, toi et Lou semblaient définitivement fâchés… Les vieilles rancœurs font donc visiblement partie du passé ?

Jay Mascis : (après 10 bonnes secondes de silence) Ouais… Nous avons tous le deux vieillis… Nous sommes passés sur nos différents et la colère que nous ressentions l’un envers l’autre.

Lors de votre récent passage à Paris en première partie de Sonic Youth, beaucoup de gens s’attendaient à un "best of" de vos morceaux, étant donné que c’était le premier concert de Dinosaur Jr depuis des lustres. Or vous n’avez joué qu’un ou deux classiques et présenté les nouveaux morceaux de "Beyond". Pourquoi ?

Jay Mascis : Oui, j’ai pensé à cette formule "best of". Mais j’en avais marre de rejouer tous ces vieux titres (le groupe rejoue aux Etats-Unis depuis déjà un petit temps). Donc je voulais plus particulièrement jouer les morceaux du nouvel album.

Sans penser aux vieux fans venus spécialement pour vous revoir jouer vos vieux morceaux ?

Jay Mascis : Oui, mais je voulais jouer les nouveaux titres…

Pourtant, sur la pochette du nouvel album, la manière dont le nom Dinoausaur Jr est écrite rappelle celle qui ornait le premier disque du groupe. Il y a quand même un petit clin d’œil volontaire au passé ?

Jay Mascis : Ce n’est pas exactement le même graphisme, mais ça y ressemble beaucoup. C’était cool de faire cette référence au passé.

En ce qui concerne la composition de ce disque, as tu réussi à rompre avec le passé, où tu monopolisais un peu tout (batteries, guitares...) ?

Jay Mascis : C’est moi qui ai écrit la majorité des chansons, mais je voulais que Lou en écrive une ou deux… Pour la batterie, trop de gens considèrent la batterie comme un simple rythme. Pour moi, la batterie fait partie intégrale de la chanson, j’y accorde une grande importance. En fait j’ai une idée de comment va sonner la batterie avant même de composer la guitare ou les autres instruments… C’est assez particulier comme manière de fonctionner.

Ca se passe bien, le fait de rejouer ensemble… ? Vous y prenez du plaisir, ou c’est un peu pour faire comme certains groupes des années 90, pour raviver la nostalgie et le tiroir-caisse ?

Jay Mascis : Comme je t’expliquais, nous avions l’impression de tourner en rond à jouer ces vieux morceaux, donc il y a avait la motivation de refaire des nouveaux morceaux, ce qui est la meilleure façon d’avancer. Maintenant, si les gens n’aiment pas ce nouveau disque, nous arrêterons. Si le disque plait, on fera des concerts… Au moins on évite l’inertie.

Tu appréhendes la manière dont les gens vont juger ce nouveau disque ? Ca t’angoisse ?

Jay Mascis : Oui, c’est un peu flippant, ce n’est jamais drôle quand les gens n’aiment pas ce tu fais.

Kim Gordon et Thurston Moore de Sonic Youth sont cités dans les remerciements de "Beyond". Lee Ranaldo est venu faire les chœurs sur "Little Fury Things" lors de votre passage à Paris. Peux tu nous en dire plus sur cette amitié qui dure depuis presque 20 ans ?

Jay Mascis : Ils nous ont toujours soutenu tout au long de notre carrière. Kim et Gordon ont acheté une maison dans la ville ou je vis, donc…je les croise souvent…

T’ont-ils encouragé à un moment à remettre en marche Dinosaur Jr, à te motiver ?

Jay Mascis : Non .

Il semble que le concert du Zénith a généré pas mal de frustration chez les fans du groupe (le groupe a dû jouer six chansons). Une tournée européenne est-elle au programme, histoire de voir le groupe jouer une bonne heure et demie ?

Jay Mascis : Pas vraiment… L’année dernière on ne nous a proposé aucune date en France (ndlr : la date du Zénith s’est faite parce que Sonic Youth a invité Dinosaur).

Même quand tu as annoncé la reformation du groupe avec Murph et Lou, pas d’offres ?

Jay Mascis : Non. Nous avons joué dans quelques festivals en Europe, mais rien en France.

L’autre jour je regardais la vidéo "1991, The Year Punk Broke", témoignage des "jours dorés" de la musique alternative américaine, avec des groupes comme Dinosaur Jr bien sûr, mais aussi Nirvana, Sonic Youth, Gumball ; Babes in Toyland…Tu es nostalgique de la première moitié des années 90 ?

Jay Mascis : (partant dans un semblant de rire) : Oh la non. En ce qui me concerne, pas du tout…

Pourtant à l’époque ton groupe commençait a être reconnu comme un chef de file de ce mouvement alternatif américain…

Jay Mascis : Oui, mais à cette époque, j’étais assez déprimé… Je ne me suis pas suicidé comme Kurt Cobain, mais j’étais malheureux…

Pourtant ça déconne sec dans la vidéo, les gens n’ont pas l’air trop déprimé…

Jay Mascis : Cette vidéo montre surtout Nirvana avant qu’ils ne deviennent célèbre… On sent bien que Nirvana est sur le point de devenir énorme… Et puis après, on s’est rendu compte que le succès ne rendait pas heureux…

Justement, sur cette vidéo, qui date de 90-91, les choses semblent légères… le fait que Nirvana devienne grand public n’a-t-il pas "pourri" votre petite communauté ?

Jay Mascis : Non, je ne pense pas. Personne n’a jamais compris comment les choses se sont emballées à ce point… On aspirait tous à un certain degré de célébrité…

Penses-tu que cela aurait pu tomber sur Dinosaur Jr ?

Jay Mascis : Non je ne pense pas…

Pourquoi ?

Jay Mascis : Il y avait un truc chez Cobain : sa voix. Il avait une voix compatible avec les radios grand public… Ma voix n’a rien d’exceptionnel…

Un album comme "Green Mind" avait le potentiel de plaire au plus grand nombre…

Jay Mascis : Les mélodies peut être, mais ma voix, non… Un autre exemple. Nous avons fait la tournée "Lolapalooza", joué devant des centaines de milliers de gens, et cela n’a pas aidé à faire décoller nos ventes de disques…

Revenons au présent. Cette reformation est ponctuelle où elle augure une nouvelle ère pour Dinosaur Jr ?

Jay Mascis : On verra bien, ça dépendra de la réaction des gens…

Ok, mais sans parler de la réaction des gens, de quoi as-tu envie ?

Jay Mascis : J’ai envie de continuer à jouer de la musique.

Il y a toujours un truc qui me chiffonne dans les concerts de Dinosaur Jr : le mur d’amplis quand tu joues. C’est pour les spectacles ou ils sont tous branchés ?

Jay Mascis : Ils sont tous branchés.

Sans rire ?

Jay Mascis : Ils sont tous branchés.

Boules Quiès de rigueur…

Jay Mascis : J’en ai toujours porté.

Ca casse le mythe de guitariste noisy…)

 

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En savoir plus :

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Julien P.         
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# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

Au théâtre

les nouveautés :

"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

et toujours :
"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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