Lorsque les grenouilles se retrouvent pour récupérer leurs disques, notre grand manitou laisse toujours traîner quelques disques, qui n'ont pas trouvés preneur.
Malin de sa par, car cela permet de choisir un disque avec le visuel du groupe, plutôt que sur le nom uniquement. Et, il faut bien avouer qu'il arrive de tomber sur quelques perles inattendues. C'est le cas avec Shearwater, je n’avais jamais entendu parler de ce groupe Texan avant (on à tous des lacunes, cela m'en fait une de moins) qui à déjà quatre albums à son actif, et je les découvre pour Rook, le petit dernier.
Ce qui surprend au premier abord, c’est la voix de dandy de Jonathan Meiburg, très profonde, capable de monter dans les aigus de manière assez bluffante. L'ensorcelante voix dérive vers les cieux, "Leviathan, Bound" accompagnée par une pléthore d'instruments, piano, violons, haut bois, trompettes, loin d’un débordement ostentatoire, tout cela est très à propos, simple et d’une efficacité redoutable.
Sur "Century Eyes", le quatuor sonne comme un classique du Glam Rock, avec cette rythmique guitare soutenue, à la manière des grands du genre, on pense à Suede. Ils sont aussi capables de longues ballades sentimentales, comme sur l’aérien, "I Was a Cloud".
En revanche, "South Col" surprendra et donnera le temps d'une respiration introspective, afin de mieux préparer l'auditeur pour le point d'orgue de cet opus, "The Snow Leopard", magnifique composition, à vous tirer des larmes tellement c'est beau. Une chanson comme peu de groupe arrivent à les réussir.
Si vous pensez que le Texas ne sait que qu'inspirer des séries TV à partir d'intrigues familiales et pétrolières, il est temps de revoir votre jugement et de découvrir qu'ils savent aussi manier des instrumentations fouillées et soignées, le tout enveloppé dans une simplicité, celle qui sied aux gens talentueux.
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