One man show écrit et interprété par Warren Zavatta dans une mise en scène de Anne Bourgeois./span>

Warren Zavatta. Un nom à cartonner au scrabble. Un prénom qui révèle les origines anglo-saxonnes de sa mère, bluebelle girl dans sa jeunesse, dont il a hérité de la plastique, transposée au masculin bien sûr, 1m92 sous la toise, du maintien parfait et du sens évident du spectacle, registre showman crooner.

Un patronyme célèbre, qui évoque le gratin du chapiteau, qui divertissait déjà ses ancêtres latins au temps de la Sérénissime, et dont le papy n'était pas moins que le fameux Achille, clown célèbre dont 'emblème était la fleur arrosante, héros de la Piste aux étoiles, qui perpétuait la tradition. Car tout est là, dans la tradition, celle du cirque et des gens du voyage qui fascine petits et grands. Mais pour le petit Warren, qui rêve de devenir pensionnaire à la Comédie Française, cela tourne au cauchemar.

Alors, truffe rouge, tatanes démesurées et redingote d'un Monsieur Loyal clanique, le petit garçon devenu grand cathartise, "balance" et règle ses comptes avec une vocation contrariée, un apprentissage forcé et laborieux et un papy tyrannique et cependant aimé et admiré. Il révèle l'envers du décor, démystifie un peu la magie du cirque et en parodie les numéros, certes à sa manière, mais dans la lignée grand-paternelle.

Car, même si les gènes sont parfois facétieux, Warren Zavatta est bien un saltimbanque et la tradition a parfois du bon. Homme de spectacle, "la sciure de la piste et les planches de la scène, c'est pareil, c'est toujours du bois" dit-il, il est "Ce soir dans votre ville" et délivre un one man show débridé dans lequel défilent ses pérégrinations circassiennes scandée par la fanfare de cirque et un humour dévastateur.

Et comme il a plus d'une corde à son arc, c'est éminemment drôle et divertissant. Même s'il affirme ne pas avoir le talent d'Achille, la place de calife est vacante. Alors ...Bonsoir les p'tits enfants, ça va ?