Plus besoin de présenter ces quadragénaires, trublions de l'univers musical. Après plus de vingt ans d'une carrière musicale riche, Michael Diamond (Mike D), Adam Yauch (MCA) et Adam Horovitz (Adrock) reviennent aux manettes, trois ans après To The Five Burroughs.
Enfin, aux manettes, pas vraiment, puisque les trois rappeurs blancs réalisent ici un album instrumental, dix ans après The Sound In From The Way Out. Déjà un nouvel opus des Beastie Boys est un évènement à lui tout seul. Les voir revenir instruments à la main, un autre.
L'inspiration ne les a pas quittés, accompagnés d'Alfredo Ortiz (percussions) et Money Mark (claviers) le vieux compagnon de route. The Mix Up, c'est un plongeon dans la discothèque des B-Boys. L'album est résolument tourné vers tout ce qui a nourri ces musiciens, soul, funk, jazz, quelques pincées de rock psychédélique des 60's.
Globalement le disque est d'une cohérence à toute épreuve. Les titres s'enchaînent parfaitement, pas de mou dans la corde. Le mix est excellent, le son époustouflant. Encore un travail d'orfèvres. Outre l'indéniable qualité des compositions, ce qui frappe, c'est la façon dont ces garçons s'approprient les styles musicaux et les retranscrivent.
L'entrée en matière, "B for My Name", ne surprend pas outre mesure, mais donne le ton. Une composition en demi teinte, loin de la folie habituelle. "Electric Worm" est un pur reggae dub, avec ces sonorités aériennes, la basse véritable colonne vertébrale, porte tout le monde. "Dramasticaly Different" est prétexte à l'utilisation d'une guitare sitar, qui donne à ce titre, un climat de bande originale 70's, composée par Lalo Schiffrin.
L'écoute laisse une impression de sérénité, le calme règne tout du long de cette nouvelle mouture. Les Beastie Boys n'ont rien perdu de leur "musiqualité". Néanmoins, The Mix Up nécessitera plusieurs écoutes pour en embrasser toute la diversité et la finesse. |