Comédie de Bruno Chapelle et Camille Saféris, mise en scène de Bruno Chapelle, avec Bruno Chapelle, Camille Saféris, Pascale Michaud, Marie-Aline Thomassin et Yves Carlevaris.

L'été venu, les théâtres affichent souvent relâche, le pôle d'animation théâtrale s'étant déplacé sur Avignon et sur les grands festivals en province. Ne restent à l'affiche bien souvent que les petites comédies, légères et court-vêtues, qui proposent un divertissement sans arrière pensée métaphysique, encore que, en cherchant bien… et n'impose aucun surmenage aux neurones.

Si le public adepte de ce registre, qui anticipe largement du rosé bien frais et de la salade du chef consommés en terrasse, apprécie la manne estivale, les autres font la fine bouche.

Et c'est tant pis pour eux car après avoir "subi" quelques spectacles indigents en kit genre "on n'est jamais aussi mal servi que par soi-même" pour lesquels un comédien-metteur en scène présomptueux se pique d'être également un auteur dramatique, le plus souvent sans talent, sans style et même sans vocabulaire, force est de constater qu'un intermède de franche rigolade requinque incontestablement.

Ainsi en est-il avec "Merci Jean-Claude" écrit à quatre mains par Bruno Chapelle, qui, du "Petit théâtre de Bouvard" au théâtre tout court, est devenu un bon faiseur habitué des succès populaires, et Camille Saféris, ex-présentateur télé qui a eu son heure de gloire dans les années 90, qui a su négocier sa reconversion artistique.

Sur le mode de la comédie vaudevillesque reposant sur le couple clown blanc-Auguste, ils ont concocté une satire plaisante et humoristique du petit monde impitoyable de la télé qui ne réjouit pas que les téléphages et qui, succès populaire oblige, a franchi le cap de la 300ème représentation.

Camille Saféris, interprète le présentateur-producteur star du PAF, drogué, et pas seulement, au petit écran, beau parleur fashion toujours "on the top of the roof", sans scrupules et sans grand talent, qui ne roule que pour son compte en banque, et qui est sur le siège éjectable depuis la nomination du "Oui-Oui de l'uranium", le nouveau PDG, parachuté de La Hague, qui se trouve être un voisin avec qui il n'a pas d'atome crochu.

Tombent, pas toujours à pic, un peintre en bâtiment qui se mêle de ce qui ne le regarde pas, une jolie nana qui en veut et qui a des idées et qu’un quiproquo fait passer pour la fille dudit PDG et la vraie fille, plutôt moche, de ce dernier.

Bruno Chapelle est le benêt de service, rôle récurrent qu'il affectionne et qu'il maîtrise à la perfection, qui se retrouve être le tireur de ficelles de cet imbroglio propice à des compositions savoureuses. Avec Pascale Michaud, Marie-Aline Thomassin et Yves Carlevaris, comédiens qui partent en vrille de belle manière, les deux auteurs forment un quintet redoutable et hilarant.

Certes ça ne casse pas trois pattes à un canard, mais pourquoi toujours vouloir martyriser ce brave animal, et prenez le temps de rire de bon coeur... tout simplement.