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puce Alan Corbel - Miossec
Le Bikini  (Ramonville)  mercredi 25 novembre 2009

Du folk, des Bretons, juste ce qu’il faut d’ivresse, compte-rendu illustré du retour décontracté de Miossec chez son pote Hervé-du-Bikini…

"Soyez au Bikini à 20h pétantes, si vous ne voulez pas rater la prestation d’Alan Corbel" qu’on nous avait dit… Chef, oui, chef ! L’antenne toulousaine de Froggy, fraîchement formée, ne pouvait se permettre le moindre retard… sauf qu’il s’en est fallu de très peu qu’un insidieux problème informatique dans la billetterie nous prive de la chouette première partie de Miossec (au même titre que le pianiste et violoniste de ce dernier, bloqué comme nous à l’extérieur sous une température bien hivernale) !

Heureusement, plus de froid que de mal et après un léger sprint, nous pénétrons sans transition dans l’antre chaude et tamisée du Bikini. La salle est correctement remplie, ce qui est plutôt une bonne nouvelle, tant la concurrence était rude en cette fin novembre (Muse et Eiffel affichant complet le même soir dans la ville rose), sans parler des concerts des jours précédents (l’excellent Dominique A, dont il sera question plus loin, The Horrors, Massive Attack…).

Alan Corbel, lui, vient tout juste de rentrer sur scène et nous aurons droit à l’intégralité des (courtes) trente minutes de sa prestation. Seul, jean / t-shirt, casquette vissée sur le crâne, assis tranquillement sur un tabouret avec sa guitare folk, il parvient malgré tout à occuper l’espace, bien mis en valeur par un éclairage soigné. La fragilité d’un Tom McRae, le timbre rocailleux de Joseph Arthur : l’homme est plein de qualités.

Dans un pur style folk mélancolique, et doté d’un sens certain de l’autodérision (il est le premier à railler la gaieté absente de ses compositions et la nécessité de prendre quelques Valium pour rejoindre son univers), il va nous délivrer quelques magnifiques ballades, alternant avec aisance parties graves et escapades dans les aigus.

L’exercice acoustique n’est pas aisé et il faut parfois rivaliser avec le bruit de fond de conversations animées au bar ou autres bris de bouteilles ; mais ce soir, rien de tout cela, le public est captivé, même si on entend ça et là quelques commentaires socio-ethnographiques intéressants : "Le pauvre gars, il a l’air un petit peu torturé intérieurement". "Ca c’est les Bretons, forcément ; ils sont toujours tristes, il pleut tout le temps là bas !".

Au fil des minutes, Alan Corbel nous régale avec des titres en anglais, issus de son premier EP, annonçant l’album à venir : Endless, le superbe Muse. Il n’oublie pas de remercier le Bikini pour son accueil (et son désormais légendaire catering : apparemment, le magret a encore fait un heureux !) et fait son petit "¼ d’heure de promotion" en nous donnant rendez-vous au bar pour acheter son disque (ou lui payer des coups, au choix).

Le Rennais se lève ensuite pour se saisir d’une guitare électrique et finir son set sur fond de samples qui lui permettent d’habiller en direct ses morceaux de quelques jolies boucles. Une belle découverte qui récolte une ovation méritée du public avant de quitter les lieux.

L’ambiance monte alors de quelques degrés ; un concert de Miossec est toujours un évènement un peu particulier. On s’y rend avec envie, espérant retrouver sur scène ces morceaux et ces textes qui nous ont tenu compagnie pendant toutes ces années, mais également avec un peu d’appréhension en se demandant dans quel état va-t-on retrouver l’ami Christophe ? Même s’il est vrai que depuis deux ans et une nécessaire prise de conscience, il affiche une sobriété retrouvée, en témoigne le magnifique concert livré ici même fin 2007.

Après une attente relativement courte, la salle plonge soudain dans le noir sous des murmures d’exaltation. Hélas, nous avons droit à un très (trop ?) long intermède déroutant, entre musique expérimentale et Pierre & le Loup… avant de voir apparaître les musiciens un par un, puis un Christophe Miossec boitillant qui précisera très vite que l’on doit le générique d’intro à "Hervé du Bikini qui a longtemps insisté" (ce sera un running gag toute la soirée, on sait que les deux hommes se connaissent de longue date).

La démarche et la voix ne sont pas très assurées sur "Nos plus belles années" (assez dissonant), suivi des "Joggers du dimanche", qui passe bien mieux que sur album, malgré ses paroles un peu faciles et un "Haïs-moi" résolument rock. Christophe brandit fièrement une bouteille d’eau, gage de son nouvel engagement scénique (un peu mis en doute par le début du concert, tant il s’accroche désespérément à son pied de micro pour retrouver un poil de stabilité) tout en précisant avec humour : "on a arrêté le Crack parce que les concerts n'étaient pas terribles !".

Les vannes fusent durant tout le concert : sur l’intro du magnifique "Brest", il commente la présence systématique de bretons dans les salles : "ils sont partout" (sauf erreur, pas de Gwenn ha Du à l’horizon et c’est suffisamment rare pour être signalé !), précisant que "tous les Bretons ne sont pourtant pas remarquables"… Tri Yann par exemple, dont il n’est pas fan, avant de se lancer dans une parodie de Tri Martolod !

Les musiciens sont patients et s’adaptent aux facéties et improvisations (Miossec agrémente certains morceaux de petits cris, voire même de hurlements un peu nouveaux), comblent les trous de mémoire, les silences…

La fin de la désormais célèbre "Facture d’électricité" verra une petite pique lancée vers Dominique A (qui occupait la scène le samedi précédent pour un magnifique concert, faut-il le préciser ?) changeant les paroles pour un "j’en arrive même à te maudire, Dominique A" en précisant rapidement que c’est un très bon pote (l’explication viendra à la toute fin du concert, apparemment Hervé (toujours du Bikini) a vanté toute la journée la qualité du concert de Dominique, mettant un peu de pression sur le breton ! Derby Nantes / Brest ?).

S’en suit un "Je m’en vais", toujours aussi poignant avec son refrain tire-larmes, rappelant que l’album 1964 était décidément rempli de pépites. Dès l’intro de "Fortune de Mer", Miossec en grande discussion avec le public devant lui, décide de laisser le micro à un grand gaillard qui, loin de se démonter, finit par grimper sur la scène pendant que le Maître se retire pour fumer une clope. Après un peu d’hésitation (puisqu’il ne connaît manifestement pas ce nouveau titre) et pas mal de culot, il se saisit de l’ouvrage qui fait office d’aide mémoire et finit par se lancer dans une interprétation fidèle presque meilleure que l’original ! Cet exercice de style risqué qui aurait pu lui attirer les foudres d’un public connaisseur, est finalement salué comme il se doit.

"Les Bières aujourd’hui s’ouvrent manuellement" fait se remuer le public de trentenaires, suivi d’une majorité de titres de son dernier album Finistériens : "Jésus au PMU", "Les chiens de paille", marqués de l’empreinte de sa collaboration avec Yann Tiersen.

Un hommage émouvant est rendu au regretté Bashung sur un "Osez Joséphine" introduit de jolie façon au violon (célébrant par là même l’ultime passage du maître l’an passé quasiment jour pour jour). A noter, la troublante ressemblance entre les deux hommes sur la pochette de Finistériens, qui n’est certainement pas le fait du hasard.

Nouvelle pause-cigarette et c’est l’heure des rappels pour le seul titre du culte "Boire" : "non, non, non, je ne suis plus saoul" (et pourtant les paroles sont un peu sacrifiées, malgré son imposant pupitre qui lui sert de prompteur !). Après quelques notes du "Courage des oiseaux", il se livre à une regrettable déconstruction du pourtant très beau "Pentecôte", avant de clôturer la soirée tout en sobriété guitare électrique / voix sur "Seul ce que j’ai perdu".

Bien entouré (un bassiste au jeu sobre, un guitariste adepte de solos et un fougueux pianiste / violoniste) et même si les orchestrations ont paru un peu moins efficaces que lors de la précédente tournée, un Miossec finalement très naturel et décontracté nous aura permis d’assister à un concert dense et chaleureux, qu’on aurait adoré voir pencher un peu plus vers ses vieux titres. Eternels insatisfaits que nous sommes !

 

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L'interview de Miossec (février 2019)

En savoir plus :
Le Myspace de Alan Corbel
Le site officiel de Miossec
Le Myspace de Miossec
Le Facebook de Miossec

Crédits photos : Philippe Siccardi (Toute la série sur Taste of Indie)


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