Avec Blow, ce groupe belge cousin de dEUS avait frappé fort avec un rock assez nerveux qui oscillait entre du Radiohead période Pablo Honey et du Muse époque Showbiz et Origin of Symmetry.
Dans cette mouvance, "Do you read me ?" et "High Voltage Queen" en imposaient sec.
Et que dire de ballades planantes magnifiques telles que "Sweet Love" et "The Dragster-Wave".
Sans vouloir lui mettre la pression, le nouveau venu Mirror Mirror était donc bigrement attendu.
Après une écoute attentive, on peut malheureusement dire que Ghinzu ne transforme pas l'essai.
A l'image de "Cold Love" qui ouvre le bal, le groupe tombe dans la facilité de compos à guitares "musiennes" amplifiées (jouées à la manière du Muse répétitif des derniers albums), toujours enrobés d'electro poussif, sans batterie digne de ce nom. Un style qui manque d'originalité globalement.
Restent quelques bonnes créations qui prennent plutôt les chemins de traverses, comme ce "Take it easy" bien pop, avec une ligne de gratte bien accrocheuse et unevariation de tempo à la Blur, ou bien "This Light" qui nous ramène aux sons qui jalonaient jadis le "The Bends" de Radiohead.
Quel dommage que le barré et hypnotique "Mother allegra" joué à l'orgue ne dure que deux petites minutes.
Il annonçait tellement une pépite façon Pink Floyd mais ne reste qu'une intro d'un grand morceau du mythique groupe psychédélique.
L'album se termine tout de même avec le remarquable "Interstellar orgy", lent et space, tout electro, naviguant entre Pink Floyd, Air et Kraftwerk.
A l'arrivée, le sentiment que Ghinzu s'est un peu loupé, vu ses capacités. |