Aufgang est le projet audacieux de trois musiciens, Rami Khalifé et Francesco Tristano aux pianos qui entremêlent les influences classiques, avec batterie et boucles électroniques orchestrées par Aymeric Westrich (Cassius, Kerry James entre autres). Le résultat est aussi surprenant qu’inattendu.
Sur papier, le projet est très prometteur. La réalisation du disque, en revanche, donne un aspect un peu figé aux compositions, que l’on perçoit limitées par le format disque. Nul doute que sur scène, leur musique doit avoir plus d’espace et de liberté pour s’exprimer.
De plus, certaines mises en boucles ou illustrations électroniques sont un peu décevantes, particulièrement au niveau de leur rendu sonore qui donne un côté un peu kitch à certains titres ("Channel 8" à certains moments, "Good Generation"). Mais ce n’est qu’un détail auquel on s’habitue et qui, une fois les premières écoutes passées, ne dérange plus.
En revanche, l’une des riches idées de ce projet est clairement d’associer la batterie aux pianos, instruments mélodiques mais aussi percussifs. Pour exemple, "3 Vitesses" lorgne vers un registre plus jazz, un jazz d’avant-garde tout de même, où l’on comprend le travail complémentaire de ces instruments, même si la percussion est ici majoritairement électronique. Les structures classiques des titres ouvrent clairement nos oreilles à la musique classique : "Prélude du Passé", lent mouvement aux teintes mélancoliques ou encore "Soumission", un crescendo de près de dix minutes, se terminant par un final explosif, plus proche du rock, un mélange très alléchant.
Aufgang est une découverte passionnante, un projet fou un peu enfermé dans une galette. Il est évident que le musique du trio est faite pour être jouée en public, exercice qui laisse plus de liberté aux musiciens, mais aussi aux spectateurs de découvrir et d’entrer dans des volutes mélodiques. |