La nouvelle galette de dEUS est enfin dans les bacs trois ans après Pocket Revolution. Le nom de leur dernier opus est celui du studio d’enregistrement qu’ils ont fait installer à Anvers : Vantage Point.
Cette expression anglaise signifie "recul", "poste d’observation". Serait-ce signe de maturité ? En tout cas, après de nombreux remaniements au sein du groupe, il semblerait qu’ils aient atteint une certaine stabilité au niveau de leur formation.
Tom Barman, Mauro Pawlowski, Klaas Janzoons, Alan Gevaert et Stefan Misseghers constituent ce que l’on peut espérer comme la clique définitive. En tout cas, Barman, le leader, avoue son ambition de composer avec tous les membres pour le prochain album.
Jusqu’ici, seul lui s’en occupait, le travail commun se faisant au niveau des arrangements. En l’attendant, ce prochain album, Vantage Point laisse présager le meilleur. Un peu comme une transition vers un nouveau son dEUS. Produit par Dave Mc Kraken (qui a travaillé avec Depeche Mode entre autres), il évoque les années quatre-vingt. Un des titres phare : "Slow", chanté avec Karin Drejer Andersson des The Knife sonne cold-wave. Ceci en gardant toujours un soin affiché de la mélodie, comme l’a toujours fait le groupe, même dans ses débuts expérimentaux un peu barrés (souvenez-vous du titre "Suds & Soda" et ses deux notes de violon qui pourtant sont la base d’un morceau génial).
Le premier single de l’album, "the Architect", avec ses riffs saccadés, sa batterie tambourinant, modérés par des nappes synthé est un bijou pop-rock, super dansant. D’autres titres, des ballades, comme "Smokers reflect" et "Eternal woman", ravissent nos oreilles en demande de délicatesse (….dans ce monde de brutes, c’est agréable, non ?), même si elles restent timides au niveau émotionnel. Ceci est dû à la production qui mise sur un son relativement froid. Seuls les deux premiers titres de l’album ("When she come down" et "Oh your God") déçoivent un peu par leur manque de relief.
Vantage Point est bien l’album de la transition pour dEUS, groupe qui a toujours pris des risques. Ici, on est plus sage, plus cadré. Album de la maturité aussi ? On s’installe dans un studio, on essaye de rester et de travailler tous ensemble.
C’est beau de construire, il faut juste espérer que ce ne sera pas au détriment de l’improvisation musicale et de ce brin de folie douce qui a fait les heures de gloire du meilleur groupe belge du monde entier ! |