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Cabaret Sauvage  (Paris)  8 septembre 2009

Souvenez-vous, Daniel Darc, chanteur de Taxi Girl, "Cherchez le garçon"... Bon, ce groupe des années 80, qui a surtout chercher son style, est un peu passé à la trappe, pas assez rock, pas assez new wave, mais un peu des deux. Un style qui n’a pas forcément bien bien vieilli du reste. Et le Daniel, un peu dérangé, un peu perturbé, par diverses choses du passé, pas facile d’accès, d’ailleurs fallait pas le titiller. Gros fait d’arme dans sa carrière, il se coupa les veines en première partie des Talking Heads en 1979, geste désespéré autant que provocateur. Le groupe clashe assez rapidement, vole en éclat, et Daniel Darc se refait sur une carrière solo milieu des années 90. Un style pas toujours convaincant, mais de belles chansons par ci par là, avec du synthé, du clavier, du rock par moment, Amours suprêmes est son album le plus abouti.

Puisque par moment il faut prendre des risques, découvrir, s’ouvrir un peu - et lorsque le prix est raisonnable - je suis aller chercher ma place il y a quelques jours, même si l’expérience Jean-Louis Murat (je connaissais qu’un album de Murat) d’il y a quelques années m’avait bien refroidi (concert chiant pour résumer). Ici, Daniel se produit au Cabaret Sauvage dans le contexte du festival de jazz à la Villette et le bonhomme étant assez fan de Coltrane, je me dis que ça peut donner un bon concert, entre trucs perso et reprises.

Ce petit châpiteau bien décoré est vraiment très intimiste mais la chaleur extérieure me pousse pour le moment à profiter de la terrasse du bar aux abords de la salle et si celle ci n’est pas désagréable, la pinte à 8 euros l’est par contre. Mais l'évidente équation concert = bière ne se discute pas. Evidemment, lorsque je termine ma blonde, et à l’écoute des premières notes de la première partie, je pénètre à l’intérieur du cabaret. Plus de place assise. Je n’avais pas exclu l’éventualité d’un concert jazz assis, même avec du Daniel Darc. Mais la suite montrera qu’il y avait suffisamment de rythme pour bien en profiter en station debout.

La première partie est un étonnant duo avec Jacques Coursil à la trompette et Roger Raspail aux percussions. Alors que Jacques Coursil souffle dans son engin métallique lui extirpant des sons langoureux et envoûtant, telle une ambiance de vieux polars des années 40 (Miles Davis n’est pas loin), l’homme aux percussions se calque sur Coursil et imprime son rythme, prend le dessus en accélérant, puis c’est au tour du trompettiste de s’adapter. Tour à tour, ils déversent un ensemble instrumental prenant, sorte de jazz instrumental tripant. Ils vont jouer une petite dizaine de morceaux, en temporisant puis accélérant, alors que toute l’assistance semble béate et admirative. Bref, excellente entrée en matière, bien ovationnée du coup.

Il est 21h06 (ah oui oui, soyons précis) lorsque un à un, le violoncelliste, le pianiste et enfin Daniel Darc arrivent sur scène discrètement. Le groupe s’attaque à "La main au cœur" sombre mais superbe morceau de l’album Crève-cœur, interprété subtilement au piano et violoncelle. Daniel y pose sa voix fragile, aux intonations changeantes, avec une gestuelle toute gauche. Bientôt le magistral "La pluie qui tombe" (toujours Crève-cœur) donne limite les frissons tant la façon de bouger et de chanter de Darc se rapproche d’un Bashung, tout en retenue. Daniel Darc ne chante pas à probablement dit, il accompagne la musique de sa voix étrange, avec tout son corps, parfois même on distingue pas forcément ce qu’il chante. Et son pianiste l’accompagne brillamment.

Comment ne pas songer à Arno également, d’autant qu’après cet intermède intimiste et sombre, d’autres gars, - un saxo, un guitariste et un batteur– investissent la petite scène du cabaret pour certainement un set beaucoup plus rock, comme sait si bien le faire le groupe du belge barge. L’intensité du concert n’en prend alors que plus d’ampleur. A présent, le groupe va alterner chansons perso – principalement de l’album Amours suprêmes – et reprises jazz, avec une classe incroyable. Ainsi peut-on passer du terrible "Ca ne sert à rien", rock complètement destructuré, qui aboutit en guitare rageuse et défoulement à la batterie, à la reprise sublime de "My funny Valentine" de Chet Baker, envoûtante au possible.

"Amour suprême" et "La vie est mortelle", magistralement interprétés encore, sont aussi crescendo dans la violence des instruments, avec délire free-jazz sur le final, toujours avec des attitudes de l’ex chanteur de Taxi Girl bien passionnées et habitées, mais sans excès non plus, juste le geste touchant qu’il faut et l’expression de voix qui va bien.

Et juste après ces morceaux intenses, toujours de belles reprises jazz très fines, que je ne pourrais vous citer, faute de culture dans le domaine, même si j’apprécie de plus en plus. Le son est très bon, feutré, et comme en plus chaque élement du groupe taquine bien son instrument, c’est la régalade. Depuis le début, je suis réellement scotché devant l’interprétation de Daniel Darc, je le répète, mais il y a quelque chose de rare dans sa façon de bouger, de chanter avec cette expression inquiétante, il est dans sa bulle, il vie son truc plus qu’il ne le chante en fait. Un ou deux morceaux nous bousculent bien également lorsque Darc s’emploie à l’harmonica, rajoutant de l’intensité.

Juste avant le rappel, aux premières notes on est quelques uns à comprendre que le morceau qui suit est une reprise de "Perfect Day", ce qui donne lieu à des applaudissements bien nourris. Evidemment, Daniel Darc ne l’entonne pas du tout de la même manière que Lou Reed, moins bien équipé vocalement, il l’interprète tout bas, discrétement, presque en s’excusant, mais avec l’attitude presque desespérée qui va bien. Superbement exécuté au piano.

Un coup d’œil sur le portable pour voir qu’il est 22h30, quasi une heure et demi avant le rappel, franchement respect. Le rappel nous amène ensuite à 22h50 et se termine sur "Psaume 23", recueil de vers bibliques, un peu barré, mis en musique superbement une fois de plus. Une belle surprise, et une sacrée claque.

En conclusion, ne vous fiez pas trop aux albums si vous tombez dedans, certains titres mal composés aux synthés reprennent toute leur dimension sur scène dans une formation d’instruments classiques, et surtout, visuellement et émotionnellement, ce chanteur français resté dans l’ombre (je pense que la lumière ne l’intéresse pas plus que ça) explose tout les codes habituels.

 

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En savoir plus :
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Yannick Maquenhen         
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