Concert privé organisé par Labels pour la promotion d'un nouveau venu dans l'hexagone musical, Cali, groupe originaire de Perpignan (chant, guitare, basse, batterie, clavier et violon) autour de Bruno Caliciuri, auteur-compositeur-interprète.
Un modeste "Bonjour, nous sommes Cali" et c'est parti pour un répertoire qui oscille entre un Miossec plus mélodique ("Tes désirs font désordre"), un Dominique A rock'n'roll ("Dolorosa" ) et parfois (hélas ?) sur certains morceaux plus intimistes, notamment seul au piano, avec du Delerm (hé oui .. Du Delerm tant ce genre d'exercice se transforme en style musical - n'est ce pas Carla B. ?- ), façon comptine ("Fais le vite papa"). Exception faite sur "J'ai besoin d'amour" sur lequel Cali prend place au piano et annonce mine de rien qu'il va nous faire une imitation de Arno (bon en fait il ne dit pas ça, il dit simplement qu'on lui a fait remarquer que cette chanson pourrait sortir du répertoire de l'antistar Belge). Interprétation très convaincante d'un des meilleurs morceaux du set.
Pour rester dans les références, Cali (qui a fait la première partie de Brigitte Fontaine) n'est pas sans rappeler dans la voix et le phrasé le couple infernal Higelin/Fontaine sur "Il y a une question" (enfin c'est mon avis à moi que je partage personnellement).
Par ailleurs, si le thème central reste assez peu original autant qu'universel, l'amour (et en l'espèce plutôt l'absence d'amour), le ton parfois drôle, parfois sarcastique et le phrasé lui permet d'éviter l'écueil des mièvreries franco françaises dont le mariage avec la pop relève de la gageure. Tout le monde ne peut pas être Manset, Murat, ou même Miossec, encore moins Gainsbourg (Ah enfin un artiste français de talent dont le nom ne commence pas par M !) mais heureusement tout le monde n'est pas non plus ... Pas de nom ce serait trop facile. Bruno Caliciuri trouve le juste milieu et s'en sort brillamment avec même quelques clins d'œil (volontaires ?) à la chanson française ("le téléphone aphone qui sonne et personne qui ne décroche" sur "C'est quand le bonheur" ça vous interpelle ?).
Mais là où Cali impressionne le plus c'est quand le rythme s'accélère, quand le morceau s'emballe et quand il lâche (un peu) sa voix qui semble receler beaucoup plus de puissance qu'il veut bien nous le faire croire et qui pourrait nous entraîner, sans doute, vers de Noir(s) désir(s) fort agréables, quand il frappe son tambourin ou secoue frénétiquement ses maracas, quand il gratte sa guitare (acoustique).
Seul sur scène ("Elle m'a dit" qui nous rappelle Melville/Chelsea par le chant et la mélodie autant que Noir Désir par le punch de ce morceau), genoux fléchis, dos vouté (tiens on dirait un peu Jean Louis Murat, y compris au niveau de la coupe de cheveux), comme pour se préparer au chaos, quand sont grand corps ne sait que faire de ses membres et qu'il tente de gesticuler en rythme, pas de chorégraphie, pas de chichi, Cali est dans Sa musique et quand le public tape dans ses mains (fâcheuse tendance du public à vouloir manifester sa présence au moindre rythme un tant soit peu festif) il ne peut s'empêcher de jeter un petit coup d'œil vers la salle et de sourire, pas peu fier !
"L'amour parfait", chanson titre de l'album à venir, attendra la fin du premier rappel pour enfin se faire entendre.. une chanson dépouillée, un peu maladroite mais touchante de sincèrité ("...le bonheur s'agrippe trop mal aux gens seuls...").
Ce concert promo très complet avec 18 vrais titres joués sans remplissage, alors que son premier album (qui ne contient que 13 titres) n'est pas encore sorti, laisse augurer d'un bel avenir pour Cali.
Examen de passage réussi donc rendez-vous mi-août pour la sortie de son premier album!