Troisième album pour cet artiste français, découvert il y a quelques années, un peu avant la sortie de son album Pomaïe Klokochazia.

L'univers créé par cet artiste est on ne peut plus personnel et dense. Il l'a développé jusqu'à ce nouvel album éponyme, qui clôt un triptyque sur la mythologie de son monde féérique, Klokochazia.

Enregistré outre-Atlantique par Alain Johannes (producteur et bassiste de Queens of the Stone Age) toujours accompagné de Pierre Lebourgeois (violoncelle et basse, mais aussi arrangements et composition) il est accompagné à la batterie et aux percussions, d'Orkhan Murat.

Cet album/voyage continue d'explorer le monde de Nosfell, et sous une forme assez étonnante, puisque cette fois la musique est résolument punk-rock, ce qui peut paraitre assez éloigné des ambiances des albums précédents. Au détour des chansons, le virage musical plus immédiat, révèle - si besoin était - la qualité d'écriture de Nosfell et Pierre Lebourgeois. Les mélodies sont ciselées, extrêmement à propos, les différentes influences musicales se mêlent, se tournent autour pour créer une entité concise, entière.

Un seul regret, de ne pas avoir les clés pour comprendre les histoires contées en klokobetz (langue officielle de Klokochazia) ce qui laisse une légère frustration, et ce, dés les débuts de l'artiste. Le chant, dont le maitre mot reste la variété, à pris de l'ampleur, pour le coup il est encore plus varié et va chercher toujours plus loin des finesses, des changements de point de vue auxquels on ne peut s'attendre et l'on ne peut qu'adhérer.

Nosfell à réussi à se payer le luxe de faire apparaitre Josh Homme (Queens of the Stone Age, entre autre) et Brody Dalle (sa femme et ex membre des Distillers) pour la première fois ensemble, sur le titre "Bargain Healers". Il à aussi invité l'incontournable Daniel Darc pour lequel il à écrit une chanson, "La Romance des cruels", sur lequel le chanteur déclame un texte sombre et poétique qui lui va comme un gant, accompagné du maitre des lieux à la guitare.

Un album à écouter de la première à la dernière chanson, un parti pris résolument anti plateforme de téléchargement ou le butinage de chansons est de mise. Il est essentiel d'écouter cette œuvre dans son ensemble, pour en saisir toutes les facettes et les subtilités.

A noter qu'en même temps que la sortie de ce disque, sortira un livre disque, en collaboration avec l'auteur de bandes dessinées et illustrateur, Ludovic Debeurme, que nous n'avons pas reçu, mais la chose parait assez intéressante pour en chercher un peu plus par vous même. De plus, le 29 juin est prévu un concert à la salle Pleyel, ou Nosfell, Pierre Lebourgeois et l'Orchestre National d'Ile de France interpréteront le Lac aux Vélies, dans une nouvelle mise en scène.