Frustration pourrait séparer les auditeurs en deux catégories. Ceux qui vont dire, au bout de trois accords, que ce n'est pas nouveau, que d'autres ont déjà fait cette musique et mieux, avec pléthore d'exemples allant de Warsaw à The Fall, qui fermeront leurs oreilles en répétant que cela ne sert à rien de faire du neuf avec du vieux (ou l'inverse). Et puis, il y a ceux qui se diront comme les premiers mais ajouteront "et alors ?". Après tout, ce qui compte, c'est essentiellement ce qui est gravé sur galette, le reste est de la littérature.
Et bien, je vous suggère de dépasser l'impression des premiers pour rejoindre les seconds. Avant tout Relax est un excellent album, la froideur mécanique de l'ensemble des titres donne à penser qu'il a été enregistré dans des régions froides de l'Europe, dans un studio sans fenêtres.
L'urgence des morceaux déclenche chez tout auditeur (a)normalement constitué des mouvements de danses incontrôlées, voire épileptiques, je ne vous raconte pas la honte dans les transports en commun. Les synthés aux sonorités d'un autre âge (de glace ?), la batterie, tel un métronome froid, presque robotique, augmente l'impression d'urgence de chaque titre. La voix spartiate et les riffs de guitare envoient des stalactites dans les oreilles de l'auditeur.
Parmi les titres les plus marquants de ce premier album, "We Have Some..." indique d'entrée de jeu la volonté de ce groupe atypique, de sonner différemment, cette chanson syncopée, urgente, aux paroles simples, marque facilement les esprits. " No Trouble", déjà présent sur le mini LP, est tout simplement jouissif. "Too Many Questions", enfin, sera certainement l'un des titres qu'il faudra retenir de Relax.
Frustration veut sonner comme un hommage aux groupes Post Punk des années 80, et le pari est réussi au-delà des espérances, ils ont réussi à réinventer le style en se le réappropriant. A noter que le groupe fait actuellement un petite tournée, à voir sur scène absolument. |