Que faut-il attendre du retour d'un groupe dont le grand coup d'éclat date de 1993, année de sortie de l'album Last splash et du brûlot Cannonball ? On est également en droit de se demander si les soeurs Deal ont encore les arguments suffisants six ans après leur dernier album. Je ne savais donc pas à quoi m'attendre à la sortie de Mountain battles, nouvel opus des Breeders. Et alors ? Un peu de patience, j'y viens...
Visiblement, The Breeders ne reviennent pas pour faire de la figuration et assument leurs heures de vol. Le sens mélodique et rythmique est toujours de la partie, l'orfèvre Steve Albini est de retour à la réalisation. Tous les ingrédients sont donc réunis pour une bonne galette. Pas de méga tube à la "Cannonball" formaté pour la FM, mais est-ce essentiel ? Assurément non, vu les petites pépites égrainées ça et là.
On retiendra particulièrement l'atmosphérique et répétitif "Overglazed" , le percutant "Bang on" à la batterie géniale ou le pop rock jouissif de "It's the love". Si vous ajoutez à cela les planants "We're gonna rise" et "Night of joy" ainsi que le déglingue "Spark", vous avez de quoi contenter vos oreilles.
On tombe aussi sur quelques objets musicaux non identifiés : certains pour le meilleurs, d'autres pour le pire. "Here no more" est sans nul doute le meilleur titre de l'album, le plus épuré aussi. Portée par les voix des deux soeurs et une guitare sèche, cette ballade folk est un pur joyau qui dressera les poils de n'importe quel imberbe. A l'inverse, on passera très vite "Regalame esta noche" et son côté vieux slow mielleux d'un autre âge.
Sans révolution mais avec efficacité, Mountain battles prouve qu'il faut encore compter sur les Breeders. Hormis de légères sorties de route, les fans de la première heure comme les retardataires (ou jeunots !) y trouveront largement leur compte. Un bon Deal ! |