Pour ces musiciens, les frontières n'existent pas. Mégaphone ou la Mort est un combo international. Jugez plutôt, chanteur franco-anglais, batteur et guitariste argentins, et quatre espagnols un guitariste, un bassiste, deux trompettistes dont un ayant comme attribut supplémentaire un thérémine.
Sur ce mini EP, et en quatre titres, cette internationale musicale distille une pop rock intelligente, pas nombriliste pour deux sous. Les compostions sont léchées, la présence de trompettes y contribue grandement. L'ensemble sonne un peu vintage du fait, entre autre, de pédales wah wah et d'arrangements bien sentis.
Dès l'ouverture, "Chérie", pièce énergique, donne le ton. L'urgence sur ce titre court, aux guitares dont les lignes se courent après, sans se rattraper, accompagnent une mélodie voix en demi teinte. La section rythmique, spartiate, accompagne l'ensemble et y ajoute un peu plus de rigueur. Les arrangements sont très efficaces et rendent l'ensemble cohérent au possible.
La pièce maîtresse de ce mini album éponyme est, à mon humble avis, "La Poésie du Travail". La voix porte un texte à l'écriture précise, le thème en est, comme son nom l'indique, notre société et ses obligations d'efficacité professionnelle. L'accompagnement musical est sautillant, comme une sarabande entêtante et s'achève sur un decrescendo comme un interné dont les médicaments feraient enfin effet. Un petit moment de bonheur, je vous engage à en écouter le texte, certains s'y retrouveront.
L'ensemble de cet opus est efficace, la recette fonctionne bien. Une petite découverte flatteuse pour vos oreilles. Reste l'impatience d'en découvrir un peu plus. |