Spectacle conçu et adapté par André Salzet d'après une nouvelle de Stefan Zweig, mise en scène de Yves Kerboul, avec André Salzet.
André Salzet, comédien particulièrement inspiré par les auteurs de langue allemande et l'adaptation pou rune voix de textes littéraires, a très intelligemment perçu le potentiel dramatique du texte de "Le joueur d'échecs" de Stefan Zweig.
Dans cette nouvelle symbolique et psychologique à la forme narrative et au texte dense, Stefan Zweig raconte la rencontre entre un champion du monde inculte et trivial et un aristocrate cultivé dont la passion monomaniaque a sauvé la vie mais définitivement altéré l'esprit.
Cela commence pianissimo dans l'atmosphère feutré du fumoir d'un paquebot où gens de qualité s'essaient au jeu des échecs pour monter de crescendo jusqu'à l'affrontement final sur l'échiquier devenu le modèle réduit du monde.
Avec un très beau travail de lumières réalisé par Ydir Acef qui sculpte un espace scénique nu et scande le déroulement du texte qui comporte, notamment en sus, deux récits enchâssés, et sous la direction rigoureuse de Yves Kerboul, André Salzet porte magnifiquement ce conte philosophique en son cœur et sur les scènes - il fêtera la millième représentation cette saison au Théâtre du Petit Saint Martin - avec une sensibilité et un talent exceptionnels.
Il porte ce texte en son cœur mais aussi sur les scènes - il fêtera la millième représentation cette saison au Théâtre du Petit Saint Martin - et réussit une double performance : donner une vraie corporéité à chacun des personnages métaphoriques et transcender le verbe de Zweig en restituant son humanisme profond.