31 mai 2008. Dans l’obscurité d’une petite salle parisienne, cinq voix célestes s’élèvent au milieu d’une foule muette d’admiration. La chorale a capella est en train de faire tressaillir 300 personnes d’un même frisson. Les harmonies vocales envahissant la pièce sont littéralement ensorcelantes.
Mais qui peuvent bien être ces cinq magiciens capables d’arrêter le temps et de mettre plus d’une centaine de personnes en apesanteur ? "Fleet Foxes", me répond-on, "des américains de Seattle, récemment signés chez Sub Pop". Américains ? Seattle? Sup Pop ? L’étourdissement est désormais total… et l’addiction absolue.
Sun Giant, leur premier EP ne contient que 5 chansons. Trop peu pour satisfaire pleinement, mais suffisant pour de nouveau faire opérer la magie. Au centre de cette potion gospel/folk/pop/baroque, la voix limpide et enchanteresse de Robin Pecknold raisonne idéalement sur "English House". Guitares, tambourins, et harmonies vocales se mélangent pour offrir une ballade médiévale romantique, tout en douceur.
"Mykonos", ritournelle envoûtante, incite au voyage intérieur. Un voyage que Neil Young lui-même aurait pu conduire. "Innocent Son" comme "Sun Giant", fables a capella, redonnent leurs lettres de noblesse à cet instrument vital et vibrant qu’est la voix.
Ce EP magistral présage d’un avenir plus que prometteur pour les cinq sorciers de Fleet Foxes. Mais bien au-delà du succès et des projecteurs, il y a la musique et toutes les émotions, presque indescriptibles, que ces messieurs réussissent à créer. Espérons qu’ils gardent le plus longtemps possible cette fraîcheur et ce don divin qu’ils leur ont été offerts, pour que nos puissions, nous, continuer à vivre des moments aussi magiques. |