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Bubble and Scrape Deluxe Edition  (Domino Records / Sub Pop / PIAS)  mai 2008

Bubble & Scrape est tout à fait le genre de disque que j’ai toujours regretté de ne pouvoir chroniquer à l’époque de sa sortie (tout comme pleins d’autres). Comme la nostalgie est un bon filon économique, qu’il y a des gogos pour racheter des disques qu’ils possèdent déjà (dont je fais bien sûr partie), Domino ressort donc le classique de Sebadoh sorti en 1993.

Et là, vous me voyez venir…Vous vous dites, on commence à le connaître le JP avec son côté Christian Bobet et sa première gorgée de bière, il va nous jouer la carte nostalgie à fond et nous ressortir ses tranches de vie lycéennes. Mais bon, que voulez vous… Me filer un album de Sebadoh à chroniquer, qui plus est un chef d’œuvre comme Bubble & Scrape, reviendrait à demander à un fan du PSG de dire du mal de son équipe alors qu’il sait pertinemment qu’ils ont le niveau CFA.

Donc, en 1993, c’est l’année du bac de Français. Mais à l’époque, ma vie tourne principalement autour d’un obscur trafic de compilations sur cassettes et de disques que j’écoute "en intraveineuse" selon l’expression consacrée de mon pote Seb. Ceux qui ont raté les épisodes peuvent lire mes chroniques précédentes afin de comprendre.

Cette année là, j’ai fait la connaissance de Jibé, un pote qui était en term, mais qui prenait son temps pour avoir son bac et qui avait l’âge d’avoir une voiture. C’était un branleur de première qui avait un père médecin plein aux as dont il piquait souvent la coccinelle décapotable pour aller faire le cake sur la côte. Mais à part ça, sa voiture officielle, c’était une 205. Mais bon en 93, une 205, c’était la grande classe, surtout pour moi qui n’avait qu’un vélo.

Donc, j’avais sympathisé avec le JB autour d’une obscure compile Noisy pop et il m’avait proposé de m’amener à Saint-Brieuc, un mercredi après-midi, après les cours, "LA ville", histoire de passer chez le disquaire local qui était sacrément achalandé. Je me rappelle de l’autocollant "SUB POP AUTHORIZED DEALER" qui trônait sur la porte du magasin et j’aurais tout fait pour avoir le même à l’époque.

Cet après midi-là, j’ai écouté deux disques qui allaient sérieusement chambouler ma vie : Green Mind de Dinosaur Jr, tout ça parce que j’avais lu quelque part que Thurston Moore, mon héros de l’époque, ne jurait que par Jay Mascis. Le deuxième, c’était Bubble And Scrape de Sebadoh, simplement parce qu’à l’époque, il devait y avoir le logo Sub Pop sur la pochette du CD. Bubble And Scrape est rapidement devenu mon disque de chevet. Pourtant, à l’époque j’écoutais rarement le disque en entier. D’ailleurs, j’ai rapidement compilé le meilleur du cd sur une cassette.

Ce qu’il est primordial de saisir à propos de Sebadoh, c’est qu’il s’agissait d’une entité tricéphale composée de LOU Barlow (qui s’était fait viré de Dinosaur JR à l’époque), Jason Lowenstein et Eric Gaffney. Sur chaque disque, le trio se mettait à la disposition des morceaux de chacun. Chez Sebadoh, le travail de composition était très démocratique, c’était une des marques de fabrique du groupe. Donc, pendant longtemps, j’ai compilé les morceaux de Jason Lowenstein et ceux d’Eric Gaffney, pour la simple et bonne raison qu’il s’agissait des morceaux les plus bruyants du trio.

Quinze ans après (quoi ? déjà ?????!!!!), "Sister" sonne toujours aussi frais. Un grand moment de rock dissonant barré à souhait. A l’époque, "Sixteen", autre composition de Lowenstein, prenait une résonance particulière avec son passage "You’re just fine, you’re making up your mind at sixteen". Les morceaux de Gaffney n’étaient pas en reste : "Elixir Is Zog", "Telecosmic Alchemy", "Emma Get Wild" n’étaient pas sans rappeler les mélodies déglinguées de Pavement.

Quid des morceaux de Lou Barlow ? En fait, ils étaient loin d’être mauvais, mais ils étaient beaucoup plus lents et surtout très mélancoliques. Pas trop mon état d’esprit à l’époque. Pourtant, courant juin 93, les morceaux de Barlow sont tout à coup devenus des amis intimes. Tout ça grâce (à cause ?) à Stéphanie, la jolie blonde au bon goût indéniable (fan des Beatles, de Dylan, des Posies, de Woody Allen à 16 ans !!!! En Bretagne !!!!!!!) qui était ma petite amie d’alors. D’ailleurs à l’époque, ses morceaux préférés étaient ceux de Lou Barlow. Le reste "faisait trop de bruit"…

Donc un midi, en rentrant de la cantine, elle me largue lamentablement sur le chemin du retour. Je n’avais vraiment rien vu venir. J’étais totalement dévoué à cette fille et j’en étais très amoureux, et elle ne trouve rien de mieux que de me balancer, à deux jours de mon oral de français que "ça ne va plus entre nous". C’est à partir de ce moment que les chansons de Lou ont pris une place (trop ?) importante dans ma vie. J’ai longtemps ressassé mon malheur au son de "Soul And Fire" et de son final déchirant "I think our Love is coming to an end", de "Two Years And Two Days", "Now that you have your doubts" ou encore son énorme "but if you don’t want me I’ll have to learn to live without you". Quand je pense qu’à l’époque, je me foutais de la gueule des filles qui chialaient sur Céline Dion... En quoi étais-je plus malin ? Tout ça parce que le tout étaient enrobé de guitares saturées ?

Le comble était que Stéphanie habitait le même village que moi. Donc le matin, je prenais le même car qu’elle. Pendant six mois, je ne lui ai pas décoché un regard, mes écouteurs et Bubble & Scrape vissé sur mes oreilles. J’ai tenté (en vain) de la rendre jalouse en sortant avec des pétasses en vue qui n’étaient bonnes qu’à se trémousser sur des compiles "Dance Machine"…

Une fois la rancœur ravalée, nous nous sommes reparlé. Je lui ai alors donné une compile que je lui avais fait mais jamais donnée, peut-être ma meilleure, où j’avais recopié toutes les paroles à la main. Cette compile faisait la part belle à de nombreux morceaux de Bubble & Scrape. Deux semaines plus tard, notre histoire reprenait.

Vous l’aurez sans doute compris : une valeur sûre… (euh Bubble & Scrape bien sûr). Au fait, j’ai récemment croisé la mère de Stéphanie qui m’a appris que Stéphanie s’était mariée. Cette réédition tombe donc à point…

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Sebadoh III (réedition) de Sebadoh
Sebadoh en concert au Festival Primavera Sound 2008
Sebadoh en concert au Festival La Route du Rock #21 (vendredi 12 août 2011)

En savoir plus :
Le site officiel de Sebadoh
Le Myspace de Sebadoh


Julien P.         
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