Ne commencer pas à chercher Alberta au milieu des chevelus New-Yorkais de Alberta Cross. Elle n'existe pas. Sous ce patronyme se cache en effet quelques beaux spécimens de homorockus, cheveux aux vents et jeans slim collés à la peau. Si le groupe fut créé sous le soleil britanique, les deux membres d'origine du groupe se sont assez rapidement exilés vers les Etats-Unis, rejoint alors par les autres membres pour devenir ce groupe à la croisée des chemins du rock americain et de la power pop anglaise.
Etonnant et détonnant mélange a priori repoussant d'un rock roots aux intonnations Neil Youngesques et d'une pop mélodique, parfois presque athmosphérique que l'on pourrait situer autant du côté de Coldplay, Oasis ou même Archive.
Ainsi la voix geignarde et haut perchée de Petter fait des merveilles sur "Song Three Blues" qui donne le ton d'entrée de jeu et confirme par "ATX", énorme morceau qu'auraient sûrement aimé faire les frangins Gallagher ou encore les Stones Roses en leur temps. Les guitares incisives et la rythmique dense qui fait vraiment penser au meilleur de Archive portent la voix tout au long de ce titre qui vaut à lui seul le détour.
Et là, je vous entends dire "je vais le prendre sur iTunes", et vous faites bien mais ne vous arrêtez pas là car Broken side of Time a bien peu de faiblesse et le très Neil Young "Old Man Chicago" habité de la voix nasillarde de Petter remet au goût du jour un rock américain un peu poussiéreux, tout comme "Broken side of time" qui, sous ses airs de ballades graisseuses, monte finalement en intensité et transforme ce qui semblait être une anecdotique chansonnette de stade en une sorte de blues rock qui encore une fois pourrait faire penser à Archive.
Même "City walls" tire son épingle du jeu malgré les effets de voix très largement exagérés que n'oserait même pas Chris Martin. "The thief & the heartbreaker" est bien entendu présent et a permis sur un premier EP de faire connaitre le groupe. Avec ses chœurs et ses guitares aussi tranchantes qu'un rasoir 4 lames, le titre est toujours aussi bon.
Et puis l'album se termine, déjà, sur le très anglais "Leave us and forgive us" sur lequel encore une fois la voix s'impose sur le mur du son qui l'accompagne. "Ghost of city life" est l'inévitable fin d'album à la façon d'un slow, tous briquets dehors, que je n'apprécie guère habituellement mais il fait reconnaitre que ce titre country blues, nonchalant est particulièrement réussi.
Un disque sans faute pour ce premier album de ce groupe atypique qui réussit pendant les 10 titres de Broken side of Time à nous tenir en haleine avec des chansons qui de prime abord semblent entendues mille fois. Ça doit être ça le talent.
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