Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Liars
La Boule Noire  (Paris)  19 novembre 2003

En première partie on découvre la micro-sensation débarquée d’Angleterre Kaito, un rock gentiment énervé et fashion tellement dans l’air du temps, cette nouvelle vague qui ressort ses cuirs et les guitares a parfois des singles imparables qui justifient leur présence écrasante mais ici le single se cherche encore et les efforts sont réels : la chanteuse opte pour une posture farouche en sous-Sleater-Kinney mais qui pourrait apparemment faire aussi bien sous-n’importe-quoi et un guitariste qui s’amuse ostensiblement avec ses effets pour donner un peu de dynamique à la rythmique de croisière. Le groupe s’inscrit dans un tatapoum correct et comme ce sont des amis d’amis d’ami je n’insiste pas sur l’évidence que les ficelles sont un peu grosses pour y croire vraiment.

Ensuite un intermède dont le nom ne passera pas à la postérité d’une part parce que la blonde en noir ne s’est pas présentée et d’autre part parce que sa prestation déconcerte plus qu’elle n’étonne. Quelques chansons en freestyle rock’n’roll a capella et des chansons sur deux accords (deux accords pour toutes les chansons et non par chanson !) agrémentées d’une voix rocailleuse persuadent de l’anachronisme de l’attitude.

Liars a peut être un look aussi improbable que ses premières parties, le groupe n’en dégage pas moins une présence lourde, radicale et fière. Cette aura prend une toute autre proportion quand la musique fuse. Le trio prend place avec un batteur en mini-jupe à paillettes qu’on oubliera assez vite pour se focaliser sur Aaron Hemphill qui assurera l’essentiel de la densité sonique du set en martyrisant à qui mieux mieux sa six cordes ou un sampleur, et Angus Andrew, un grand échalat imprévisible de deux mètres qui sévit au microphone quand il ne se sample pas, tour à tour sombre et écorché vif, mais toujours dingue.

Le set dévoilera une musique très éloignée de l’art-punk du dernier album They Threw Us All in a Trench and Stuck a Monument on Top qui remettait Gang of Four au goût du jour et nous offrait surtout une pelletée de tubes énormes à la fois festifs, rock’n’roll et bien foutus. Pour donner une idée, le groupe va même au delà de son dernier titre "Dirt makes the Mud" opressant et jouissif à souhait (jusqu’à ce que cela se boucle tout de même) en refusant tout ce qui peu donner prise à une mélodie ou à un format classique. C’est donc désormais d’avantage vers la no-wave que lorgnent les new-yorkais d’adoption, le concert prenant la forme d’un happening destroy sans filet qui rappelle parfois dans l’intention les orages soniques de Black Dice. Le chanteur traduit bien cette folie pathologique communicative : des paroles absconses répétées en boucle et sans relance et une attitude qui n’a rien à voir avec la sempiternelle singerie dérivée de Jagger.

On n’est pas dupe du fait que le groupe est là pour du spectacle mais le résultat est indubitablement très prometteur pour le prochain album qui s’annonce à la fois ambitieux et surtout casse gueule, en d’autres termes qui aura plus de chance d’être chroniqué dans Wire que dans Rock & Folk.

Ce retournement violent est en effet assez courageux voire suicidaire mais le groupe semble ne pas douter de son choix, ne serait ce que par un parti pris de ne pas s’appuyer sur leurs succès précédents en réaction à l’assimilation avec la vague de groupes revivals formatés qu’on a connu (ouf elle est passée!). Le jusqu’au boutisme d’Aaron fascine ainsi encore plus que le chanteur par ses trouvailles pour dynamiter la chape de plomb qui s’abat sur les morceaux et les faire malgré tout morbidement aller de l’avant ,ou du moins quelque part, participant à l’élaboration d’un processus de déconstruction acharné. Cette entreprise expérimentale revisite les ambitions d’une certaine musique industrielle avec un bagage "rock" et s’avère à la fois convaincante et surprenante.

Au final on n’était certes pas venu pour assister à cela, l’idée en poussant la porte de la Boule Noire c’était plutôt de s’oublier en sautant contre les murs sur les éclats de "Mr. Your on Fire Mr." , mais au delà de l’expérience du concert assez déconcertante, on se réjouit que le groupe ait un avenir et de l’ambition à revendre.

On attend avec impatience le prochain album qui sortira l’an prochain et qui s’appelle They were wrong, so we drowned , titre évocateur à souhait. Vivement demain.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album They were wrong so we drowned de Liars
La chronique de l'album Drum's not dead de Liars
La chronique de l'album Mess de Liars
Liars en concert au Tryptique (15 mai 2004)
Liars en concert au Festival Art Rock 2004 (Jeudi)
Liars en concert au Festival La Route du Rock 2006 (vendredi)
Liars en concert au Festival La Route du Rock 2010 (vendredi)
Liars en concert à Pitchfork Music Festival #2 (édition 2012) - samedi 3 novembre
Liars en concert au Festival La Route du Rock #24 (vendredi 15 août 2014)
Liars en concert à La Machine (jeudi 9 octobre 2014)
L'interview de Liars (novembre 2007)

En savoir plus :
Le site officiel de Liars
Le Soundcloud de Liars
Le Myspace de Liars
Le Facebook de Liars


Loopkin         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco

• Edition du 2024-03-24 :
Michel Portal & Michel Dalberto - Berg, Brahms, Schumann, Poulenc
Louise Jallu - Jeu
Camille Bénâtre - Dommage
La Mare Aux Grenouilles #82 - Talk Show Culturel
CocoRosie - Elevator Angels EP
Bad Juice - Watertank - Intrusive Thoughts - The Darts - Mélys - Ni Vus Ni Connus
Judas Priest - Invincible Shield
Ecr.Linf - Belluaires
Iamverydumb - Queenside Castle
Karkara - All is Dust
Jean-Marc Millière / Sonic Winter - Five to the Floor

• Edition du 2024-03-17 :
Claude Tchamitchian Trio - Naïri
Tangomotán - Motán
Junon - Dragging Bodies to the Fall
Chester Remington - Almost Dead
Les Diggers - Atmosphérique
Tara - Sekoya
Nicolas Jules - Ravage Club - Nouriture - Les Tambours du Bronx - Heeka - Ni Vus Ni Connus
 

• Archives :
La Mare Aux Grenouilles #81 - Talk Show Culturel
Sprints - Letter to Self
Laetitia Sadier - Rooting For Love
YGGL - Down To The Wire - Malween - Lame - For The Hackers - Madame Robert - Ni Vus Ni Connus
Wildation - Beyond The Ridge
Olivier Triboulois - Quel est ton monde ?
Greyborn - Scars
Tagada Jones - TRNT (best of 1993-2023)
Sidilarsen - Alcest - Karkara - Lucie Folch - The Silver Lines - Ni Vus Ni Connus
Caravan Palace - Gangbusters Melody Club
Klem H - Modern Life
Lysistrata - Veil
Under 45 - Stonewalled
Principles Of Joy - It's Soul That Counts
La Mare Aux Grenouilles #80 - Talk Show Culturel
Chelsea Wolfe - She Reaches Out to She Reaches Out to She
Maxwell Farrington & Le SuperHomard - Please, Wait...
Pierre-François Blanchard - #Puzzled
Sylvain Cathala - Print - Secrets for you
Cotonete - Victoire de la musique
Philippe Soirat - On the spot
Witchorious - Witchorious
Nicolas Jules - La reine du secourisme
Caesaria - Archi Deep - Chester Remington - Dirty Fonzy - Ni Vus Ni Connus
Grand March - Back To The Wall
PURRS - Goodbye Black Dog
Aline - La lune sera bleue
Geins't Naït, Laurent Petitgand & Scanner - Et il y avait
Choeur de chambre Mélisme(s), Colette Diard & BanKal Trio - Brahms le Tzigane
Elodie Vignon - Songes
- les derniers albums (7458)
- les derniers articles (353)
- les derniers concerts (2393)
- les derniers expos (5)
- les derniers films (20)
- les derniers interviews (1131)
- les derniers livres (8)
- les derniers oldies (20)
- les derniers spectacles (8)
           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=