Les gars du groupe Wilco ont certainement manquer d'ambitions à un moment donné, il leur aura aussi manqué un ou deux titres forts, un son puissant et reconnaissable, une aura, un look peut être.
Aux states, ils n'ont pas suivi l'autoroute traçée par le rock indé des Nirvana, Pearl Jam, Nada Surf, Eels....mais plutôt des routes sinueuses, variées, techniques, où se dessinent des structures et influences rock diverses.
Pop sympathique et travaillée, à l'image de l'album Summerteeth, expérimentations sonores, telles la bombe "Impossible Germany" (ndlr : sur Sky blue sky), génial morceau de guitares expérimentales (entre solos lunaires années 80 à la Dire Straits et blues transformé à la Rory Gallagher) classic rock barré à la Beatles ("I''m the man who loves you" (ndlr : sur Yankee Hotel Foxtrot), ou ballade tranquille planante ("Jesus etc." sur Yankee Hotel Foxtrot)..
Le cru dont nous allons parler repose plus sur des compos moins fouillées, moins barrées, plus pop facile mais néanmoins très efficace.
Avant d'attaquer, petite pensée pour Jay Benett, ancien guitariste de Wilco, mort récemment.
Ça commences par "Wilco (the song)" morceau imparable, sorte de balade rock indé dotée d'une rythmique et d'effets de guitares variées très proches de blur (en particulier l'excellent "Coffe and tv").
"One wing" joue un peu plus la carte mélancolique, naviguant entre accords de guitares plaintifs tout d'abord, et guitares hurlantes et saturées.
"Bull black nova" est assez étonnant par rapport à l'ensemble des compos de ce riche album.
Oubliée la mélodie soignée, Il pourrait faire partie du répertoire d'un Eels, très rock, destructuré, un faux tempo au piano, de la guitare dans tout les sens et n'hésites carrément pas à s'aventurer dans des courbes dangereuses et tendues à la Sonic Youth, en regard de l'ambiance bruitiste des guitares dans le final.
Bien agréable balade folk que ce "You and I", chanté en duo (l'autre voix est la canadienne feist), qui conjugue un rythme cool à la gratte et de douces notes au synthé.
probablement le morceau de l'album, "You never know" est de ces morceaux jouissifs, rare aujourd'hui (caractéristique d'un McCartney ou d'un REM), qui vous foutent la banane.
Prenez une mélodie simple au piano et à la guitare, soupoudrez quelques coeurs derrière, un ou deux sons rigolo au synthé, et vous obtenez une recette pop qui vous reste en tête toute la journée.
"Country disappeared" est une douce mélodie au piano à la Lennon, parsemée d'accords de guitares planantes, et de cordes discètes.
On pourra finir sur ce "I'll fight" qui dans un style assez country rock -orgues simple, steel guitare- vous reste encore bien en tête.
On se l'accorde, sûrement pas l'album le plus talentueux ni le plus innovant du groupe, mais àprès tout, c'est aussi la marque des grands groupes de juste d'adonner à des mélodies pop et folk, simples, qui font mouche, à l'image de simon and gardfunkel ou des belle and sebastien par exemple. |