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Interview  (Paris)  10 avril 2008

Quelques minutes avant leur concert à la Maroquinerie, le 10 avril, Paris Motel nous faisait le plaisir d’une rencontre backstage.

C’était l’occasion d’en connaître plus sur Amy May, la charismatique auteur-compositeur de ce groupe particulier, trempant leur formation classique dans les bains plus sombres du rock. Alors longue et toute de noir vêtue, elle se révéla débordante de projets musicaux…

Paris Motel, est-il un groupe ou seulement un nom sous lequel se cache Amy May ?

Amy May : Oh ! Nous commençons avec une question difficile… (elle réfléchit) Oui, c’est un groupe, et à la fois c’est à géométrie variable... C’est une question difficile. J’ai tout le temps imaginé jouer, comme dans une troupe de théâtre. Je suppose que oui, je me cache un peu derrière. En ce moment, je joue avec les mêmes personnes depuis trois ans.

Mais c’est vous qui faites tout : la composition, les textes, jusqu’au mixage.

Amy May : Oui. Et la production.

Vous avez le contrôle total.

Amy May : Oui. Je suis le chef … (elle rit)

Paris Motel et le titre de votre dernier album "In the Salpêtrière" montrent une certaine francophilie. Etes-vous inspirée par la culture française ? Avez-vous fait des recherches historiques ?

Amy May : Oui, tout a commencé à partir d’une vieille photographie de la Salpêtrière au XIXème siècle, à l’époque où Charcot observait l’hystérie, les femmes folles. J’ai alors lu des histoires sur cette institution et j’ai écrit sur différents personnages, ou de façon plus métaphorique sur des femmes qui ont le sentiment de vivre dans un asile à Paris, des femmes étranges ou gothiques.

J’ai pensé à la calomnie jetée sur les filles mère à cette époque, à la honte et à la punition qui pouvaient les conduire dans ce genre d’endroit.

Amy May : C’est vrai , il y avait ce genre de cas, mais je ne les ai pas utilisés pour l’album. J’ai voulu que l’album soit plus tourné avec la célébration de femmes d’exception, comme Grace O’Malley qui était un pirate, qui s’est rasée la tête pour se confondre avec les hommes, elle a voyagé tout autour du monde, elle a vécu sur une île. C’est une vie absolument incroyable, elle était fabuleuse. J’aime ce genre d’histoires ; ou une autre, qui est allée de ville en ville, qui s’est prostituée et qui s’est mise au ban de la société. J’ai lu beaucoup de ces histoires, elles ont inspiré l’album. Ce n’est pas un album politique, en aucun cas.

L’atmosphère de ces chansons reste très calme, sans la colère que pourrait susciter un centre de détention. Pourquoi ce choix ?

Amy May : Je ne trouve pas personnellement que ce soit si calme. Je ne sais pas… Je pense que ce sont les différentes parties musicales composées de façon classique, afin de trouver le ton le plus juste possible, qui donnent peut-être cette impression de calme. Je n’avais jamais joué de guitare électrique, mais toujours de la guitare classique, du piano. Pour moi, j’avoue que ça sonne très rock'n roll.

Pensez-vous que l’amour soit une menace pour la société ?

Amy May : Une menace. L’amour n’est jamais une menace.

Je veux dire que c’est la raison de ces prisons, de ces asiles.

Amy May : Elles ne se comportent pas comme la société le voudrait, comme dans ces histoires du Moyen âge, où elles n’avaient pas la possibilité de découvrir le monde extérieur. Je pense qu’il faut célébrer les gens extraordinaires, se concentrer sur les actions exceptionnelles. Je pense que l’industrie musicale est dominée par les hommes, elle n’est pas habituée à produire ce que nous faisons et nous devons nous imposer.

Pensez-vous qu’il y a des différences entre une écriture masculine et féminine. Vous sentez-vous plus proche des chanteuses ?

Amy May : Je pense qu’il y a des différences entre tous les artistes, mais établir des catégories ne me plaît guère. Je ne dirais pas que je m’identifie plus aux hommes ou aux femmes, il y a tellement de talents. J’aime Debbie Harry, Marianne Faithfull, Nico mais je suis aussi une grande fan d’artistes hommes. Je pense qu’être un grand artiste est au-delà du sexe ou de la nationalité.

Est-ce que c’était difficile de contacter des musiciens classiques pour votre projet ?

Amy May : Je suis moi-même une musicienne classique de formation. J’ai participé à des sessions avec différents musiciens, j’enseigne également. Tous ceux qui jouent avec moi sont des amis, nous prenons des verres ensemble, nous passons de bons moments. C’est un groupe très ouvert avec des gens qui viennent pour un spectacle et s’en vont ensuite. Nous nous amusons.

Qu’est-ce que vous répondez lorsqu’on vous demande de définir votre musique : rock, indie pop, musicals ?

Amy May : J’ai toujours beaucoup de mal. Je propose la musique qui me vient à l’esprit. Je suis inspirée par les comédies musicales et chez mes parents, nous écoutions la musique des années 70 comme les Beatles. Pour moi, il n’est pas question de catégories. Je joue ce que j’ai envie de jouer.

Qu’avez-vous préparé pour les concerts : un grand ensemble ou des parties enregistrées ?

Amy May : Nous sommes neuf musiciens ce soir. Nous n’utilisons jamais de pistes enregistrées ou des choses comme ça. Et ça dépend des tournées. Nous avons fait un concert avec 54 musiciens, un orchestre complet et je chantais.

C’était dans une chapelle ?

Amy May : Oui, dans une grande et très belle église, avec une acoustique exceptionnelle. Un régal !

Que pensez vous de l’accueil du public ?

Amy May : Nous avons des publics complètement différents. Nous avons tous les âges, de 14-15 ans jusqu’à 60 ans. C’est vraiment singulier avec notre groupe. J’aime beaucoup de fait que notre musique s’adresse à tout le monde : hommes et femmes de tous âges. Alors que les gens du groupe ont une vingtaine d’années.

Et les gens restent-ils attentifs et posés ?

Amy May : Oh non, certains sont complètement excités, et font trembler le sol en tapant des pieds.

Et pour votre prochain album, avez-vous l’intention de garder l’idée d’une ligne narrative ?

Amy May : Oui, mais je prépare d’abord un album de reprises, en famille, avec des reprises de Bob Dylan, Blondie, Tina Turner et des folks songs, complètement réorchestrés. Ce sera un enregistrement live. Et je vais travailler sur un nouvel album centré sur Alderney, une île dans la Manche, proche des côtes françaises. C’est une île britannique, qui a appartenu à la France, c’est un endroit étrange. C’est une petite île, avec une histoire très intéressante. Près de Jersey. C’est un lieu fascinant, si petit, comme un pays avec sa propre organisation politique. Cet endroit m’inspire, j’ai rencontré des gens qui y habitent. Peut-être que j’irai un jour. Voilà mes projets.

Retrouvez Paris Motel
en Froggy's Session
pour 2 titres acoustiques en cliquant ici !

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album In the Salpêtrière de Paris Motel

En savoir plus :
Le site officiel de Paris Motel
Le Myspace de Paris Motel

Crédits Photos : Laurent Hini (retrouvez toute la série sur Taste of Indie)


Sandrine Gaillard         
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# 18 septembre 2022 : Nouvelle Vague

Qu'on aime ou pas Godard, il faut reconnaitre qu'il a apporté énormément au cinéma mondial et sa disparition signe à la fois la fin de quelque chose et peut être le départ d'une autre vague. Quoi qu'il en soit, il n'est pas seulement question de cinéma cette semaine, voici notre sélection :

Du côté de la musique :

"J'ai vécu les étoiles" de Andoni Iturrioz
"Ornette Under the Repetitive Skies 3" de Clément Janinet
"Alan Hovhaness : oeuvres pour piano" de François Mardirossian
"Live in Paris" de Fred Nardin Trio
"Show AC/DC" de Ladies Ballbreakers
"Luigi Concone" de Mavroudes Troullos & Rachel Talitman
quelques clips avec Moundrag, Ottis Coeur et Madam
"Souvenirs" de Pale Blue Eyes
"Life and life only" de The Heavy Heavy
et toujours :
"Seven ways to fake a perfect skin" dernier mix de la saison 3 de Listen In Bed
"Good news" de Ciao Lucifer
"Real to reel" de CVC
"Jazz migration #8" de Haléis, Ishkero, Mamie Jotax, Noé Clerc Trio
"Fantaisies" de Jean Samuel Bez & Jean Luc Therrien
"Pre pleasure" de Julia Jacklin
"Reset" de Panda Bear et Sonic Boom
"In the wild" de The Interrupters

Au théâtre :

les nouveautés de la semaine :
"Jours de joie" au Théâtre national de l'Odéon
"Vania/Vania ou le démon de la destruction"au Théâtre de la Tempête
"L'invention de nos vies" au Théâtre Rive-Gauche
"Out of the blue" à l'Espace Cardin
"Corolian" au Théâtre de la Bastille
"Respire" à La Scala
les reprises :
"Les Forêts de Sibérie" au Théâtre de Poche-Montparnasse
"Les Muses" au Théâtre du Ranelagh
"Les Vengeurs - Le Flower Killer" au Théâtre de Nesle
"Matthieu Penchinat - Qui fuis-je ?" au Théâtre du Marais
et les spectacles à l'affiche

Expositions :

"Hyperréalisme - Ceci n'est mon corps" au Musée Maillol
'Miroir du monde - Chefs d'oeuvre du Cabinet d'art de Dresde" au Musée du Luxembourg
et les expositions à l'affiche

Cinéma :

en salle : "Coup de Théâtre" de Tom George
en streaming gratuit :
"L'autre côté de l'espoir" d'Aki Kaurismäki
"Taxi Téhéran" de Jafar Panahi
"Le silence de Lorna" de Luc et Jean-Pierre Dardenne
"Borga" de York-Fabian Raabe
et le cinéma indien en 5 films

Lecture avec :

"Combattre en dictacture" de Jean Luc Leleu
"Hideo Kojima, aux frontières du jeu" de Erwan Desbois
"Le cartographe des absences" de Mia Couto
"Le coeur ne cède pas" de Grégoire Bouillier
"Le tumulte" de Sélim Nassib
"Un profond sommeil" de Tiffany Quay Tyson
et toujours :
"Cocaïans" de Gauz'
"High energy rock'n'roll" de Jean Charles Desgroux
"Les enfants endormis" de Anthony Passeron
"Mon acrobate" de Cécile Pivot
"Poids plume" de Mick Kitson

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Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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