Ah qu’il est bon ce moment de l’année où les jours rallongent. Mais qu’ils sont encore trop courts aussi ! Eh bien quelque part tant mieux, car ça nous permet de mieux savourer Leaving on a mayday, nouvel et troisième album original d’Anna Ternheim.
A l’image de la pochette, ce disque a la délicatesse d’une nuit étoilée durant laquelle on se ferait le plaisir d’observer la ville du haut d’un toit. Les textes poétiquement romantiques sont déversés par le timbre simple et doux de la jeune suédoise. Et l’accompagnement instrumental est riche en cordes, avec des violons et des guitares qui apportent une touche gracieuse alors que la contrebasse et la basse marquent un tempo constant et dynamisent l’atmosphère particulièrement calme. Les ballades sont parfois mélancoliques, comme l’émouvant "My heart still beats for you", et souvent aériennes.
Quelques morceaux tonifient tout de même l’ensemble, sans quoi nous aurions peut-être pu nous assoupir sur notre toit. A commencer par la très bonne entrée en matière de l’album, "What have I done", aux violons agiles qui flirtent avec les basse et contrebasse stimulantes. Puis "Let it rain" dont le rythme de la contrebasse est hypnotisant et n’est pas sans rappeler la répétition envoûtante d’une danse de la pluie, et "Losing you", morceau pop de l’album de facture instrumentale plus classique. Enfin, "Black Sunday Afternoon", sur un jeu de guitare acoustique, basse et clavier, sonne comme un périple à travers les grands espaces. C’est un dernier morceau remarquable qui invite à l’exploration et nous fait quitter cette pause contemplative.
Assez linéaire, Leaving on a Mayday est un album tout en finesse et harmonie et est une nouvelle marque de la riche productivité artistique suédoise. |