Depuis qu'ils se sont rencontrés en studio pour la première fois en 1995, Jennifer Charles et Oren Bloedow n'ont cessé de construire un univers musical qui leur est propre et donc facilement reconnaissable.
The Afterlife est le sixième album original de Elysian Fields et on y trouve toutes les marques qui font l'identité du duo : le doigté au piano de formation jazz, la voix rauque et sensuelle de Jennifer, les textes poétiques et romantiques, les riffs et mélodies dissonantes provenant de la guitare de Oren, le tout présenté dans un suave registre "downtempo".
Mais, en progression par rapport à leurs travaux antérieurs, où prédominait une esthétique plus puriste dans laquelle ils assumaient chaque influence musicale séparément (jazz, blues, cabaret, rock), The Afterlife effectue une synthèse courageuse et très bien réussie des divers styles, créant une ambiance ivre comme Tom Waits, sensuelle comme Shivaree, langoureuse comme Mazzy Star, et enfin lascive et vicieuse comme Lou Reed, qui se révèle passionnante et ensorceleuse.
Les dix musiques du CD sont au minimum excellentes mais j'ai spécialement aimé trois d'entre elles qui m'ont fait atteindre le niveau maximum de l'extase : "Where can we go but nowhere", "Only for tonight" (début de bossa nova évoluant vers une sorte de tango-rock) et "Ashes in winter light" (où l'on peut entrendre l'agréable voix de Oren et on se demande à nouveau pourquoi elle n'apparaît pas dans davantage de morceaux du duo).
The Afterlife est pour moi le meilleur album de Elysian Fields et ce sera probablement un des meilleurs de 2009. Restons attentifs. |