Xylophone pour enfants, poulet en plastique qui couine, cendrier mécanique, couteaux et fourchettes, morceaux de bois, ustensiles et jouets divers : tout est bon pour alimenter la pop décalée du duo anglais formé par la chanteuse Galia Durant et le guitariste Carim Glasman.
Qui ne connaît pas encore Psapp rate une belle découverte, à la fois joyeuse et mélancolique, mais toujours ennivrante. Inclassables, les deux farfelus reviennent avec un troisième album, The Camel's Back, à l'avenir, souhaitons-leur, moins confidentiel que les deux précédents. Car à part quelques connaisseurs, le duo peine à se faire connaître de ce côté de l'Atlantique.
Repéré il y a plusieurs années déjà par des réalisateurs de séries à succès qui ont utilisé leurs morceaux comme générique (Grey's anatomy, Nip/Tuck, The OC), le duo sort quelques maxi et EP, puis deux albums : Tiger My Friend (2004) et The Only Thing I Ever Wanted (2006). La recette reste la même pour ce dernier opus : une pop classique et raffinée auréolée d'arrangements électro subtils, d'une voix sensuelle et chaleureuse au charme communicatif.
Orchestration mélancolique, rythmes funk, l'univers est singulier. A base d'instrumentations bricolées, à l'harmonie parfaite et entraînante, le tout dégage une ambiance féérique, magique, disons-le : onirique. L'électro se mêle harmoniseusement aux classiques basse, piano, clavier et violons, pour créer un assemblage à la fois iconoclaste et pour autant accessible.
Fait d'un bric à brac maîtrisé, The Camel's Back mérite une fois encore que l'on s'y arrête. Après une ouverture funk, dansante à souhait ("I want that"), on découvre de belles envolées instrumentales ("Marshrat") et un mélancolique titre éponyme qui nous replonge en enfance. Le tout forme un bel opus, dont on découvre sans cesse de nouveaux détails. A écouter absolument, encore et encore. |