Pièce chorégraphique de Vincent Dunoyer interprétée par Anne Teresa De Keersmaeker et Vincent Dunoyer.

Lorsque les spectateurs entrent dans la salle, Vincent Dunoyer est déjà présent sur une scène entièrement vide et dépouillée. A fond de la scène, sur un écran, sont projetées des diapositives de mouvements de danse. On entend seulement le bruit du projecteur.

Les lumières se baissent, et commence une vidéo. un danseur devant une salle vide répète le début d'une chorégraphie. Les gestes sont au début peu sûrs, puis peu à peu les mouvements s'enchaînent de manière plus fluides. Pendant ce temps, Vincent Dunoyer arpente la scène dans l'ombre.

La vidéo se termine, Vincent Dunoyer entame sa chorégraphie, les premiers mouvements sont ceux qui étaient répétés avec difficultés par l'homme sur l'écran. La lumière est crue, il n'y a pas de musique, mais Vincent Dunoyer arrive à occuper l'espace par une belle présence. Les gestes sont très fluides, sa grâce féline.

Après une vingtaine de minutes, il sort de la scène pour s'installer sur une chaise sur le côté. Anne Teresa de Keersmaeker, dont il a été longtemps l'un des danseurs de la troupe, arrive à son tour. Elle entame, sous les yeux de son ancien danseur, les mouvements qu'il a lui-même chorégraphié. Certaines phases sont exactement semblables à celles interprétées auparavant.

A un moment il la rejoint, comme lors d'une répétition, pour dérouler une phase chorégraphique à ses côtés, puis sort à nouveau laissant Anne Teresa de Keersmaeker terminer seule la chorégraphie.

Ce spectacle peu accessible est emprunt d'une rigueur jésuitique. La valeur du travail est le centre de cette oeuvre qui n'arrive pas, malgré le talent et la grâce des deux interprètes, à se défaire de son austérité.

A la fin du spectacle, lors des rappels, c'est une Anne Teresa De Keersmaeker, qui semblait très affectée, qui apprendra à une partie de la salle le décès, le jour même, de Pina Bauschà. Il convient de lui rendre hommage ici aussi.