Le 150ème anniversaire de la naissance des Fleurs du Mal ou l’occasion de se replonger dans le l’œuvre de Charles Baudelaire ; la tutelle du professeur et la pression du bac de français en moins.
L’interprétation des textes est confiée à Jean Louis Murat, personnage consacré pour mener à bien l’exercice.
Il est vrai que ce dernier n’avait pas attendu la commande de la famille de feu Léo ferré pour s’y essayer. (Réversibilité sur l’album Dolorès). C’est donc sur terrain familier que JLM s’engage
Interpréter les poèmes des Fleurs du Mal (1857) sur une musique de Léo Ferré (sur la base d’enregistrements confidentiels de ce dernier datant des 60’ 70’), la performance ne réside pas tant dans l’interprétation des mélodies que dans la transposition de vers en chansons tout en conservant l’intelligibilité du poème.
Le résultat est probant, la musique est minimaliste, (souvent voix /clavier) mais l’essentiel n’est pas là, pas plus qu’il n’est dans la qualité dantesque de la prose de Baudelaire qui aura été déjà abondamment commentée.
L’essentiel se trouve dans cette symbiose qui transcende la valeur de chacune des parties.
Si le phrasé de Murat est irréprochable ("Avec ses vêtements", "L’examen de minuit"), il se bonifie encore lorsqu’on lui associe la voix féminine de Morgane Imbeaud (en duo ou dans les chœurs). C’est alors qu’émergent le somptueux "Heautontimoroumenos" (bourreau de soi même), ou encore "Madrigal Triste".
Enfin, le résultat n’est pas moins concluant lorsqu’on ajoute un peu de rythme sur à une mendiante rousse.
Si le contrat est rempli haut la main pour JLM, on émettra une réserve quant à la confidentialité du projet.
En effet, en laissant l’intégralité de l’interprétation à JLM, on limite la diffusion au microcosme de ses fans, tant il est vrai que la personnalité de l’auvergnat agace ou irradie.
Mon regret est donc que cette œuvre majeure reste limitée aux aficionados de JLM et n’ait pas eu l’ambition plus large de réconcilier l’adolescent (que j’ai été), avec la leçon de poésie.
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