Quel meilleur endroit que le Cabaret Sauvage pour la dernière soirée du Festival A Vos Zincs édition 2007 ! La chaleur de ce lieu vous enveloppe instantanément : la tenture rouge du plafond en forme de chapiteau et le bois omniprésent vous font oublier les quelques minutes d’attente dans le froid. Ambiance bistrot garantie, cela tombe bien, puisque c’est sur cette culture que s’appuie le festival.
A Vos Zincs n’est pas un festival comme les autres. Il se déroule au six coins de la France (Paris, Marseille, Lyon, Lille, Toulouse, Strasbourg) et sur toute l’année. Il a pour but de promouvoir ces groupes oeuvrant dans les bistrots, les bars, les zincs, loin du battage médiatique, mais conquérant leur public au fil des années, en leur « offant des salles et des conditions de qualité », pour reprendre les termes du programme.
Et quelle qualité ce fut ce soir-là !
Dans une salle à moitié pleine (il n’est que 19h30 remarquez…), Les Becs Bien Zen font leur entrée, et la soirée s’annonce très festive. Le public est rapidement séduit par ces 5 musiciens qui font preuve d’une énergie débordante sur des musiques aux rythmes endiablés. Sans être dépourvu d’un sens de l’humour certain. Rires du public lorsque Pierre le chanteur troque son accordéon contre une guitare qu’il oublie de brancher. Guilhem, le joueur de guitare-banjo-mandoline, ne manquant pas de faire remarquer que le nombre obligatoire de cotorep est largement atteint dans le groupe… La musique prend parfois des accents rock, la batterie se mêlant avec bonheur à l’accordéon pour des mélodies profondes et entraînantes. A voir en concert, absolument !
Amédée Colère prend la relève avec une musique légèrement moins festive, mais le ryhtme est conservé pour s’orienter vers des sonorités bien plus rock. Après le charisme de Fanch, le grand chanteur brun ténébreux aux yeux clairs, c’est avant tout la musicalité variée qui frappe. On se laisse surprendre. Impression confirmée en se penchant un peu sur les origines musicales très diverses des membres : jazz, classique, rock, reggae, groove, metal… réunies autour de textes en français qui ne manqueront pas de séduire un large public. A coup sûr ce soir, « c’est Paris qui résonne » d’un groupe qui n’a pas fini de se faire entendre !
La salle est maintenant bien pleine, et c’est tant mieux, car il n’aurait surtout pas fallu manquer Les Fouteurs de Joie ! Chemises blanches et pantalons noirs, "Nous donnons la joie et semons l’émoi", ainsi se décrivent les cinq amis. L’objectif est atteint sans problème, les voix harmonieuses à l’unisson nous emportent dans un nouvelle histoire toutes les cinq minutes, accompagnées par l’accordéon, le ukulélé, le banjo et j’en passe. Une prestation scénique mémorable où, laissant libre cours à leurs envies, le guitariste surfe sur la protection de son instrument, son voisin nous gratifie d’une démonstration de gymnastique par un appui tendu renversé (la perche si vous préférez), complété par sa danseuse-étoile de voisin-chanteur, qui ne manque pas d’expressions faciales toutes plus variées les unes que les autres. Bien plus de joie que de peine sur scène, la bonne humeur qui se lit sur leurs visages se communique aux spectateurs qui entament une farandole spontanée. Un grand moment !
Le groupe T’inquiète Lazare contraste fortement avec des sonorités bien plus légères, surtout par le premier titre "Je rentre me coucher". Un souffle de légèreté dans le Cabaret. Il faut dire que le groupe de Florent Vintrignier, quand il n’est pas avec La Rue Kétanou, ne se compose que de trois membres, mêlant principalement accordéon, guitare et contrebasse. Mais l’ambiance festive qui s’était offerte un court moment de pause refait vite son apparition.
Florent, grande classe en pantalon noir et chemise rouge assorties à son accordéon, fait le show en pas de danse quand la musique s’accélère. Son public est là, participe et connaît ses classiques.
Le rond central du chapiteau peine à contenir tous les spectateurs, mais je dois quitter le Cabaret sans avoir eu le plaisir d’entendre les 2 derniers groupes, Karpatt et Les Ongles Noirs, mouvements sociaux obligent… La première édition ayant eu lieu en 2003 et cette 2ème édition 2007 étant un vrai bonheur, je souhaite qu’il ne faille pas attendre 4 année pour assister à la 3ème édition. |