C'est la crise, les gens sont moroses, comme l'économie, comme la météo, comme la star ac, de plus en plus pathetique. Tout est terne, tout est plat, tout est aseptisé et nivelé, tout porte à croire que tout va mal et en fait, oui, tout va mal.
Alors un peu de pop anglaise joyeuse et écervelée, même si en fait elle est jouée par un groupe newyorkais, est toujours la bienvenue pour nous mettre du baume au coeur en descendant quelques bières.
Don't make me wait est un album facile, à écouter autant qu'à oublier. Pourtant reconnaissons son efficacité à vous faire taper du pied sur d'inlassables, car finalement quelconques, mélodies pop rock vaguement perverties par une voix un peu rauque (mais rarement, et toujours
juste) et quelques vilaines guitares (mais qui restent propres sur elle et accordées comme au premier jour).
Oscillant éperduement entre la pop garage des 70 comme sur "She does" sur lequel le chanteur se lâche à en faire pâlir nos Fancy nationaux en la pop anglaise à la mèche impeccable et indéniablement tubesque dans un esprit faussement niaiseux et naïf comme savait le faire des groupes eux aussi directement venues des 70 ("All of the time"), entre slow et pop sautillante avec des guitares venues elles aussi du grenier de grand papa (en tout cas pour le son).
Clairement rien de neuf sous le soleil donc si ce n'est une poignée de chansons qu'il serait malhonnête de ne pas trouver joyeuses et entetantes. "Don't make me wait" qui donne son titre au disque est d'ailleurs le résumé parfait de tout l'album, insouciant, gentiment bruyant et des mélodies à chanter sous la douche (ce qui n'est
absolument pas péjoratif dans ce cas) et du hand clapping en veux tu en voilà pour rehausser le tout.
Un disque finalement plus attachant qu'il n'y paraît de ces Weezer qui seraient partis visiter l'angleterre des 70 plus que la côte ouest des usa !
Ah oui, le groupe s'appelle Locksley...
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