Rendez-vous est donné au Musée Marmottan-Monet à tous les amoureux et/ou
nostalgiques de la belle Epoque et du Paris mondain célébré par Marcel Proust.
Dans ce magnifique hôtel particulier se tient une délicieuse
exposition, intitulée "Femmes peintres
et salons au temps de Proust - De Madeleine Lemaire à Berthe
Morisot".
Elle permet au visiteur de découvrir non seulement la reconstitution
de certains salons parisiens mais également l'oeuvre parfois
méconnue de femmes artistes peintres qui furent, en ce début
de siècle, des femmes libres et libérées et des artistes qui
connurent une grande notoriété.
A la recherche du temps passé
Jacques Taddei, directeur du musée
Marmottan-Monet et de Bernard Grassin-Champernaud,
antiquaire spécialiste en orfèvrerie, ont recrée l’ambiance
de quelques-uns des salons fréquentés par le romancier.
A
commencer par celui de la princesse Mathilde, cousine de l’empereur
Napoléon III, qui a relancé la vogue des salons d'artistes.
En effet, depuis le 17ème siècle, les femmes
riches, célèbres et influentes tenaient salons,
espace à la fois privé et public, qui réunissait
l'élite intellectuelle et artistique du moment.
Sont également évoqués le salon de Marguerite
de Saint-Marceaux, celui de la princesse Edmond de Polignac
et de Madeleine Lemaire qui était également peintre.
Surnommée
"l'impératrice des roses", Madeleine Lemaire,
maîtresse d'Alexandre Dumas fils et grande amie de Marcel
Proust qui citait son salon comme "la cour aux lilas et
l’atelier des roses", était un peintre aquarelliste
très connu notamment pour ses représentations
florales.
A ses côtés, sont présentées les
oeuvres de trois femmes peintres aux moeurs saphiques qui connurent
une grande notoriété de leur vivant même
si leur œuvre, représentant souvent des femmes évanescentes
dans un délicat environnement floral, n'a pas bouleversé
l'histoire de la peinture.
Une exception toutefois, avec Rosa Bonheur,
peintre animalier, femme fumeuse de havanes qui s'habillait en homme et se promenait avec un lionceau en
laisse, qui connaîtra une gloire internationale.
Ensuite,
Louise Breslau qui était une portraitiste
très recherchée pour la sensibilité de sa touche et Louise
Abbéma, élève de Chaplin, de Henner et de Carolus-Duran,
amante de Sarah Bernhardt dont elle fit un portrait splendide,
à la palette plus étendue, connue pour ses portraits mais également
pour la réalisation de panneaux décoratifs aux motifs floraux
("Dans les fleurs" ci-contre).
Enfin, la plus connue, Berthe Morisot,
arrière-petite-nièce de Fragonard, élève
de Corot, qui s'inscrit dans le mouvement impressionniste, et
dont l'exposition présente un bel éventail d'oeuvres.
Dans la grande galerie, sont présentés les oeuvres
d'autres peintres contemporains qui ont notamment célébrés
les soirées mondaines tel Gustave
Geoffroy ("Les Planches à…") et
Pierre Georges Jeanniot("Une
chanson de Gibert" retenue comme visuel pour l'affiche
de l'exposition). |