Spectacle musical conçu et interprété par Anne Cadilhac dans une mise en scène de Jean-Yves Dretzolis.

Nino Ferrer pourtant chanteur à succès et auteur de textes poétiques, semble aujourd'hui un peu oublié. C'est parce que le répertoire d'un artiste ne vit que s'il est interprété qu'il convient dans un premier temps de saluer l'initiative d'Anne Cadilhac de créer son spectacle autour des chansons de Nino Ferrer.

L'autre bon point de ce spectacle est de ne pas simplement enchaîner les chansons les unes après les autres, mais d'évoquer la mémoire de Nino Ferrari, véritable nom de Nino Ferrer.

Anne Cadilhac a choisi de privilégier les chansons les plus légères, et les plus connues de Nino, celles des années 60, les "Oh! Hé! Hein! Bon", "Les Cornichons", "Mon Copain Bismark" et autre "Téléfon"'.

Seule en scène, dans un décor fleuri, elle réinterprète les chansons à sa manière, osant quelques digressions par rapport aux textes et rythmes originaux. Tant mieux, c'est un spectacle d'Anne Cadilhac; on ne se retrouve pas devant un juke-box ou à regarder des scopitones. Ce spectacle vivant permet des échanges entre l'artiste et le public.

Si la partie la plus rock progressive de l'œuvre de Nino Ferrer est laissée de côté, Anne Cadilhac s'attaque néanmoins à des airs plus mélancoliques comme "La Rue Madureira" ou "Chanson pour Nathalie".

A la sortie de ce spectacle, on réalise que l'homme Nino Ferrer abordait dès les années 70 des thèmes comme l'environnement ("La maison près de la fontaine "), le cannabis (période de l'album "Métronomie"), le racisme et la "désabusion" face au soit-disant progrès.

Un agréable voyage vers "Le Sud" en bonne compagnie.