Une chose frappe sur la pochette du nouvel "album" de Chan Marshall, plus connue sous le nom de Cat Power. La pose franchement glamour, la ligne svelte et disons le clairement, une pochette où Chan Marshall est plutôt choupette.
Pour ceux qui fréquentent la belle depuis au moins dix ans, cette métamorphose étonne. Je me rappelle une interview croisée avec Fiona Apple. A l’époque Chan Marshall y apparaissait mal fagottée, un peu ronde et légèrement gauche.
Mais il semble que la belle amorce la trentaine sereine, devenant une icône trash tout droit sortie d’un film indé d’Harmony Korine. Par contre musicalement, Cat Power n’est plus le vilain chat de gouttière qui feulait son folk maladif à l’époque bénie des "What Would The Community Think" ou "Myra Lee". Depuis The Greatest, la musique de Cat Power ronronne.
Visiblement plus occupée à courir les soirées branchagas, Chan Marshall n’a même plus le temps d’offrir des compositions originales. Jukebox est un disque de reprises d’artistes aussi variés que Sinatra, Janis Joplin, Billie Holliday, Dylan.
Pourtant sa première tentative de disque de reprises nous avait dèjà bien déçu lorsqu’elle avait sorti The Cover Record. A l’image d’un vrai juke-box, tout sur ce disque est en mode automatique. Fini les écorchures et les accidents, les morceaux revêches comme des buissons d’épines.
Avec son Jukebox, Cat Power s’approche un peu plus de l’univers feutré et inoffensif de Norah Jones et elle risque fort de retrouver dans la boîte à gants de l’Audi TT d’un cad’sup en manque de crédibilité indé…
On ne s’attardera pas sur ce Jukebox un peu fade en espérant que sur son prochain opus, la nouvelle égérie glamour se rabiboche avec Tim Foljhan et Steve Shelley…
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