White Denim est un groupe rock du Texas. Quand on sait ce que cet état américain a apporté au monde du rock, je pense en particulier à Scratch Acid, dont certains membres donneront naissance à l'un des plus grands groupes de rock, The Jesus Lizard. Cela ne peut que donner envie de se faire une idée de ce que ce groupe peut proposer.
A l'écoute, Workout Holiday, est un disque bourré d'influences des années 70, une espèce de verve arty très personnelle hantée par les démons des Stooges pour l'énergie, de Gang of Four pour la partie rythmique et des Talking Heads pour l'ensemble (le coté arty de la musique y est pour beaucoup).
Les compositions sont déstructurées à souhait, l'écoute du disque demande un minimum d'effort de la part des oreilles de l'auditeur, ou du moins une qui soit un peu rompue à des structures musicales alambiquées, tortueuses. L'album débute par "Let's Talk About It", sorte de "mise en oreilles", sous des aspects classiques, proche d'une composition de Gang of Four, le groupe plante les bases de leur forte personnalité musicale.
"Sitting" change la donne, et emporte le groupe vers un autre horizon, plus pop, plus sucré, sans jamais sombrer dans le facile. Les trois musiciens s'essaient à diverses expérimentations, "I Can Tell" en est une illustration, avec une basse assourdissante, un jeu entre deux voix, une guitare syncopée et ce cithare improbable, le tout en moins de deux minutes.
"Don't Look That Way At It" lorgne, quant à lui, carrément vers ce que certains aiment à appeler du Math Rock, comme sait le faire Don Caballero. Le titre tourne autour d'une rythmique en rotation autour de la voix de James Petralli.
Ce disque est une grande réussite, la relative difficulté d'écoute pourra en rebuter plus d'un, mais il faut en faire l'effort (ça ne fait pas de mal des fois). La seule fausse note dans cette production est la pochette au goût douteux, on ne peut pas être bon partout. |