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puce Les 3 Jeanne
Interview  (Paris)  décembre 2003

Vendredi, 18 h 30, au Théatre de Ménilmontant, les 3 Jeanne arrivent en ordre dispersé. Marthe Hélène Raulin, la blonde frisée, est déjà là quand j’arrive. Vient ensuite Bénédicte Capiat, la brune. Eliane Boeri, une de co-fondatrices des Jeanne, clôt la marche et apporte un cadeau pour Marthe Hélène à faire pâlir Bénédicte : un nouveau diadème en strass brillant de ses mille feux pour remplacer sa couronne de scène bien ternie déjà par les multiples représentations !

Toutes les trois, fines, menues et débordantes d’énergie m’accueillent avec gentillesse et simplicité. Elles me font traverser la scène pour gagner les loges et à peine le micro branché, nous repartons sur scène. En effet, Mario Dalba vient les faire répéter la chanson du spectacle pour laquelle les comédiennes souhaitent se rafraîchir de temps en temps le tempo.

De retour dans les loges, pendant que Patinette, l'habilleuse, prépare les costumes ...:

Racontez nous le tout début des Jeanne

Eliane Boeri : Le tout début, c’est des frangines, des copines, qui divorcent dans les années 70, pendant les mouvements féminismes, il y en a qui sont comédiennes elles sortent d’une troupe et elles se disent tiens on va essayer de raconter leurs malheurs.

Le pia-pia des copines ?

Eliane Boeri : Oui, mais surtout le râlage des copines. Ce sont des râleuses. Elles commencent à se faire rire les unes les autres de leurs malheurs et s’aperçoivent que tout le monde a les mêmes. Se dégage une espèce de fraternité, on rit beaucoup. On met cela en scène dans un café théatre et ça devient un succès immédiat. Nous allons jouer pendant 7 ans le premier spectacle "J’te le dis Jeanne c’est pas une vie la vie qu’on vit" qui était le constat de nos vies.
Quand on en marre, on en peut plus, on en fait un deuxième en se disant qu’à force de gueuler il y a peut être des choses qui vont changer . Ce sera "Jeanne ma sœur Jeanne ne vois tu rien venir ? Je ne vois que l’herbe qui poudroit" et en fait, 20 ans après c’est toujours pareil.

Alors 20 ans après ?

Eliane Boeri : Avant de remonter les Jeanne pour des raisons X ou Y, nous avons relus les textes pour voir si les choses ont évolué. Nous sommes allées voir des copines qui travaillent au CNRS pour étudier les moeurs sociologiques de l’Europe et des français qui sont la lanterne rouge de l’Europe en ce qui concerne le paritarisme homme/femme. Et on s’aperçoit que rien n’a changé en matières d’égalité des salaires, que les femmes qui sortent des grandes écoles n’ont toujours pas obtenu plus de postes de haut niveau dans les grandes entreprises, de même en politique.
Donc on s’aperçoit que les textes sont toujours aussi drôles et qu’on pourrait peut être les remettre sur scène en mélangeant les deux spectacles et en prenant des morceaux choisis. Et donc, on les a remis sur scène avec une nouvelle équipe de nouvelles fraîcheurs que je vous présente : Bénédicte Capiat et Marthe Hélène Raulin qui sont mes amies.

Comment et avec qui avez-vous fait cette sélection de textes ?

Eliane Boeri : J’ai travaillé avec une des anciennes Jeanne Chantal Pelletier qui se consacre maintenant à l’écriture (NDLR : voir la chronique sur More is less). Nous avons choisi les textes également avec Jean Marc Mondier notre producteur qui est à l’initiative de l’aventure, qui nous a beaucoup aidé, propulsé, soutenu et porté. Nous formons un petit groupe d’amis. Une amie de ma famille s’occupe des tournées, elle vend même le spectacle avant qu’il n’existe. Et c’est extraordinaire, on retrouve un public fidèle aimant. Je suis partie à la recherche de ces hypothétiques Jeanne que je ne pouvais pas remplacer car l’une était ma sœur, Martine Boeri, qui a disparu, donc irremplaçable par définition et dont l’autre Chantal ne souhaitait pas remonter sur scène. Donc j’ai cherché les copines avec qui faire ça. Et je trouve mes perles à qui je vais passer la parole.

Vous n’avez pas vu le spectacle à l’origine ?

Marthe Hélène Raulin : Si moi je les ai vus. Pas le premier spectacle. J'ai vu le second spectacle et puis celui à la maison des jeunes et de la culture à Tilly. J'adorais leur travail . Je connaissais Eliane depuis 20 ans.

Bénédicte Capiat : Et moi je connais Eliane depuis 12 ans.

Ça reste donc une histoire de copines ?

Eliane Boeri : Oui, c’est une histoire de copines. C’est d’ailleurs plus facile, plus chaleureux, il y a de la confiance, de l’estime qui existent et que l’on n’a pas besoin de construire et d’installer. Les nouvelles Jeanne ce sont deux filles qui ont joué chez Savary mais sans aborder le comique. C’était donc tout une aventure de jouer une pièce comique, c’est tellement particulier, merveilleux et satisfaisant à partager avec le public. J’ai eu le privilège de les choisir et elles font ça mieux que personne.

Et pourquoi avez-vous choisi de jouer dans cette nouvelle mouture des Jeanne ?

Eliane Boeri : Parce que je suis comédienne, que mon métier est de jouer, parce que je pense être d’essence comique et que l’idée de reprendre ce rôle m’a plu et que je ne vois pas pourquoi je me serais privée de ce plaisir.

Mais quand vous jouez aujourd’hui, n’y a-t-il pas des réminiscences des spectacles passés ?

Eliane Boeri : Non, cela fait partie du passé. Et puis tout est transcendé. On a aussi beaucoup mélangé les cartes et donc les textes ont été modifiés par rapport à ceux que j’ai joués.

Y a-t-il des textes réécrits ?

Eliane Boeri : Non, il n’y a pas de textes réécrits mais il y a un tel mic-mac des textes qui sont ceux de l’époque mais que l’on a mélangés pour reconstruire un nouveau spectacle.

N’avez-vous pas été tentées d’insérer des textes nouveaux ?

Eliane Boeri : On l’a fait avec Chantal. On a essayé d’écrire de nouveaux textes mais tout ce qu’on écrivait nous semblait moins bon que l’existant par rapport au propos que nous voulions servir. Sur ce thème là, nous avions tellement mené à la perfection les choses du fait que nous l’avons joué aussi longtemps et que cela se construit sur le public. Et comme nous étions auteurs, nous pouvions peaufiner ce qui n’allait pas. Nous l’avons amené, il faut le dire, à une telle justesse de ton qu’il était difficile de le reconstruire.

Pour les petites nouvelles, comment avez-vous abordé le rôle pour l’une et pour l’autre, comment vous êtes-vous dégagée du spectacle que vous connaissiez ?

Marthe Hélène Raulin : Pour moi, le spectacle était quand même lointain déjà. Nous n’avons pas regardé les cassettes des spectacles précédents. Eliane nous a fait répéter très mécaniquement, avec au début un travail très rigoureux. J’ai découvert que le travail du comique était très rigoureux et nous nous sommes laissées porter par Eliane.

Bénédicte Capiat : Moi, je n’avais aucune image. Donc j’ai découvert le spectacle avec un œil complètement neuf et surtout une nouvelle manière de travailler. L’abord du comique est un autre aspect du théatre avec une mécanique différente. Eliane me disait tout le temps : "Arrête de jouer !" Il n’y a pas de psychologie alors que j’ai toujours joué des rôles dramatiques où on savait le pourquoi des choses. Alors que là quand je fais le chauffeur de bus, je mets ma casquette je me disais pourquoi ? Et Eliane me disait "Non ! "

Eliane Boeri : C’est factuel , c’est pour faire rire les copines.

Bénédicte Capiat : Nous avons répété six mois. Et on continue en tournée, et même maintenant, vous voyez (NDLR : la répétition de la chanson).

Marthe Hélène Raulin : Nous nous sommes appropriées le rôle en jouant.

Bénédicte Capiat : Nous nous sommes appropriés le rôle avec nos voix, nos physiques, nos caractères.

Marthe Hélène Raulin : Tous ces personnages en un soir, pour une comédienne, c'est un cadeau.

Le spectacle a un rythme très soutenu qui est quasiment "épuisant" pour le spectateur

Eliane Boeri : Je en sais pas comment je dois leprendre mais c'est drôle en tout cas (rires).

Epuisant au bon sens du terme. Je veux dire que le spectateur n'a pas le temps de s'ennuyer tellment il est scotché sur son fauteuil. Les scènes s'enchainent à un rythme très rapide. Parfois, on rit encore alors que la scène suivante est déjà commencée au point où on peut en rater un petit bout.

Eliane Boeri : Ce n'est pas très grave. Quand les gens rient, on a deux solutions : soit on arrête et on attend qu’ils aient fini, et ça fait un peu Jean Lefèvre..

Bénédicte Capiat : Ça sera noté ! (rires)

Eliane Boeri : C’est pas méchant, c’est du théatre de boulevard qui fonctionne sur ce schéma. Ou alors on fait une accumulation de choses qui disent toujours la même chose mais sous des formes un peu différente donc si on en loupe un peu ce n’est pas grave car ce n’est pas dommageable à la compréhension du spectacle. Ce qui est essentiel c’est le rythme.

Effectivement ce n’est pas comme un vers de Shakespeare…

Bénédicte Capiat : Oui c’est la forme de ce spectacle, le parti pris de la mise en scène, que l’on fasse tous les changements à vue.

Marthe Hélène Capiat : Le spectacle a un côté chorégraphique.

Eliane Boeri : Ça a un côté réjouissant. Comme des petites filles qui jouent : on dirait que on jouerait que on serait. C’est exactement ça. Des petites filles dans une cour d’école : Et je serais la maman et tu seras le médecin…et paf paf on est la maman. Après il y a des chutes et on rebondit sur autre chose. La mécanique est plaisante, il y a un côté enfantin et les gens ressortent enchantés du spectacle et j’en suis la première étonnée et ravie. La mécanique qui marchait il y 20 ans marche toujours aujourd’hui parce qu’elle fait appel à notre âme d’enfant.

Quel est aujourd’hui votre public ?

Eliane Boeri : Nous avons une chance folle. Nous sommes comme Tintin on a de 7 à 77 ans. J’ai deux petites filles de 7 ans qui sont folles du spectacle et de voir leur grand mère faire la couillonne sur scène. Ainsi hier soir, nous avions au premier rang un couple qui devait avoir 70 ans, qui se tenait la main et qui a ri tout le long du spectacle. Ils nous ont fait une standing ovation à la fin du spectacle. C’était trop joli. Il y a des bandes de jeunes qui viennent car nous faisons des places à 10 euro. Ils viennent à 10-12 comme ils iraient au cinéma.

Vous reprenez la formule du café théatre ?

Eliane Boeri : Plus exactement du théatre populaire. Le café théatre c’est plus un lieu qu’un style de théatre. Oui, le théatre populaire où tout le monde a accès parce que le théatre est cher et que tout le monde ne peut pas y aller. Ce qui est dommage. Nous avons des collectifs de femmes turques qui viennent. Le public est très mélangé. Et surtout des jeunes. Ils adorent le spectacle. Ils ne voient pas le côté sociologique, ils s’en tapent un peu, mais ils aiment la verdeur du spectacle, le côté clown, lumière, chanson, costume. Ils adorent sans savoir si c’est le mec ou la nana qui a morflé. Ça c’est un peu dépassé je crois.

Moi j’ai été gênée par le volume de la salle qui est grand. Je voyais mieux le spectacle dans un lieu plus intimiste. Cela ne vous gêne pas ?

Eliane Boeri : Non, nous avons l’habitude de jouer dans les grandes salles. Nous avons joué au café théatre que 3 mois mais cela nous a collé une étiquette. En fait, après nous sommes allées au Palais des Arts de 900 places, puis au Théatre Fontaine de 600 places, à l’Atelier. Nous ne sommes jamais retournées dans des petites salles. Quand nous sommes en tournée, nous jouons dans des salles de 800-900 places. Donc cette salle nous convient très bien. C’est une belle salle de 350 places tout à fait appropriée pour un spectacle quotidien. Sans compter que, il faut le dire, nous sommes dans le meilleur théatre de Paris, pour l’accueil, la qualité, pour tout. Ça fait partie du bonheur du théatre.

Je reviens sur ce que vous avez évoqué avec les jeunes. N’y a-t-il pas dans le spectacle des scènes qui sont un peu vieilli ? Par exemple la bobonne qui épluche les légumes ne fait-elle pas partie des images d’Epinal ?

Eliane Boeri : Non à en croire les rires chaque soir. Bien sûr c’est une caricature car nous avions envie de mettre l’accent sur ça. Sociologiquement on sait que le couple est un peu différent aujourd’hui mais si peu. Dans les années 80, 17% des mecs entraient dans la cuisine et aujourd’hui il y en a 20%. 3% en 20 ans ça vaut le coup d’enfoncer le clou. Et les mœurs ont changé au début de la vie du couple c’est-à-dire que les mecs sont plus concernés quand ils fondent un foyer jusqu’à ce que leur carrière démarre. Si leur carrière démarre, ils sacrifient leur famille. Et la femme reste avec les enfants, la famille et tout à gérer.
Et à 35 ans, ils vivent ce que l’on vivait quand on a créé les Jeanne. Les mecs ont autre chose à faire que la vaisselle. Et nous aussi d’ailleurs. Ce qui nous empêche pas de la faire.

Bénédicte Capiat : Par un concours de circonstances quand on a démarré, pleins d’articles sont parus dans Figaro Madame, Elle et Marie Claire, presse qui ne s’adresse pas aux classes moyennes, faisaient le même constat. C’est la femme qui reste à la maison quand les enfants sont malades, c’est la femme qui met un bémol à sa carrière…Ça nous a fait sourire. Il y avait même une interview d’Axelle Red, chanteuse trentenaire, qui milite dans ses chansons pour la parité, contre la violence envers les femmes.

Eliane Boeri : Au niveau de la France, les choses ont un peu changé, mais au niveau mondial, et on va vers la mondialisation, on ne peut pas dire que le sort des femmes est enviable.

Si le fond n’a pas changé, cela ne se décline-t-il pas aujourd’hui de manière différente ? Comme par exemple le port du voile ?

Eliane Boeri : Sauf que la phrase Tu veux peut être que je porte le voile ? date de 1980. 20 ans c’est tellement peu pour changer les mœurs. Par exemple, le sketch sur la femme du président de la République, on l’avait écrit pour Danièle Mitterand et il va tellement bien à Bernadette Chirac. Les femmes restent des porte-serviettes. Il n’y a pas de femmes en politique… à part Roselyne Bachelot…

Séverine Capiat : Ah mais enfin Roselyne Bachelot … (NDLR : borborygme intraduisible)

Eliane Boeri : Il faut dire ça et c’est dommage. Dieu sait que nous pensions dans les années 70 après avoir fait mai 68 que si les femmes accédaient à des postes de responsabilité le look du monde serait un peu meilleur. Enfin ça valait le coup de le tenter mais malheureusement on n’a pas été très écoutées. Alors pouit pouit pouit (NDLR : traduction libre) on en remet un petit coup.

Donc vous en avez remis un petit coup d’abord en province…

Eliane Boeri : Oui d’abord à Avignon mais pas rôdé. Pas du tout. Je conteste ce terme avec force et violence. Je vais vous expliquer pourquoi. J’étaye. Lorsqu’on a voulu monter le spectacle, nous avons cherché des coproducteurs pour le faire avec nous ; on n’en a pas trouvé. Nous avons cherché un théatre sur Paris ; on en a pas trouvé. On a cherché à tourner et les petites villes de province, j’insiste, les petites villes de province, pas les grandes, les petites villes de province nous ont ouvert les bras. Nous avons pas été pour rôder le spectacle, nous les avons remercié, ils nous ont fait confiance.
Nous avons commencé il y a un an à Avignon et ensuite nous sommes partie un an en tournée. Nous avons été bien contentes de trouver des villes de tournée car grâce à elles on a pu amasser un petit pécule pour monter le spectacle à Paris car personne ne nous a aidé. Nous sommes toute seules en face de cette production et on se débrouille comme des grandes. Nous sommes ici au Théatre de Ménilmontant où le directeur nous avait vues en Avignon et nous a choisi. Voilà comment ce conte de fées a pu être possible.

Comment expliquez-vous le fait de ne pas trouver de producteur ?

Eliane Boeri : Je me l’explique très très bien. Je connais tous les gens qui étaient avec nous dans le passé et qui m’ont dit Ah non. Tu vas pas reprendre ce vieux spectacle qui ne fait plus rire personne. On s’en fout du féminisme. J’ai eu d’abord des amis qui m’ont soutenue et m’ont prêté un peu d’argent pour créer une petite société, puis je suis allée voir mes copines.

C’est curieux que la raison du refus ne soit pas pécuniaire mais fondé sur l’ancienneté du spectacle…

Eliane Boeri : Ç’est surtout le côté combat féministe. Mais moi je ne vois pas ça comme un spectacle féministe. D’ailleurs les féministes de l’époque ne nous appréciaient pas et n’étaient pas copines avec nous car nous avions toujours une façon de récupérer les mecs en leur disant soyez avec nous. On leur disait pas de foutre le camp. Or, les féministes des années 70 étaient très radicales et nous taxaient de pactiser avec l’ennemi. Mais pour les hommes évidemment nous sommes des féministes excitées car ils ne connaissent pas les vraies féministes ! Moi, ça me fait juste rire!

Vous êtes à Paris jusqu’à fin février 2004. Y aura-t-il une autre tournée ensuite ?

Marthe Hélène Raulin : Non mais on va faire quelques festivals cet été.

Mais vous n’allez pas prendre un peu de repos ?

Eliane Boeri : On se reposera quand ce sera le moment.

Bénédicte Capiat (du fond des loges où elle se prépare ): Mais on n’est pas fatiguées

Marthe Hélène Raulin : On va peut être rester là pour un petit moment…on n’est pas fatiguées

Eliane Boeri : On est peut être à la veille de quelque chose qui va durer. Nous sommes à Paris jusqu’à fin février voir début avril. Et si ça marche bien on continuera

Jusqu’à quand ?

Eliane Boeri : On peut faire une saison à Paris.

Bénédicte Capiat : Jusqu’à ce que mort s’ensuive !

Eliane Boeri : Ce qui est sûr c’est que l’on fera une grosse tournée après. Tous ceux qui nous voulaient pas avant, maintenant ils vont nous prendre.

Maintenant c’est vous qui choisirez ?

Eliane Boeri : Non, ce n’est pas une question de choisir…

Bénéndicte Capiat : Non, on n’est pas bégueules…

Eliane Boeri : Nous irons où les gens veulent. Mais c’est vrai que dès que les médias en parlent, les théatres sont moins frileux et prennent plus de risques…mais il n’y a pas grand risque avec les Jeanne (sourires)

Marthe Hélène Raulin : Il est vrai que pendant notre tournée on refusait du monde. On rajoutait même des dates parfois.

Vous avez tourné avec un tourneur ?

Eliane Boeri : Non, c’est une amie de ma fille, Patricia Malard, qui est entrée dans le groupe et qui a démarché les théatres un par un pendant un an. Ça a fédéré toute une bande de gens enthousiastes et chaleureux, une histoire très très belle.

Marthe Hélène Raulin : C’est vrai qu’on a toute une équipe autour de nous, que des femmes…

Bénédicte Capiat : Isabelle Diefendhal, Patricia Laboureur notre régisseuse qui nous poupougne toute la sainte journée, Gisèle notre comptable, c’est vraiment le travail d’une équipe sur scène et en dehors de la scène

Eliane Boeri : …Nicole Chiche, Brigitte Berthelot nos attachées de presse.

Envisagez-vous d’écrire un nouveau spectacle ?

Eliane Boeri : On va voir parce que l’affaire prend une telle tournure…Oui certainement et j’ai déjà écrit mais ensuite la difficulté c’est de monter les spectacles. Si l’on s’appuie sur quelque chose qui tient le choc, on est crédible pour un autre projet. C’est le métier : on est crédible ou on ne l’est pas. Ou on vaut quelque chose ou on vaut rien. Pour le moment, on vaut rien, mais on vaut un bouche à oreille extraordinaire qui contribue au succès du spectacle. Car on a fait très peu de pub par rapport aux mammouths. Une campagne de pub coûte 1 million de francs ce qui est impossible pour nous. En revanche, un public enthousiaste compte beaucoup et c’est un miracle. Tous les élèves des cours de théatre viennent aussi.

Ils vont reprendre vos sketches…

Eliane Boeri : Ça a déjà été fait. Le spectacle a été traduit en 7 langues à l’époque et a été joué partout en Europe. Nous sommes allés le voir en Angleterre où il s’appelait Bloomers. C’était une histoire incroyable.

Rétrospectivement, quel effet cela vous fait ?

Eliane Boeri : Je suis heureuse malgré tous les malheurs qui nous sont arrivés en particulier la disparition de ma sœur qui m’a été une douleur insupportable. Mais on sent qu’elle est là, qu’elle nous envoie ses ondes bénéfiques, qu’elle se marre avec nous. C’est une belle histoire, une très belle histoire où tout le monde s’aime. Je crois que c’est une belle aventure, l’aventure des femmes qui renaissent toujours de leurs cendres...

L'heure tourne et Marthe Hélène essaie sa nouvelle couronne...

 

 

MM         
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