Musique expérimentale pour intello ? Bricolage new age pour bobo ?
Pas facile de classer ce nouvel album de High Places. Encore moins facile de l'appréhender. C'est au fil des écoutes que, à force d'ouvrir des tiroirs dont on n'avait même pas idée de la présence jusque là que l'on arrive à se sentir bien, voire très bien, avec le duo. Parfois intense et dense, voire dance, la musique de High Place sait aussi se faire lunaire et contemplative. On pense alors avec nostalgie à His Name Is Alive. C'est le cas sur "The Channon" par exemple, totalement destructuré et qui pourrait ressembler à une longue intro pour "Canada", le titre suivant sur lequel la voix douce et envoûtante de Mary Pearson renforce le côté féérique à la HNIA de l'ensemble.
La voix est d'ailleurs le fil conducteur du disque soulignant les expérimentations électro qui n'auraient de toute évidence une autre saveur sans cet allié vocal comme sur "On a hill in a bed on a road in a house" presque pop et sautillant.
Inversement, les 4 minutes de "Drift slayer", titre instrumental et totalement destructuré n'est pas le genre de morceaux à siffler dans sa salle de bain mais rempli rapidement tout l'espace jusqu'à faire partie intégrante de votre environnement au point que le passage au morceau suivant par ailleurs parfaitement bien enchaîné paraitra comme une sorte de retour à la réalité incontrôlé.
"When it comes" ne manquera pas de vous faire danser avec ses faux air de cold wave moderne héritée de groupes comme Section 25.
Un éclectisme maîtrisé, fait d'electronica froide et martiale et d'un chant sensuel et chaleureux, voilà le bien étrange et passionnant mélange proposé par High Places.
High Places Vs Mankind n'est pas de ces disques à écouter à la vavite en mode aléatoire en prenant l'apéro. Il faut l'adopter, le dompter (à moins que ce ne soit lui qui vous dompte ?) avant de s'y sentir à l'aise et découvrir à chaque nouvelle écoute un peu plus de l'univers de High Places. |