Comédie co-écrite par Anthony McCarten, Stephen Sinclair et Jacques Collard, mise en scène de Guylaine Laliberté, avec Marielle Lieber-Claire, Marc Diabira (en alternance avec Alain Azerot), Laurent Mentec, Pascal Aubert, Michel Laliberté, Sacha Petronijevic (en alternance avec Pascal Guignard), Franck Partaud et Michel Voletti.

Après avoir été longuement jouée en salle et avoir connu un beau succès sur les écrans, sous le titre "The Full Monty", la pièce des néo-zélandais Anthony McCarten et Stephen Sinclair "Ladies Night" revient sur scène et en l'occurrence celle de l'Essaion.

Bref rappel de l'intrigue désormais connue : dans une sombre région minière durement frappée par le chômage, une bande de copains de bistrot décide de ne pas se laisser abattre et de monter un groupe de chippendales qui, comptant sur les désirs débridés de la gente féminine, devrait leur apporter gloire et money. Le seul problème est qu'on ne s'improvise pas strip-teaseurs et qu'il faut relever plus d'un défi notamment personnel pour se produire dans le plus simple appareil m^me quand on est un mec, un vrai qui siffle des canettes de bière et suit les matchs de foot dans son fauteuil.

Morceau de choix pour des acteurs qui n'ont pas froid aux yeux ni au reste, cette comédie truculente sur fond de crise socio-économique et de motivation psychologique, est avant tout un divertissement qui ne fait pas vraiment dans la dentelle mais qu'il faut prendre au second degré avec jovialité.

Pour tenir ce petit monde masculin, il fallait bien une femme - et même deux - une dans la pièce, la délicieuse Marielle Lieber-Claire ex danseuse qui va se charger de cocher ces gogo dancers amateurs, et une pour la direction d'acteur, Guylaine Laliberté, qui a opté pour une mise en scène dynamique qui dépote.

Sur scène, dans le troquet tenu par Michel Voletti, toujours impertubable en patron-sponsor de ce joyeux délire, les Métallos Boys, qui n'ont pas inventé le fil à couper le beurre et sont de braves gars, vont dignement au charbon (sic) grâce à une belle brochette de comédiens..

A savoir : un leader certainement plus paumé que les autres, plus de boulot, plus d'épouse et même pas la garde de son fils (Michel Laliberté en désemparé émouvant), un rocker sur le retour à la banane un peu molle qui se raccroche à sa guitare et à de vieux rêves d'ados (Pascal Aubert épatant), un jeune p'tit gars encore sous les jupes de sa maman dragon (Franck Partaud craquant), un antillais beau mec qui déprime d'être à la charge de sa mère et de ses sœurs (Marc Diabira parfait et au physique ad hoc), un bon pépère grassouillet qui doit prendre sur lui pour affronter le regard des autres (Laurent Mentec étourdissant) et un réticent qui ne peut pas ne pas être de la partie (Sacha Petronijevic excellent comédien à la palette désormais à 180 degrés).

Impossible de ne pas rire et celui qui déclare être resté de marbre doit sans doute cacher quelque chose !