Rencontre avec Cornflakes Heroes, placée sous le signe de la bonne humeur, ces quatre musiciens se sont prêtés à l'exercice de questions réponses avec humour et générosité.
Questions autour de leur deuxième album, Dear Mr Painkillers, sorti le jour même chez Greed Recordings.
Pouvez-vous nous résumer l'histoire du groupe en deux mots ?
Claire : Amitié, bières, musique. Thomas et David on commencé très jeunes, ils étaient à l'école ensemble, ils étaient trop mignons à l'époque. (rires)
Ils ne le sont plus ?
Claire : Si, mais ils étaient plus mignons à l'époque, ils avaient le même pull, trop mignons. (rires)
Thomas : Mais qu'est-ce que tu racontes ?
Claire : Ben, c'est l'histoire du groupe !
Thomas : Non, ça c'est la pré-histoire du groupe...
Claire : Au collège, ils ont monté un groupe, avec un batteur qui jouait sur des cartons, c'était très tendance à l'époque, maintenant un peu moins. Puis Thomas est parti faire d'autres choses. David a joué dans un autre groupe, avec moi. Ils se sont remis à travailler des morceaux ensemble, en acoustique. Ils ont décidé de faire ça électrifiés, ils ont fait des essais avec différentes personnes. Finalement, Vincent, qui jouait dans le groupe de Thomas, est venu faire la batterie, et moi qui jouais dans le groupe de David, je suis venue jouer de la basse.
Qui est à l'origine du nom du groupe et de la signification que vous lui donnez ?
Thomas : C'est moi, en fait. C'est parti d'un morceau qu'on avait composé, qu'on a jamais sorti d'ailleurs, on cherchait un nom de groupe et on a gardé celui-là.
Pas facile de trouver un nom de groupes.
Thomas : Non, pas facile, mais on trouvait que ça sonnait bien. Avec tous les noms qui ont déjà été pris... on pensait à Cure, Sonic Youth et, en cherchant sur internet, on a vu qu'il y avait des petits groupes qui avaient déjà ces noms là. (rires)
Comment définiriez-vous votre musique et votre "chapelle" musicale ?
Claire : Personnellement, je suis agnostique, donc pas de chapelle musicale.
Thomas : Pas de chapelle !
Vincent : Question suivante, s'il vous plait !
David : Un mélange de Rock, de Pop et de Folk.
Thomas : On n'essaie pas de composer dans un style particulier, on fait de la Pop, du Rock...
David : Folk ! Un mélange des trois.
Claire : Moi je suis nulle à mettre des étiquettes, je n'aime pas ça en plus.
Vincent : C'est pour ça qu'il pose la question...
Claire : C'est ça, c'est pour montrer qu'on est nul en musique, en fait.
Non, juste pour vous embêter. Quand on lit des choses sur les groupes, il y a toujours quelqu'un pour mettre des étiquettes et j'aime bien avoir l'avis des groupes sur ces choses.
David : D'un autre coté, on n'a pas écrit beaucoup de trucs sur nous.
Thomas : Si, quelqu'un a dit qu'on ressemblait à Radiohead, des mecs du Metal je crois.
David : Ah oui, c'est pas du Metal, donc c'est de la Pop ! (rires)
Deuxième album, racontez-nous l'enregistrement. Où et avec qui ?
David : On l'a enregistré au Minipop Studio, à Paris, pas très loin d'ici.
Thomas : Avec Bastien Lemoine, enregistré en une semaine, on s'est bien amusé. Ça nous changeait du précédent. Il avait été enregistré à la roots dans une salle aménagée, là ça faisait plus conditions studio, il y avait plein de beaux instruments disponibles, c'était très sympa.
Claire : C'était bien de pouvoir faire venir des gens, des amis, pouvoir leur faire enregistrer des pistes, des improvisations. Avoir le temps d'improviser, par rapport au premier enregistrement, c'était vraiment bien.
Quels changements avez-vous ressentis, artistiquement depuis le premier ?
Claire : On a pris le melon. (rires)
David : La bonne ambiance est retombée... Non, l'album est plus sombre, plus réfléchi aussi.
Claire : On jouait les morceaux de Dear Mr Painkillers depuis longtemps en concert, on les avait beaucoup joués et on avait une idée précise de la façon de les faire sonner. C'est Thomas qui écrit les morceaux en acoustique, et les textes, et j'ai trouvé que les textes étaient plus sombres. Un peu moins second degré.
Thomas : J'ai passé une grosse période de déprime, j'ai fait quatre tentatives de suicide. (rires)
Pourquoi chanter en anglais ?
Thomas : Parce que plus naturel. Ayant écouté énormément de groupes qui chantent en anglais, ça me paraît naturel de chanter comme ça. On te dira que c'est l'occasion de dire n'importe quoi, parce que les gens ne vont pas comprendre mais non, c'est pas le cas.
Vincent : Est-ce qu'on serait capable d'écrire en français ?
Thomas : Oui, voilà, ça viendra peut-être plus tard.
Claire : Pour faire swinger le français, il faut écrire très, très bien. L'anglais, il y a un rythme naturel, c'est plus facile de le caser sur de la musique. Le français, c'est plat, les anglais appellent ça le "machine gun language", il y a pas de variations, pas d'intonations. Et puis, personnellement, je crois que je n'ai presque jamais écouté un groupe qui chante en français.
Les autres : Oh, arrête...
Claire : Non, jamais je n'écouterais du Gainsbourg ou du Noir Désir chez moi.
Thomas : C'est un gros débat entre nous.
Quel est l'accueil de ce deuxième disque ?
Thomas : Quelques chroniques plutôt bonnes, dont une sur un webzine américain. Ça fait plaisir de se lire en anglais. Et puis, comme la sortie du disque c'est aujourd'hui, on attend les chroniques.
Concilier un travail plus Cornflakes Heroes, ce n'est pas un peu compliqué pour organiser des concerts, une vie de groupe ?
David : Non pas vraiment.
Thomas : On s'organise.
Claire : On ne peut pas jouer trois fois dans la semaine sur Paris, je dis non !
Vincent : Ce n'est pas plus mal de rester amateurs et de faire la musique en ayant un boulot à côté.
David : Ce sont les perdants qui disent ça. (rires)
Vincent : De toute façon, je crois qu'il n'y a que trois pour cent des musiciens qui arrivent à en vivre. Faut pas rêver. C'est une liberté de pouvoir jouer en ayant un travail à côté.
Claire : L'enregistrement de l'album a été auto financé avec ce qu'on avait gagné en faisant des concerts. Si on peut continuer à fonctionner comme ça, ce serait super bien.
Thomas : Puis on fait de la musique pour nous, pas pour les autres. (rires)
David : Personnellement, je prends ça comme un luxe de pouvoir notre musique comme ça.
Qui a fait la pochette de Dear Mr Pain Killer ?
Vincent : Un artiste de Caen, qui s'appelle Gablé.
Claire : Il avait déjà fait la pochette du premier. Il est dessinateur et musicien, il est super bien dans les deux domaines d'ailleurs. Il vient d'ouvrir un atelier à Caen, où il expose ses peintures. |