Texte de Jean-Luc Lagarce, mise en scène de Cécile Zébert et Aurélie Augier, avec Emmanuelle Dupuy, Maïté Laplume, Cécile Zébert, Aurélie Augier et Hinde Kaddour.
Dans la toute petite salle du théâtre Darius-Milhaud, les cinq comédiennes de la compagnie "Ensemble c'est tout" installent avec habileté, finesse et douceur une ambiance intime propice aux confidences.
Celles de cinq femmes : filles et mère, mère et soeur, qui nous racontent l'histoire de celui-là, chassé par le père et qui revient soudain. Lui, le seul homme de la famille dans ce village éloigné de tout et de tous. Ensemble, elles revoient le temps passé depuis son départ et ce qu'elles en ont fait.
De la mère (Maïté Laplume, formidable de puissance dramatique), toute de chagrin retenu, à la plus jeune (Hinde Kaddour) ; de la tante (Emmanuelle Dupuy) aux deux soeurs - l'aînée (Cécile Zébert, magnifiquement émouvante) et sa cadette (Aurélie Augier, charmeuse et brillante) - elles retracent les contours d'un fantôme et de son histoire, vécue ou fantasmée. Et de leur propre existence.
Morcelant par séquences ce texte envoûtant de Jean-Luc Lagarce sur des impressions fugitives autour de l"absent", elles présentent à plusieurs voix qui finissent par se confondre un spectacle sobre et fluide mêlant intériorité, rituels et chamboulement.
Exploitant ingénieusement le peu d'espace du lieu, à l'aide de praticables qu'elles déplacent et de draps, elles proposent avec justesse et belle unité un travail qu'on aimerait voir trouver sa place sur une plus grande scène |