Quelques jours après l'annonce de sa venue, la soirée était déjà complète. Longtemps pensée impossible par les organisateurs, la venue du Boss à Carhaix a finalement été possible grâce à de l'acharnement et surtout grâce aux arguments de choc du plus grand festival français : les bénévoles, le côté social et bien sûr un joli chèque. Cette première journée des Vielles Charrues 2009 est donc reservée uniquement au Boss et à trois formations du même tourneur. Premier concert et première surprise : Priscilla Ahn

L'américaine d'origine coréenne signée chez Blue Note sera la note de douceur de la soirée, superbe ouverture aux monstres du rock avec de la folk toute simple, toute douce dans un trio guitare/batterie/clavier. Priscilla Ahn discute entre les chansons, présente ses titres avec humour et fait passer un savoureux moment à la plaine qui se remplit incroyablement vite.

Deuxième groupe du pack Springsteen, Fiction Plane se fait principalement connaitre par le pedigree de son chanteur et bassiste : le fils de Sting ne se résoud toutefois pas à faire les mêmes mélodies que son père. Il s'en inspire mais rajoute du côté péchu et serait plutot du genre rentre dedans avec ses 2 acolytes et un concert enervé, bien loin du Motorhead de l'an dernier au même endroit mais suffisament corsé pour faire frémir la fosse.

Il était attendu le Boss, tous les billets étaient partis en quelques jours et les fans de toute la France s'appretaient à mettre leurs bottines et ponchos pour affronter la pluie de Carhaix et voir leur idole si rare en France. Bruce Springsteen n'a pas deçu. Le Johnny américain, entouré d'une garde rapprochée digne d'un chef d'état a donné ce qui était promis : presque trois heures de spectacle, de sueur, de rock'n'roll aidé de son E street band. Le patron donne de sa personne : plonge dans le public, sert des mains, danse, se roule à terre et parvient à tenir en haleine même les plus sceptiques. Certes le show est millimétré, les effets sont attendus, prévus, programmés mais comme tout bon spectacle, on tombe dans le panneau et on se surprend à rester 2h sans bouger à profiter des chansons parfois imparables de ce monument du rock mondial.