Texte de Michel Quint, mise en scène de Marcia de Castro, avec André Salzet.
Adapté du roman éponyme de Michel Quint, "Effroyables jardins" monté par le Théâtre Carpe Diem est construit en deux épisodes, à la fois émouvants et burlesques, qui se déroulent à 15 ans d'intervalle et s'éclairent l'un l'autre.
Un jeune adolescent raconte son enfance "gâchée" par les frasques de son père, un instituteur qui passe tous ses moments de liberté à traîner sa petite famille par monts et par vaux pour satisfaire une lubie : faire le clown. Un clown à la petite semaine, plutôt pitoyable, un clown triste, encore plus triste que les vrais clowns, qui n'a aucun talent et qui ne suscite aucune admiration chez son fils.
Jusqu'au jour où va lui être dévoilé l'origine de ce comportement, qui puise dans les heures noires de la seconde guerre mondiale, et la raison de ce déguisement métaphorique, costume emblématique d'une humanité malmenée mais qui trouve toujours des ilots de résistance dans le cœur des hommes purs et simples, de ceux de la race des héros ordinaires qui ne laissent pas leur nom dans l'Histoire avec une majuscule.
Seul sur scène sous la direction de Marcia de Castro, sans décor, avec simplement une méchante petite valise qui finira par révéler son contenu une fois le secret levé, André Salzet, comédien fin et subtil, emporte le spectateur à la recherche de cette belle humanité qui commence comme une chronique pagnolesque.
Se glissant dans la peau de tous les personnages, au terme d'une prestation toujours sur le fil du rasoir, sans jamais forcer le trait ni céder à la facilité de la corde sensible. il maîtrise tant le soliloque narratif et le récit dialogué que la dimension initiatique d'un texte remarquable qu'il a bien en bouche et qu'il partage avec générosité avec le public.