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puce Johnny Flynn - Mumford & Sons
Grand Mix  (Tourcoing)  mardi 20 avril 2010

Après Noah & The Whale le mois dernier, le Grand Mix continue à nous présenter de grands monuments du folk, au plus grand plaisir de ses adhérents. Bien inconscient aura été le spectateur non prévoyant arrivé que peu avant l'heure d'ouverture des portes mardi soir, pour voir Mumford & Sons sur scène. Il aurait pourtant dû se rendre compte de l'ampleur de l'événement, au vu de la vitesse de vente des billets bien vite épuisés. Toute personne qui n'était pas sur place suffisamment à l'avance le soir du concert devait ainsi se placer tout au bout d'une longue file d'attente devant les portes de la salle, se retrouvant plongée dans un dépaysant méli-mélo linguistique. En effet, même si le nom du groupe ne fait pas tilt à l'oreille des Français, c'est outre frontières que Mumford & Sons cartonne : chez les Anglais et Flamands notamment, à en entendre les conversations du public en attente.

C'est une fois entré dans la salle qu'on réalise que ce concert a tout d'un évènement majeur : il est impensable d'essayer de se frayer un chemin devant les fans aguerris pour atteindre la scène qu'ils défendent d'un front commun.

La foule est dense et fébrile, une certaine tension palpable flotte dans la salle jusqu'à ce que la première partie s'avance  sous les applaudissements.

Johnny Flynn se présente, blondinet à tête d'ange au parcours bien rempli : d'abord enfant de chœur puis acteur de théâtre, il s'essaie désormais au chant et banjo en appliquant au pied de la lettre le conseil de Louis Armstrong qui affirmait si bien : "All music is folk music".

D'un certain Johnny Cash qui a rendu populaire ce genre musical sorti du tréfonds des campagnes américaines, Flynn n'a hélas hérité que le prénom.

On s'amuse certes dans un premier temps de voir ce petit jeune s'essayer à la musique populaire d'outre-Atlantique, tentant de projeter son public sur un cheval dans de vastes étendues, Stetson sur la tête et santiags aux pieds.

On se lasse toutefois vite de ces ballades à l'ukulélé sur lesquelles sa voix a bien du mal à percer : un violoncelle et une batterie de plus suffisent à noyer les paroles de Flynn, au triste dépend de leur écriture fort habile qui mériterait de pouvoir être entendue.

On lui pardonnerait cependant presque de s'essayer à la chanson tant Johnny manie violon et trompette avec, il faut le concéder, une certaine virtuosité.

C'est d'ailleurs durant ses solos instrumentaux qu'on se rend compte que, même sans voix, l'artiste est loin d'être dénué de talent : bon nombre d'instruments seront passés dans ses mains sans qu'il ne semble les différencier, tout aussi à l'aise à cordes qu'à vents.

La technique ne fait néanmoins pas tout : le public n'est pas convaincu de cette succession de morceaux sans unité ni identité, préférant générer un désagréable bruit de fond de conversations entremêlées qui n'aident pas à distinguer la voix fluette du chanteur. C'est tout juste si Johnny arrive à capter l'attention sur des morceaux un peu plus énergiques, sans toutefois réussir à rompre la barrière hermétique qui le sépare de son auditoire. Les spectateurs l'auront bien fait comprendre : c'est pour Mumford & Sons qu'ils sont là, et ce n'est pas un petit jeune qui va leur apprendre ce qu'est le folk, le vrai.

Après le changement de scène, "Sigh no more" est le premier morceau entamé par Marcus Mumford et ses compagnons, alignés tout au devant de la scène face à un public plongé dans un calme religieux durant les premières notes.

Quatre voix vibrant à l'unisson, calmes et posées dans un premier temps, puis s'intensifiant progressivement en un crescendo renforcé par la superposition successive d'instruments, pour atteindre son point culminant sous les applaudissements de la salle déjà conquise.

Là est la recette réussie de Mumford & Sons : une périlleuse montagne russe nous faisant d'abord doucement monter jusqu'au sommet d'une ballade mélodique avant de nous faire plonger à toute vitesse dans un tourbillon de voix, guitares et batterie, une véritable bouffée d'adrénaline qui accroche dès la première prise.

Quelques morceaux à peine suffisent en effet pour réaliser que le groupe a réussi à créer quelque chose de bien plus vaste que le folk dans lequel on le catégorise.

Le désespoir de leurs paroles mêlé à l'électrique passion de leurs instruments crée un ensemble d'une parfaite harmonie, l'augmentation exponentielle de la tension de leurs morceaux faisant déborder leurs douces mélodies dans un rock mouvementé.

Proches du public et avec une aisance toute naturelle, les musiciens n'hésitent pas à dialoguer avec humour, confrontant les Flamands majoritaires dans la salle aux Français qu'ils qualifient en compensation de bien plus amusants que les Allemands. Du groupe se dégage une sympathie irrésistible qui ne fait que renforcer le lien déjà fort créé avec le public par leur musique.

Marcus est l'homme qui mène la danse ; il semble avoir été bien malheureux, cet anglais à la voix grave et légèrement éraillée dont les paroles amères rapportent la douleur de ruptures difficiles. Son chant  entraîne graduellement Ted Dwayne à la contrebasse, Country Winston au banjo et Ben Lovett au synthétiseur, mais les musiciens ne se cantonnent pas à leurs instruments. N'hésitant pas à passer à un ensemble plus rock (batterie, basse et guitare électrique) pour leurs nouveaux morceaux, ils se permettent également inviter Jonnhy Flynn à la trompette sur "Winter winds" où Ben se met à l'accordéon.

Le quatuor tient les émotions du public dans le creux de sa main et les manipule à son bon vouloir : le contagieux dynamisme de leur tube "Little lion man" tout comme le refrain épique de "The cave" au banjo effréné donnent envie de danser sans retenue, tandis que la montée dramatique de "Dust bowl dance" ainsi que la plongée désespérée dans "Thistle & weeds" prennent le spectateur aux tripes, le souffle coupé d'une telle intensité viscérale.

Le quatuor a réussi à emballer la foule avec ses classiques mais également avec de nouveaux morceaux encore inconnus. Ces derniers ne laissent présager que du bon sur leur prochain album, qui sera assurément bien plus rock : on ne peut qu'être impatient de sa sortie après avoir vécu l'effervescence d'un tel concert.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Country Mile de Johnny Flynn
Johnny Flynn en concert au Festival des Inrocks Motorola 2007


En savoir plus :
Le site officiel de Johnny Flynn
Le Myspace de Johnny Flynn
Le site officiel de Mumford & Sons
Le Myspace de Mumford & Sons

Crédits photos : Marion Agé (Toute la série sur Taste of Indie)


Léa S.         
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