Dur
de situer ce second album de Tex La Homa.
Bien sûr le fait qu’il soit sorti sur Talitres nous
fournit quelques indications mais il faut avouer que Martin
Shaw qui a composé, joué et produit tous les
titres de cet album brouille bien les pistes.
Outre l’influence reconnue et complètement assumée
de Sophia (TLH reprend en live "So
slow"), il faut bien dire qu’il est plutôt
difficile de mettre un nom sur ce qui a pu influencé M. Shaw
et ce ne sont pas les notes de pochette qui vont nous aider…
Pour résumer, TLH joue un folk rock lo-fi plutôt
bon sur lequel se greffent des nappes électroniques qui forment
une sorte de texture et ce sur presque tous les titres. Mais c’est
parfois l’inverse. Là-dessus, Shaw susurre, parle,
plus qu’il ne chante ce qui est un peu dommage quand on entend
le titre 2 (voir ci-dessous).
Tout l’art de Shaw consiste à harmoniser le tout
pour finalement produire un ensemble homogène qui dégage
une atmosphère aérienne plutôt chaude, cotonneuse
et en tous cas rassurante. Et ça marche.
Cela marche tellement bien qu’on a l’impression que
la musique de Shaw ne s’interprète pas seulement au
niveau conscient. Une sorte de thérapie neurale.
Prêtez attention à :
"Closer to you" premier titre
de l’album, construit en deux parties, qui démarre
tout doucement pour ensuite légèrement s’accélérer
sur un rythme quasi militaire.
"Of electronic originic" dans
lequel l’électronique prend le dessus, le morceau partant
dans les nuages. Tentative à la Eno
/ Fripp (qui ont arrêté
depuis longtemps). Alors volontaire ou simple coïncidence ?
"In the clouds" le meilleur
titre de l’album où le dosage acoustique / électro
est parfait et laisse, ce qui n’est pas coutume, la place
à la voix, ici somptueuse, de Shaw.
"Never boring" très
aérien avec une voix féminine (d’ailleurs non
créditée sur la pochette).
"Paper car" derrière
une guitare fantomatique (Fripp), la voix de Shaw est quasi imperceptible.
"Wrote to say" titre bizarre
pour un instrumental dont la mélodie éthérée,
répétitive et hypnotique rompt quelque peu avec le
reste de l’album.
"When you close your eyes" dans lequel, une fois
encore, la voix de Shaw se fait plus discrète.
Les titres suivants sont tous dans la même veine champêtre
et aérienne.
Maintenant il ne reste plus qu’à voir ce que TLH donne
sur scène. Les paris sont ouverts : seul avec ses samplers
ou accompagné d’un groupe ? Dans les deux cas il sera
très intéressant de voir la mutation des morceaux.
En concert le 28 janvier 2003 à La Guinguette Pirate avec
South San Gabriel.
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