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puce Jacques Dutronc
Arènes de l'Agora  (Evry)  samedi 9 janvier 2010

Quelle mouche Corse a donc piqué Jacques Dutronc ? Retiré depuis des années sur l'Île de Beauté, le beau Jacques y jonglait avec un emploi du temps de ministre (Corse) : siestes, cigares, whisky et chats. La dernière fois que l'on a entendu parler du Playboy des 60's (la version "chanteur"), cela remonte à sa tournée de 1992.

L'événement est donc de taille. On aperçoit d'ailleurs Philippe Manœuvre dans la salle. Alors : vrai événement, dernière facétie d'un pré-retraité ou simple mise à jour des comptes en banque ? La question se pose vu qu'aucun nouvel album n'est envisagé (ce qui n'est peut-être pas plus mal) et que notre Aventurier préféré n'a rien de plus à offrir que lors de sa précédente tournée. Si ce n'est 18 ans de plus au compteur.

Oui, mais voilà : Dutronc, on l'aime. Irrévocablement. Sans retenue. On l'a aimé à l'instant-même où on a entendu "Les Cactus" pour la première fois. On a aimé ses chansons sans savoir que c'étaient les siennes. Il a beau appartenir à la génération de nos parents, on ne peut s'empêcher de l'aimer. On l'aime parce qu'il détonne, parce que ses chansons ne nous quittent plus sitôt entendues. Parce qu'il est furieusement drôle. Et, surtout, on l'aime parce qu'il est Rock. Oui : ce monsieur de 67 ans avec une hanche en plastique, qui chante ce soir devant un parterre de cartes vermeilles, est infiniment plus subversif que n'importe quelle bouffonnerie de Superbus.

Dans "Et Moi Et Moi Et Moi", il y a autant de Kinks que de Rolling Stones. Et puis Dutronc, contrairement à Johnny, ne s'est jamais tourné en ridicule. Le concert de ce soir, qui inaugure la tournée, est l'occasion de vérifier que son aura est toujours intacte et que ses chansons n'ont pas pris une ride. En un mot : sa sortie de pré-retraite est une belle réussite. Alignant les tubes de son répertoire, Dutronc a la partie facile. Mais il le fait avec conviction, bien épaulé par un groupe en béton armé (qu'on aurait aimé plus subtil par moments).

Là où le mari de Françoise Hardy nous surprend le plus, c'est lorsqu'il enfile son superbe costume de crooner : les versions de ses ballades chantées ce soir sont prodigieuses ("L'Opportuniste", "Gentleman Cambrioleur", "Le Plus Difficile", "J’Aime Les Filles", "Il Est Cinq Heures, Paris S’éveille", "Le Petit Jardin" ou encore "Les Playboys"). Sa voix, rayonnante, est restée intacte. Elle a conservé son charme d'époque. Il n'y a dès lors plus de contestation possible : Dutronc est un grand chanteur.

Seules ombres au tableau : cette danseuse naine en robe décolletée rose qui vient se trémousser sans raison à la droite du chanteur. C'est du plus mauvais goût. On se serait également dispensé de quelques jeux de lumières lourdingues. Dutronc aurait par ailleurs gagné à raccourcir son délire samba assaisonné de claquette ("La Compapade"), certes amusant, mais ennuyeux à la longue. Enfin, les quelques erreurs techniques sans conséquence émaillant le spectacle sont, quant à elles, habilement rattrapées par le maître de cérémonie.

Fidèle à son personnage, Dutronc joue la carte de la nonchalance et du cynisme entre deux morceaux, nous distille quelques délicieuses perles de mauvaise foi et d'humour acide. Juste avant de regagner les coulisses après un dernier titre, il lance à la cantonade : "Les répétitions vous ont plu ? Voici le concert !", puis rejoue "Et Moi, Et Moi, Et Moi", qui avait déjà ouvert le concert.

Il pose sur son siège un panneau où est inscrit "A Demain", puis se retire. Le public, au début timide mais qui s'est progressivement lâché, ne l'entend pas de cette oreille. Debout, il en redemande pendant de longues minutes. En vain, croit-on lorsque les lumières se rallument. Mais alors que l'on s'apprête à regagner la sortie, Dutronc réapparaît sur scène, visiblement ému par l'enthousiasme du public. Pour une fois nous assistons à un vrai rappel, gagné à la force des poignets, et pas vraiment prévu. Le groupe rejoue "La Fille Du Père Noël", puis Dutronc demande au public quelle chanson il veut entendre. Devant les centaines de réponses qui fusent de toutes parts, il lance : "J'entends rien alors on fait c'qu'on veut", et il entame "Les Cactus". Après une dernière acclamation, nous sortons de la salle absolument ravis, accompagnés par la voix de Paul McCartney et son "Eleanor Rigby".

 

En savoir plus :
Le site officiel de Jacques Dutronc
Le blog de Pierre


Pierre Baubeau         
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Du côté de la musique:

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"Queenside Castle" de Iamverydumb
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"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
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"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
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