C'est dans un Nouveau Casino vide que j'entre pour une soirée qui doit voir se succéder APSE, formation New Yorkaise et Ulan Bator le groupe de "post-rock" français exilé chez nos voisins Italiens.
Les divers membres des groupes traînent dans la salle, bières et cigarettes à la main, discutant nonchalamment avec des gens. Ce sera avec au moins 30 minutes de retard que le concert débutera. APSE sur scène, ce sont cinq personnes.
Le chanteur dispose d'une version allégée de batterie devant lui et débute le premier morceau à genoux, devant l'instrument entament un rythme qui répond au batteur. Le morceau ira crescendo, le chanteur abandonnant sa batterie pour se consacrer au chant, tout en ajoutant tout de même de temps en temps un petit coup sur un des toms.
APSE c'est une musique très fouillée, la reverb est une partie prenante du chant, ce qui en donne une vision éthérée, éloignée. Les autres instruments sont plus en avant. La basse, en particulier, vrombie, tourne et conduit plus ou moins tout ce petit monde. Le chanteur utilisera diverses percussions durant la soirée. Le groupe est visiblement content d'être sur scène, puisque tous portent un sourire gracieux, mis à part un des guitaristes dont le sérieux et la distance décontenance. En tout cas, le chanteur saute, virevolte utilise tambourins et maracas. APSE se révèle être une découverte très intéressante, développe une énergie communicative.
Pendant la première partie, le public est arrivé peu à peu, et maintenant il est est plus dense, le salle est presque pleine. Il semble que Ulan Bator déplace du monde, pour un groupe dont les sorties sont assez discrètes cela fait plaisir à voir. La mise en place dure un petit moment, une balance au pied levé et c'est parti.
Les trois expatriés commencent par "Lumière Blanche", un des meilleurs morceaux de Vegetale, album à posséder absolument. Le son du groupe sur scène respecte le souvenir que j'en ai. Les trois musiciens sont discrets, Amaury, chanteur guitariste, essaiera de faire réagir le public en l'interpellant, sans grand succès.
Les morceaux s'enchaînent, le son du groupe est particulièrement au point, à mon avis. La basse tourne, la tonalité en est sombre et grave. Le jeu de guitare d'Amaury est mélodieux, le son claque. Le batteur quand à lui cadence ses comparses. Le public semble enchanté. La prestation dure longtemps et dépasse largement le couvre feu strict annoncé sur toutes les affiches posées par le staff de la salle.
Et tant mieux pour nous, cette prestation est très bonne. Les morceaux que je ne connais pas sont bons, en particulier "La Joueuse de Tambo", version longue est envoûtante. Ayant laissé Ulan Bator il y a longtemps, et n'ayant pas suivi l'évolution du trio, il est agréable de constater qu'il y a eu une continuité et que le résultat est fort intéressant.
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