Alban Dereyer est ce que l'on pourrait appeler un petit nouveau. Jusqu'alors inconnu, son premier album Underneath this myrtle shade vient d'être signé par le petit label qui ose, Minimum, et qui détient en son sein une autre petite perle en la personne de Sing Sing dont nous reparlerons, n'ayez crainte.
Dereyer, c'est un artisan. C'est un peu le joailler face au bijoutier ou le triangle dans la fanfare. Ce petit quelque chose de délicat en équilibre parfait entre l'inutile et la grâce.
Cet album pourrait être entièrement composé de chansons piano/voix qu'il serait tout aussi brillant. Mais les arrangements délicats, les guitares et les choeurs, loin d'alourdir ou de desservir, finissent de parfaire et d'habiller les 9 titres de ce disque.
Les textes, en anglais, sont eux-mêmes très justes et leur seule musique venue d'une voix douce et chaleureuse est une joie. Avec cette petite nostalgie qui nous envahit comme à l'écoute d'un disque de Sophia ou de Will Oldham.
Pour autant, on est loin du folk us et cette pop quasi minimaliste nous conduit tout droit en terre de (grande) Bretagne. On y croise la délicatesse de l'irlandais Neil Hannon ("Where we were laying"), la finesse mélodique de XTC ("Someday") ou des High Llamas mais aussi quelques envolées façon Yann Tiersen première époque. Et tout cela sans artifices, toujours, juste un talent d'auteur compositeur à la hauteur de son talent d'interprète.
Underneath the myrtle shade est un disque (un Ep dit-on mais je préfère mini album) remarquable, un petite perle, un secret trop bien gardé mais qu'il faut absolument partager. |